Chapitre 39

183 6 1
                                    

Je fais un mouvement de recul, comprenant tout de même que je ne peux pas lui échapper, je peux courir, mais il reviendra autre jour, une autre heure avec les mêmes intentions et ne s'arrêtera quand il aura enfin eu ce qu'il cherche.

- tu sais quand tu dis que tu ne veux plus te remettre avec moi, ça me vexe vraiment, parce que je penses avoir fait beaucoup de choses pour toi.
- appart me prendre mon énergie ? Je crois pas non, je réponds d'un ton sec.
- Lya je vais changer, j'ai appris de mes erreurs, maintenant je suis prêt à me poser.

Si je ne le connaissais pas aussi bien, j'aurais pu y croire. Il a l'air sérieux, les sourcils arqués dans une position qui laisserait croire qu'il se sent sincèrement coupable. Mais c'est ça son point fort, dire ce qu'on a envie d'entendre et y mettre assez de volonté pour qu'on y croit. Au lieu de lui répondre je me contente de sourire, le genre de sourire que l'on aime pas recevoir après une déclaration. Il grimace et s'approche un peu plus.

- Mais qu'est ce que tu veux à la fin pour qu'on se remette ensemble ! S'agace t'il.
- parce que tu penses qu'il y a une chance pour qu'on se remette ensemble ? Me moqué je en croisant les bras sur ma poitrine.
- un feu ne meure jamais, cite t'il d'un air fier.

Je grimace en l'examinant de haut en bas.

- j'ai un pompier qui a réussi a l'éteindre, fais je en réfrénant un rire.

Je suis fière de constater que ma répartie ne le laisse pas indifférent, il a le visage déformé en une grimace et les bras tendus le long du corps. Il ne dit rien pendant un long moment et j'en profite pour savourer cette petite victoire. Ça ne dure pas très longtemps étant donné que dans sa colère, mon ex choisi de m'agripper les épaules et de violemment me plaquer contre un mur à proximité.

- arrête de me parler de lui !

J'esquisse un râle de douleur, avant de lever les yeux vers lui. Je ne prends pas la peine de lui répondre, je lui envoie violemment mon poing dans le visage.
Le coup est assez fort pour qu'une douleur aiguë irradie dans mes phalanges, cependant ça marche, il recule et tente d'apaiser sa douleur en m'injuriant. Consumé par la rage, il me rend une gifle qui, je le sais, laissera une marque pendant quelques jours. La douleur bat contre ma peau, mais très vite, la colère que je ressens me fait tout oublier, je lève les yeux vers mon ex, qui semble se rendre compte de la violence de son geste. Jamais il n'avait levé la main sur moi, jusque là il s'était contenté de me secouer et de me menacer. Ce geste est pour moi une invitation à lui donner ce qu'il cherche pour qu'enfin il me laisse tranquille.
Je me jette sur lui, j'ai l'avantage de l'effet de surprise pour être la première a donner les coups. Je fais vite et fort, je ne réfléchis pas à une stratégie, je me contente de frapper, de décharger la boule de rage que je contiens depuis un moment déjà. Il tente de se protéger et de me repousser comme il peut, mais je suis inarretable, déchaînée, je griffe, je cogne et je finis par me relever pour conclure par des coups de pieds.
Quand je finis, je reprends mon souffle à grosses bouffées d'oxygène. Et je regarde mon travail, je n'ai pas assez de force et de technique pour le défigurer ou le rendre inconscient, mais à la façon dont il me regarde, c'est suffisant pour qu'il arrête de m'embêter.

- ne te permet plus jamais de lever la main sur moi, me contenté je de dire.

Les phalanges en feu je ramasse mes clé par terre, puis mon sachet de nourriture.

- j'espère que c'est la dernière fois que je te vois, poursuivé je.

Il marmonne, finit par me crier des trucs que je ne comprends pas, mais je suis déjà loin dans les escaliers, déterminée à ne plus prendre en compte cet individu.
Quand j'arrive chez moi, je suis bien contente de retrouver le désordre de mon salon et l'odeur familière de l'encen que je fais parfois brûler.
Je fais attention à bien fermer ma porte à clé, en espérant que mon ex ne viendra pas me harceler pour avoir sa revanche. Je pose la nourriture sur une table et me dirige directement vers ma chambre où je me dévêtit pour ensuite m'allonger en slip sur mon lit frais.
Mon premier réflexe est d'appeler Thaddeï, j'ai envie de le voir, qu'il me réconforte, j'ai envie de lui parler de ce qui vient de se passer et d'égoïstement compter sur lui pour me faire rire. Mais alors que mes doigts tapotent sur l'écran de mon téléphone, je soupire et je m'abstiens.  J'ai besoin de repos, émotionnellement cette journée a été drainante.
Alors que je m'apprête à m'endormir, mon téléphone m'indique la réception d'un nouveau message. Mon cœur bondit dans ma poitrine et je me mets à espérer qu'il s'agisse de Thaddeï. Mais il n'en est rien, à la place c'est le nom d'Angel qui s'affiche.

Angel : hello

Moi : hello

Angel : comment tu vas ?

Je pourrais mentir, ce serait certainement l'option la plus judicieuse étant donné que je ne la connaît pas. Pourtant je décide de faire autrement, dès le premier jour Angel m'a donné la possibilité d'être honnête avec elle, je ne vois pas pourquoi ça cesserait maintenant.

Moi : journée épuisante

Angel : c'est à dire ?

Moi : j'étais à la baby shower de ma cousine à qui je ne parle plus parce qu'elle a couché avec mon ex et je me suis battu avec l'ex en question.

Quand je relis le message une fois envoyé, je regrette avoir été aussi honnêtement. Quelques secondes après je vois un appel s'afficher sur mon écran, avec le nom d'Angel. Je décroche timidement.

Angel : alors là, c'est plus du tout une journée épuisante, c'est un stade au dessus

Je ris devant sa remarque.

Moi : je n'avais pas prévu tout ça, promis

Angel: je me serais inquiété si ça avait été le cas

Elle rit et je la suis de près.

Angel : mais ça va ? Tu es pas blessé?

Moi : je ne penses pas, j'ai mal aux phalanges et je penses que j'aurais une marque sur la joue pendant quelques jours.

Angel : ah oui, c'était une vrai bagarre, mais meuf  comment tu te retrouves dans ce genre de situation?

Je ris, sentant ma peau douloureuse se tendre sous la contraction du muscle.

Moi : je ne sais vraiment pas.

Angel : et ton beau monteur il en dit quoi de ça ?

Il y a un moment de silence pendant lequel j'hésite à lui raconter la vérité. Angel patiente et me laisse choisir de lui dire ou non.

Moi : on ne se parle plus, on a eu une grosse dispute.

Je n'en dit pas plus, espérant qu'elle se contente de cette information.

Angel : une dispute assez grosse pour ne pas que tu lui dises que tu t'es battue ?

Moi : on a jamais été ensemble, je ne vois pas pourquoi ça devrait le concerner.

Angel : hm d'accord.

Je sens qu'elle a envie de rajouter quelque chose, qu'elle se force à se taire pour me laisser croire que j'ai le dernier mot. Je pourrais lui demander de s'exprimer, mais je n'en ai pas envie. Je n'ai pas envie de parler de Thaddeï.

Angel : j'avais pas l'intention de t'en parler mais je me dis qu'après cette journée ça peut peut-être te faire du bien, y'a une soirée ce soir tu veux venir ?

Moi : je risque d'avoir une marque sur la joue d'ici ce soir

Angel : et ça t'empêche de danser du dancehall ?

Moi : c'est une soirée dancehall ?

Angel : dancehall, caraïbe, reaggaton, afro, y'en aura pour tout le monde.

Mon cœur s'emballe à la mention du programme. Depuis combien de temps ne me suis je pas permis de sortir danser.

Moi : faut que je trouve une tenue

Angel : donc c'est oui ?

Moi : yep

sexFRIENDSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant