33 - Pitié, bouge !

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Je le regarde et je le vois rougir un peu pendant qu'il déroule le préservatif sur lui. Peut-être que c'est malpoli de regarder ? Je n'aurais pas dû ? Mais à la fois, je n'ai jamais manipulé ce genre d'objet, alors ça m'intrigue, j'ai envie de savoir comment faire.

Je n'ai pas vraiment le temps d'apprendre, cela dit, parce qu'il est sur moi à nouveau et je frissonne. Je ferme les yeux. J'adore quand il m'embrasse partout sur le visage. Je voudrais faire pareil avec le sien, mais il ne me laisse pas approcher assez, et je ne peux pas le tenir avec mes mains blessées ! Vivement que je guérisse...

Attends, quoi ? Markus, quoi ? Genre, après cette fois j'aurais envie de recommencer ? Bon sang c'est à mon tour de rougir parce que oui, oui, je sais déjà que j'aurais envie de recommencer.

Le murmure dans mon cou m'arrache un frisson, puis un sourire. Il s'inquiète encore.

Franchement, je ne sais pas à quel moment je pourrais avoir mal. Je sais que je n'ai pas toute ma tête pendant mes chaleurs mais je me souviens tout de même parfois de bribes de ce qu'il se passe et c'est franchement pas la douleur que je me souviens avoir ressenti.

Je croise mes poignets dans le creux de ses reins. Je crève d'envie de le toucher, de le toucher plus, de lécher sa peau et de le mordre encore et surtout de... de le sentir. Là. Là où il entr...

— Ah !

Il relève le nez et il me regarde. Je l'embrasse et je presse mes bras dans son dos. Oui, j'ai été surpris, mais par le plaisir que me procure cette sensation, pas par autre chose et je veux que ça continue, que ça continue encore et je ne me rends pas bien compte, plus bien compte de ce que je fais, je suce sa langue je crois, et j'embrasse sa joue et son cou et mes bras se serrent dans son dos encore, encore et je me cambre vers lui. J'ai fermé les yeux et je me mords la lèvre.

— Est-ce que ça va ?

— Oh, putain, oui...

Je l'entends presque sourire et sa bouche se pose sur la mienne, encore. Je ne sais pas qui est le plus vorace de nous deux mais je n'ai jamais embrassé comme ça, il ne m'a jamais embrassé comme ça ou... peut être que si ? Pendant mes chaleurs ?

Je n'en sais rien, je m'en fous, je cambre juste mes reins sous lui parce que je veux que... il faut que...

— Jasper pitié... bouge !


***

Jasper eut un petit rire, très bas, tout bas, contre l'oreille de l'Oméga. Il n'arrivait pas à croire le virage à 180 effectué par son aîné. Le voir lâcher totalement prise, d'un coup, était aussi grisant que déroutant. Et tout au fond de lui, l'Alpha avait très peur que son amant soit pris de regrets, au lendemain. Qu'il décrète que la nuit passée était une erreur, que les antidouleurs de l'hôpital étaient si forts qu'ils ont altéré son jugement, que ce n'était qu'une fois comme ça, que...

Ses pensées ne se taisaient jamais. Il n'y eût que lorsque son aîné darda son regard dans le sien qu'il se sentit plus à l'aise. Plus confiant. Alors il bougea, mais en prenant son temps. En observant constamment le visage de son Oméga. En le dévorant du regard même, car Markus avait fermé les yeux, et il se mordait la lèvre pour retenir ses soupirs.

Il était beau. Il n'avait jamais été plus beau qu'à cet instant, alors que ses hanches remuaient sans même qu'il s'en rende compte pour venir à la rencontre de celles de l'Alpha, lentement d'abord, très lentement. Jasper le laissait mener le rythme, choisir le tempo. Il ne faisait que suivre, venir à la rencontre de ces formes qui semblaient faites pour épouser les siennes. En appui sur les coudes, il picorait le visage de Markus de baisers, jusque dans son cou, derrière une oreille, puis l'autre. Les hanches de Markus menaient la danse, et elles accéléraient progressivement. Les soupirs de l'Oméga se faisaient plus lourds, parfois même gémissements rauques, et les doigts blessés semblaient chercher où se cramponner. Jasper fut obligé de les défaire des ses épaules. Deux fois. Il ne voulait pas que son Oméga rouvre ses plaies. Il finit même par saisir les deux poignets, pour aller les maintenir délicatement, murmurant à son amant de faire attention. Un rire s'étrangla dans la gorge de Markus, transformé en gémissement quand un coup de reins plus appuyé souda leurs hanches un bref instant. Il se serra les dents, comme pour se retenir de faire le moindre son, et Jasper le dévorait du regard.

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