Signée à l'infidélité - censurée

Chapitre 17 : Réciprocité

Dans la voiture, mon regard restait rivé vers l'extérieur pendant que mon esprit ruminait entre ce qu'il venait de se passer avec Sébastien et l'homme à côté de moi.

Johnson Cooper conduisait depuis plus d'une heure. Nous avions longtemps quitté la ville mais je n'ai pas daigné l'interroger sur notre destination.

J'avais peur. Peur de la suite. Peur qu'il me repousse. Peur qu'il se marre de mon malheur. Peur qu'il me révèle son vrai visage...

Le véhicule s'arrête m'extirpant de mes pensées. Nous étions garés au bord de la route. Une situation qui me ravit peu. Prudemment, je tourne la tête vers lui et découvre son visage impassible. Il a le regard fixe vers l'avant. Encore autre chose qui me ravit peu. J'inspire quand même un bon coup et me lance dans la discussion.

-Je suppose que je suis virée.

Je guette attentivement sa réaction espérant qu'il rejette ma phrase, toutefois, son silence et son immobilité m'annoncent qu'il n'y a plus de place à l'espoir. Je baisse alors les yeux me retenant au mieux de ne pas pleurer.

-Félicitations, vous avez réussi à me faire divorcer.

Ses paroles lors de notre premier entretien me reviennent à la mémoire. C'était son but depuis le départ. Évidemment.

-Mais vous auriez simplement dû me dire qu'il me trompait. Vous n'aviez pas besoin d'aller aussi loin que de coucher avec moi ou m'embaucher... énoncé-je avec difficulté

-Tu ne me comprends pas, lâche-t-il subitement

Je tourne la tête et son regard plonge irrémédiablement dans le mien. Ils sont brillants associés à une lueur terne qui montre sa déception. Même comme ça, je trouve qu'il a les plus beaux yeux que la Terre ait pu offrir à un homme. Non, tout de lui incarne la perfection et c'est dommage car sa personnalité ne concorde pas avec son apparence. Trop rancunier à mon goût.

-Vous allez me dire que vous n'aviez jamais eu l'intention de vous venger de moi ?

Son regard durcit tout comme la tonalité de sa voix.

-Tu te trompes. Tu crois me connaître Cassandra mais tu ne sais rien.

Voilà qui me blesse. Alors je suis tombée amoureuse d'un homme que je ne connais pas réellement ? Encore un autre Sébastien ?

-Je vous écoute dans ce cas. Pourquoi avoir perdu autant de temps avec moi si ce n'est pas pour vous venger ?

Il se penche vers moi me donnant soudainement l'impression d'être pris dans un piège.

-Je te retourne la question. Pourquoi t'es-tu distancé de moi récemment ? As-tu peur que je découvre quelque chose que tu ne veuilles pas que je sache ?

Une question cruelle. Attend-il que je lui confesse mon amour pour révéler son vrai visage ? Pour me rejeter proprement ? Pour me rabaisser ? Assume Cassandra. Finis-en une bonne fois pour toute et après ça, repars à zéro. A retenir : les hommes sont des êtres dangereux.

-J'ai essayé... mais j'avais du mal.

Sa proximité me déstabilise. C'est pourtant que trois mots, dis-le Cassandra !

-Je vous aime...

Mes poumons ont envie d'exploser à la fin de la dernière syllabe. Je l'ai dit, enfin dit ! Je n'ai jamais été aussi nerveuse de toute ma vie. Je lèche ma lèvre, asséchée par le stress et je poursuis.

-Mais je sais que

Il attrape ma nuque et avec assurance et fermeté, m'amène à lui pour m'assener d'un baiser que j'ai du mal à apprécier. Je garde les yeux ouverts appréhendant la suite. Il dure deux minutes puis doucement, Cooper me libère afin que je respire et me fixe droit dans les yeux maintenant une distance proche entre nous. Ses pupilles sont différentes de toute à l'heure. Elles pétillent et il a un sourire qui indiquerait son soulagement. Je cligne plusieurs fois des cils ne comprenant pas ce revirement.