Chapitre 4 : Échec

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La sonnerie de mon réveil m'extirpe à six heures trente de mon profond sommeil. Quelle horreur ! J'éteins ou plutôt je la jette par terre puis me lève pour me diriger comme un zombie vers la salle de bain situé dans le couloir de l'appartement.

Sept heures

Je suis confortablement installée sur la chaise haute de la cuisine pour boire mon café latté en lisant le magazine people acheté hier. Depuis que mon portable a annoncé les sept heures, je réprime durement l'envie de me moquer. J'imagine sans mal la tronche qu'il est en train de tirer en me découvrant absente de ma nouvelle fonction. Quelle délicieux petit-déjeuner ! Dommage que mon Bastien dorme encore, il aurait pu autrement savourer la première étape de ma victoire.

Cinq minutes plus tard, je reçois un appel inconnu.

Cooper ou sa secrétaire sans aucun doute. Quel va donc être le verdict ? Je décroche en débattant sur la plus probable possibilité : le sermon.

-Oui ? Lâché-je en sirotant bruyamment ma boisson

-Vous jouez avec mes nerfs Mlle. Stones.

Mon dieu ! Que c'est agréable de l'entendre se fâcher dès le matin ! Juste un détail trouble : pourquoi m'appelle-t-il par mon nom de jeune fille ?

-C'est madame Loud, retenez-le bien.

-Relis-le contrat avant de me donner des leçons, Stones.

Je me tends. Est-il stipulé que je ne peux pas utiliser mon nom de mariée au travail ? Malgré ma négligence, je m'éclaircis la gorge afin de reprendre suffisamment de contenance pour l'affronter au combiné.

-Un soucis monsieur Cooper ?

-J'ai une très bonne nouvelle à vous annoncer, vous êtes promu au poste de secrétaire.

Je me rigidifie sur le champ tandis qu'il poursuit calmement ses mots.

-Je vais la virer pour faute de transmission de message.

Mon coude glisse et renverse accidentellement la tasse posée à côté. Il n'est pas sérieux ?!

-Attendez ! Ne la virez pas ! Déclaré-je en panique en sautant de ma chaise et en attrapant mon sac et mon manteau

Je me dépêche vers la porte et la claque le plus doucement possible pour ne pas réveiller mon Bastien. J'appuie alors avec insistance sur le bouton d'ascenseur comme si ça allait le faire venir plus vite.

-Vous avez trente minutes, informe-t-il en me raccrochant au nez

-Enfoi... !

Je fulmine et libère ma rage en dévalant les escaliers de mon immeuble. Comment un homme aussi irraisonnable et rancunier que lui a réussi à élargir sa société ? J'aimerais connaître son secret.

D'une humeur hargneuse, je débarque au dernier étage du building en vitre. Je suis essoufflée, transpirante et furieuse contre lui. Amanda lève les yeux vers moi, s'offusque de ma tenue et me balance une remarque bien cinglante sur mon manque de professionnalisme. Je regrette vraiment de lui avoir épargné le chômage.

-Il est dedans ?

-Il m'a...

Je ne l'écoute pas et pousse les portes battantes pour entrer. Il est là, plus beau que jamais devant les grandes fenêtres qui formaient un mur de son bureau, en train de contempler la vue de San Francisco.

-Monsieur Cooper ! Elle...

-Sortez, lâche-t-il d'une voix anormalement calme sans se retourner

Elle m'envoie un de ses plus haineux regard puis quitte la pièce en fermant derrière elle. Je prends ce temps pour me tourner vers lui. Aujourd'hui, il est vêtu d'un costume sombre impeccablement assorti à ses mensurations. Il a pendu sa veste sur la chaise et garde les mains fourrées dans les poches de son pantalon. Je croise les bras me préparant à la dispute mais me retrouve à la place hypnotisée par son charisme de supérieur. Le blanc virginal ne convenait pas à sa personnalité tyrannique mais s'harmonisait parfaitement avec la sculpture de ses omoplates et l'athlétisme de ses bras. Je glousse involontairement en parcourant des yeux la longueur de ses jambes. Que m'arrive-t-il ? Voilà que mes jambes faiblissent et me font flancher de ma position scientifiquement stable. Je dois être folle mais pourquoi ses parents lui ont reléguées autant de qualités physiques ? A commencer par cette carrure particulièrement élancée qui à mon goût incarne la sensualité.

Signée à l'infidélité - censuréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant