7 - Tu es très beau

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La nuit était bien avancée lorsque Jasper se réveilla en sursaut. Debout près du lit, Markus hoquetait entre deux sanglots.

— Jasper. Jasper. Ça recommence. Encore. Aide-moi. Jasper.

— Bien sûr. Viens.

Il repoussa la couette légère pour faire une place à son ami qu'il attira contre lui. Markus brûlait de fièvre et respirait déjà difficilement. Il dégageait une douce odeur d'iode, un peu piquante, assez rare pour un oméga. Jasper inspira au creux du cou de son camarade pour s'enivrer es phéromones. Il relâcha les siennes, assez pour saturer l'air sous le nez de Markus. Puis il le fit basculer délicatement, pour se plaquer dans son dos et lui permettre ainsi de ne pas le voir, supposant qu'il se sentirait plus à l'aise dans cette position. Il murmura :

— Est-ce que ça va mieux ?

— Non ! Il faut...

— Tout ce que tu veux. Dis-moi.

— J'ai besoin que tu...

Markus n'arrivait pas à formuler la fin de ses pensées, mais il semblait moins perdre le contrôle que les fois précédentes, bien qu'il ne soit qu'à son premier jour de traitement. C'était plutôt encourageant, en réalité. Jasper le lui expliquerait le lendemain. Pour le moment, il lui fallait agir, parce que si Markus avait du mal à parler, ses gestes étaient on ne peut plus clairs. Il avait saisi une main de l'Alpha pour la plaquer à son entrejambe.

— S'il te plaît...

— Bien sûr. Bien sûr. Ne t'en fais pas.

Jasper se voulait le plus rassurant possible, et il murmurait à l'oreille de Markus tout en parsemant sa nuque de baisers. Si l'Oméga répugnait au contact en temps normal, lors d'une phase de chaleurs, cela semblait au contraire l'apaiser et le bercer. Le jeune homme accéda à la demande de plus en plus pressante de son camarade et le dépouilla de ses sous-vêtements, pour prendre en main ce qui réclamait un soulagement. C'était urgent, et Jasper enroula complaisamment ses longs doigts autour de la hampe qui se dressait sous sa paume. Markus réagit immédiatement, et cambra les reins. Quelques mouvements de poignets ne suffisaient pas, clairement pas, il se tortilla pour se tourner entre les bras de l'Alpha et plaqua sa bouche à la sienne.

— Encore. S'il te plaît.

***

Je ne me reconnais pas. Jamais, surtout pas dans cette situation. Je ne reconnais pas Jasper non plus. Il ne se comporte pas comme un Alpha, pas comme ceux que je connais en tout cas. Il attend, il guette, comme s'il écoutait mon corps. Comme s'il le comprenait mieux que moi je ne peux le faire. C'est lui qui me caresse, là. C'est lui qui sait ce qu'il faut faire, et à mon corps défendant, je m'en remets à lui. Ses mains effleurent l'intérieur de mes cuisses et je les ouvre pour qu'il me touche plus, encore, et qu'il aille là. Là où je suis trempé, et là où je suis dur.

Dieu que c'est douloureux. Et pénible. J'ai chaud, je me sens fiévreux. C'est insupportable.

Je plaque ma bouche contre la sienne.

Je respire ses phéromones. Je ne sais pas si elles m'apaisent ou m'excitent. Mais au moins, elles ne me rendent pas malade.

Je l'embrasse encore.

Ce n'est pas si désagréable que ça finalement. Plutôt bon même. Oh, ses mains... Ses doigts se glissent et je me cambre pour les accueillir. C'est déroutant. Parce que la sensation est délicieuse. Et totalement insuffisante.

Il m'en faut plus. Bien plus.

Je n'en reviens pas. Je n'arrive pas à le croire. Je refuse de l'accepter. J'ai l'impression d'étouffer. Ma gorge se serre. Mes yeux me piquent. Je ne veux pas pleurer. Pas encore. Je n'ai plus l'âge de pleurer bon sang ! Ça ne s'est plus produit depuis mes dix ans !

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