Chapitre 10 : Condition

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Mes yeux le dévisagent cherchant minutieusement le moindre indice qui trahirait son humour grotesque. Moi sauver quelqu'un ? C'est complètement l'inverse oui. J'étais la reine des "occasions pour que les princes viennent secourir leur princesse". Combien de couples se sont formé grâce à moi ? Et en y repensant, aucun d'eux ne m'a montré leur reconnaissance en m'invitant à leur mariage qui doit d'ailleurs être d'un ennui mortel.

Je déteste les mariages, je hais les mariages. Trio d'ambiance à mon goût. Le mien s'est déroulé dans un restaurant avec seulement la famille comme invitée. Sa famille pour être concret, la mienne n'existe plus.

-C'est une blague ?

-Indubitablement.

Son effronterie me laisse sans voix. Je suis intérieurement choquée. Mon portable sonne. Mon imbécile de mari. Je décroche.

-Chéri ? Appelé-je d'une voix faussement mielleuse

Cooper rit à ma comédie. Je lui balance des yeux noirs pour qu'il se taise. Un con me suffisait, pas besoin de deux.

-Tu es à Tokyo ?

-Oui, mon patron m'a prévenu à la dernière minute. Désolée mon amour, c'était précipité, je n'ai pas pu te dire au revoir.

-Ne t'en fais pas et repose-toi. Je m'occupe de tout ici.

La dernière fois que je l'ai abandonné, il a réussi à s'endetter jusqu'au cou. Qu'est-ce que ça va être cette fois ?

-Euh Cassandra... pour l'argent.

Les veines de mon visage gonflent. Je meurs d'envie de lui hurler dessus, de l'insulter et de lui filer des gros coups de pied dans la quéquette.

-Il faut que je consulte ma banque. Dès que j'ai des nouvelles, je te tiendrai informer.

-Tu es un amour.

Et toi un saleté de boulet. Qu'est-ce que j'aimais déjà chez lui ? Ah sa simplicité. Et bien je me suis bien fait arnaquer parce qu'il est tout sauf simple. Vicieux, menteur, arrogant... Raah ! Qu'est-ce qui me retient de rentrer et de le tuer sur le champ ? Je raccroche et sens son regard pesant sur moi.

-Je maintiendrai le contrat à une condition supplémentaire, décrété-je

Il attend de voir ce que je m'apprête à demander. Dans tous les cas, c'est forcément lié à lui.

-Au lieu de rembourser les un million, je veux que la dette soit reportée d'un mois.

-Un mois ? Lâche-t-il pas du tout convaincu. Tu es sûre ?

Voilà qu'il sème le doute en moi. Fichtre !

-Deux, rectifié-je par mesure de précaution

-Je te l'accorde.

-Je n'ai pas fini, c'était seulement un changement de terme.

Il ne réagit pas et écoute. Je me lève afin de me placer à sa hauteur.

-Ma condition, embaucher Sébastien Loud pour deux d'essai.

-C'est ridicule, crache-t-il avec mécontentement

-Il est vrai qu'en tant que manager il n'excelle pas. Pourquoi pas assistant ? Seulement pour deux mois.

-Je ne recrute pas des idiots, déclare-t-il ferme

-Vous n'aurez qu'à le nommer stagiaire dans ce cas.

-Pourquoi l'accepterai-je ? Donne-moi un motif autre que ta vengeance personnelle.

-Parce que vous serez le boss, que vous déciderez de son lieu de travail, de ses horaires fixes ou des heures supplémentaires qu'il devra effectuer le soir voire la nuit.

Signée à l'infidélité - censuréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant