Chapitre 2

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— Monsieur Tristan, c'est une joie de vous revoir, l'interpella une voix dans son dos.

— Louisa, je suis ravi également.


La femme qui venait de le couper de ses douces pensées sourit un instant. Elle l'avait vu naître et voilà maintenant qu'il était un beau jeune homme prometteur. Louisa était heureuse et fière, d'autant plus qu'elle avait connaissance de sa difficulté à avancer dans un tel environnement.


— Qui est avec ma soeur ?

— Il s'agit d'Élia, une jeune femme que nous venons d'embaucher pour débarrasser les tables. Elle remplace provisoirement la préceptrice de Mademoiselle Élisa qui est malade. Il semblerait que Mademoiselle Élisa la trouve charmante, elle l'apprécie beaucoup.


***


Élia se laissa tomber en arrière sur le lit de sa jeune amie. Il devait être incroyablement gentil, pour écrire avec tant de douceur et de délicatesse. Les mots ne mentaient pas, elle en était persuadée.


— Tu sais, Tristan est vraiment charmant. Il a toujours été là pour moi, c'est vraiment quelqu'un d'exceptionnel. Si tu le rencontrais, tu l'aimerais beaucoup. Et je crois que tu lui plairais également.

— Je n'en doute pas. Je serai ravie de le rencontrer.

— Tu le verras ce soir au dîner !

— J'y compte bien !


Plus tard dans la soirée, Élisa reposa tristement son couvert alors qu'elle n'avait pas touché une miette de son repas qui avait l'air succulent. Tristan n'avait pas daigné se montrer et cela rendait Élia folle de rage. Quel frère manquerait de saluer sa petite sœur alors qu'ils ne s'étaient pas vus depuis longtemps ? Ignoble personnage ! Et pauvre enfant, personne ne méritait de vivre tout ce qu'il lui était arrivé. Peut-être s'était-elle trompée finalement, sa plume pouvait être une calomnie.


— Je suis fatiguée, je désire me reposer dans ma chambre. Élia, raccompagne-moi, ordonna la jeune enfant.

— Mademoiselle Élisa, l'interrompit Madame Louisa. Ce n'est pas le rôle de cette servante. Je vais vous reconduire.


L'enfant lâcha un soupir plein de larmes et de résignation. Pauvre Élisa... Élia détestait lire dans ses yeux le bleu de la tristesse. Elle aurait aimé la réconforter comme une grande soeur devait le faire, mais ses obligations l'en empêchèrent. Débarrasser la table de ces messieurs-dames ne valait pas la peine de sacrifier le bonheur d'une petite fille, mais elle était prise au piège. Les chaînes massives qui entouraient son cœur la rageaient et lui retournaient l'estomac.


***


A quelques rues de là, se tenait la maison tout à fait luxueuse d'une jeune femme appelée Juline. Elle était l'enfant unique d'un riche industriel et profitait de sa position confortable pour soutenir son groupe de Rock'n Roll préféré, les Dìoghaltas. Ce soir, elle fêtait avec tous les membres du groupe, ainsi que quelques amis, leur succès.


— Alors Juline ? Tu ne voulais pas me présenter une amie à toi ?

— Du calme Tristan, elle n'est pas encore arrivée, avait répondu Mickaël. Crois-moi, l'attente en vaut la peine. Elle est tellement jolie.

Un Océan au Fond des Yeux - Amours, Amours !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant