Je retiens ma respiration ressassant trois fois sa réplique obscène dans ma tête. Aurais-je déliré ? Oui bien sûr ! Pourquoi un homme de son envergure demanderait à une femme comme MOI de...
-Tu es sourde ? Retire ta culotte, siffle-t-il avec un air rébarbatif
Non, je n'ai pas rêvé. Il a osé, ce salaud... N'étant pas du genre dépravé, je tape mon talon sur le sol afin de me donner plus d'autorité et croise les bras afin de lui montrer mon refus.
-A qui parlez-vous ?
Un rictus mauvais s'étire sur ses commissures. Je l'ai fâché mais au moins, il comprendra que je ne suis pas une salope. Du moins pas pour l'instant. Avec le un million à rembourser, je doute que j'y parviendrais à travers un métier sain. Je secoue la tête à cette pensée. Cassandra Mary Zoé Stones Loud, tu n'es pas une pute ! Même si je dois harceler toutes les banques du pays, déménager à l'autre bout du monde pour fuir nos créanciers, je ferais en sorte de vivre une vie normale avec mon nouveau mari, Sébastien Loud, épousé il y a huit mois.
Bastien, je l'appelle, quel idiot ! Comment a-t-il pu signer seul son nom ? Lui et deux de ses prétendus collaborateurs ont élaboré un projet d'auto-entreprenariat. Une compagnie a investi et il s'est porté garant pour sa réalisation. Manque de chance, la marchandise qu'ils ont commandé a été réceptionnée et classée comme de la contrefaçon. En apprenant cette nouvelle, ses acolytes ont fui laissant mon pauvre Bastien avec sa dette de UN MILLION. S'il ne dédommage pas l'entreprise, il risque des années de prison avec une énorme somme à rembourser jusqu'à la fin de sa vie. Dans cette situation, n'importe quelle femme aurait songé à fuir. Pas moi ! Je n'abandonnerai pas mon époux quoi qu'il arrive.
L'homme devant moi attrape une liasse de papiers et la jette vers ma direction comme s'il nourrissait son chien de garde. Les feuilles s'éparpillent à mes pieds formant une marée de lettres et de chiffres sous mes yeux. Je ne fléchis pas.
-C'est un imbécile mais tu n'es pas plus intelligente Cassandra Stones.
Sa langue fourche volontairement sur mon prénom afin de m'intimider. Je déglutis difficilement et tente de défendre ma fierté.
-Je suis censée être votre assistante personnelle, pas votre
-Cassandra, Cassandra, répète-t-il avec une mine exaspérée. Tu n'as donc rien compris ?
J'aurais dû me méfier. Qui paierait une employée pour un million ?!
-Je démissionne.
Je lui tourne le dos et me dirige vers la sortie.
-Très bien, l'huissier viendra demain, informe-t-il sans pression
Mes jambes se figent. Bastien, mon mari... Quel connard ! Je me retourne et fonce vers lui afin de le gifler.
-Espèce de...
Il rattrape mon poignet et me renverse brutalement sur la table de son bureau. Me voilà en position de faiblesse sous son corps !
-Poussez-vous !
Je gigote dans tous les sens mais il refuse de bouger. Il a le fond des yeux pétillant et un demi-sourire narquois à l'idée de me dominer physiquement. Quel salaud !
-COOPER !
Ce nom s'échappe comme un Safe Word. Et pourtant, il ne se meut pas. J'arrête de lutter et le fixe droit. Quel pourri ! Pourquoi un être aussi détestable et écœurant que lui possède un visage et une corpulence aussi sexy ?! A nouveau, je ressens des papillons sous le bas ventre. Je m'empresse de regarder ailleurs avant de me noyer dans ses allures de beau brun ténébreux. Oui, en plus d'être brun, il a une taille de mannequin soit plus haut que moi alors que je mesure déjà 1m70 ! Ses cheveux sont soyeux, courts avec des mèches ébouriffées sur le côté. Il a des pupilles couleur océan qui virent rapidement au rouge dès qu'on l'énerve, des sourcils bien dessinés, des cils plutôt longs pour ceux d'un homme, un nez haut, une mâchoire carrée, de la barbe discrète sur le menton et une bouche qu'on a envie de mordre tellement les lèvres paraissent douces et fines !
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Signée à l'infidélité - censurée
RomanceCassandra Stones, après un passé tumultueux, se lance dans une quête pour devenir la meilleure épouse possible. Mais lorsque Johnson Cooper, le séduisant créancier de son mari, lui propose un contrat intrigant, son monde bien rangé commence à se fis...