Chapitre 17

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Je souris en lui faisant un petit baiser sur le nez. Au moins les choses ne risques pas d'être confuses étant donné ce qu'il m'a dit. C'est bien, les faux espoirs et les non-dits sont épuisants et contre-productifs. Je baille doucement avant de poser ma tête sur son épaule et de fermer mes yeux qui commencent à piquer de fatigue. Je sens sa main dans mon dos, me caresser doucement. Je l'entend murmurer quelques chose mais je n'arrive pas à distinguer les mots qu'il utilise.

- hmm ?

- je n'ai rien dit.

Je suis curieuse, j'aimerais bien savoir, mais je suis fatigué, et tout ce qui m'importe pour le moment c'est de fermer les yeux un moment pour me reposer. Je suis presqu'en train de m'endormir lorsque la sonnette de mon appartement retentit violemment dans mes oreilles. Je n'ai pas prévu de recevoir, et tout le monde me prévient avant de venir, pour me laisser le temps de m'organiser, donc je suppose que c'est une personne qui s'est trompée, et qui finira par partir. Je ne bouge pas, je me recentre sur mon sommeil, avec la main chaude de Thaddeï toujours dans mon dos. Mais la sonnette retentit encore, plus longtemps, et de façon insistante, ce qui a pour effet de faire résonner un vacarme insupportable dans tout l'appart. 

- tu veux que j'y aille ?

- oui s'il te plait je suis trop fatiguée

Si j'ai l'occasion de rester allongée, je ne m'en priverais pas, je penses que Thaddeï est assez grand pour s'occuper de l'individu qui sonne chez moi comme si je lui devais de l'argent. Mon inconnu se lève doucement, je l'entend sortir de la chambre et ouvrir la porte d'entrée. Je n'entend pas grand chose, mais je peux deviner qu'il y a un échange. Je fronce les sourcils lorsque je pense entendre le ton monter entre les deux interlocuteurs. Je reste tout de même allongée, souhaitant qu'il ne s'agisse que de mon imagination. 

- comment ça ? et tu fou quoi ici toi d'ailleurs !? 

Je reconnais cette voix. Il n'est plus question de rester allongée à faire semblant que rien ne se passe. Je me redresse d'un coup, comme si toute la fatigue s'était évaporée, et je me dirige vers l'entrée. J'aperçois d'abord le dos de Thaddeï, qui lui me semble plutôt calme, et lorsque je m'approche de plus en plus j'arrive a apercevoir son interlocuteur, agitant des bras, et affichant un visage enragé. Mon coeur se met à battre de plus en plus, et comme si j'étais prises de track, je me stoppe, en observant le jeune homme noir qui s'agite comme une libellule devant Thaddeï. 

Ce n'est pas le moment

Aucun des deux n'a remarqué ma présence, et j'en profite pour me ressaisir, ce n'est vraiment pas le moment de lui donner du pouvoir. 

Il n'a pas le droit

Je decide de ne pas avancer plus loin, le simple fait d'être proche de cet homme qui s'agite me donne des nausées. 

- tu fais quoi ici ? dis je d'un ton que je veux calme et sec. 

Thaddeï se retourne et m'observe, j'essai de ne pas croiser son regard interrogateur, je ne peux pas répondre à ses questions maintenant. Son interlocuteur se tourne vers moi, son visage est toujours déformé par la colère, il me regarde de haut en bas, avant de faire une moue de dégoût. 

- après tout ce temps, tu me remplaces aussi facilement ? 

Sa phrase est rêche, blessante, comme s'il insinuait avoir encore le droit de me posséder, comme si j'étais celle qui le blessait, qui le trahissait. 

Il n'a pas le droit. 

Je le regarde droit dans les yeux, et je souris. Il n'a plus d'emprise, c'est terminé, il n'a plus aucun pouvoir. Je le sens au fond de moi comme un vide, ce qui avant me tenait les tripes quand  il s'adressait à moi, n'est plus que néant. Mon coeur qui bat, n'est que le souvenir qu'a mon corps de ce genre de situations.

sexFRIENDSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant