Chapitre 3.

536 35 5
                                    

Je n'arrive pas à dormir, comme tous les soirs. Depuis tellement longtemps que je ne m'en rappelle plus, alors j'observe ma chambre, une très petite pièce où trône un bureau de bois peint en blanc, et sur celui ci, se tiennent des tas de feuilles, de cahiers et de livres. Mon lit est un lit deux place, qui va de la petite fenêtre du mur de gauche jusqu'à mon bureau, j'aime la place de mon lit car je suis comme protégée, ainsi entourée du bureau et du mur. J'ai une petite commode où se battent en duels pleins de pulls et de jeans. Le seul endroit qui reste à peu près rangé, c'est le fond de ma chambre, où se trouvent les livres, les mangas et mes albums photos. Ils sont tous regroupés dans une grande étagère de 4 étages, elle est faite d'un vieux bois sombre, il a une couleur que j'aime particulièrement. Ma chambre se résume à cela. Nous n'étions déjà pas aisées du temps où mon père vivait encore, mais c'est devenu pire depuis qu'il nous a quitté. Je sais que ma mère sacrifie des choses pour me laisser quelques plaisirs d'adolescente, mais je voudrais qu'elle comprenne que je n'en veut pas, et que je souhaite qu'elle prenne soin d'elle. Avec toute ces pensées, je ne dors toujours pas. Je met alors mon casque sur mes oreilles et j'envoie de la musique. C'est le seul moyen que j'ai trouvé à ce jour pour dormir. Alors je ferme petit a petit les yeux et pars pour le pays des rêves.
Enfin le matin. Je me réveille en douceur, emmitouflée dans ma couette, je m'étire de tout mon long et me décide à me lever pour rejoindre la cuisine. La cuisine se résume aux meubles de bases : une plaque de cuisson, un frigidaire, un évier et un four. La cuisine est reliée au salon directement car il n'y a aucun mur. Ma mère dort encore, tant mieux elle va pouvoir se reposer plus longtemps. Je reste alors très discrète pour ne pas la déranger et déjeune d'un simple pain au chocolat. Je ne sais pas quoi faire alors je m'allonge sur le canapé recouvert d'un grand et fin tissu beige. Mon téléphone vibre dans ma chambre, je me dépêche d'aller stopper les vibrations et regarde mes messages. Une amie me demande si j'ai envie de sortir.
Je n'ai pas très envie, alors je lui réponds que je dois m'occuper de ma mère.
Je n'ai jamais eu beaucoup d'amies, on me dit souvent que je suis spéciale, je ne pense pas que ce soit une qualité pour une adolescente aussi renfermée. Malgré que je sois spéciale j'ai quand même su me faire des vrais amis. Je n'ai jamais eu de copain malgré que je ne sois ni "coincée" ni spécialement moche. J'ai des cheveux noirs qui me tombent sous les omoplates et des yeux verts foncés, un visage assez fin. Je n'ai pas spécialement un joli visage mais je ne me trouve pas laide.
"-Sasha ? Demande ma mère entre deux bâillements
-Oui j'arrive maman."
Ma mère est une assez joli femme, bien qu'assez fine elle a des traits fins et des cheveux bruns toujours remontés en un chignon bas qui fait assez brouillon. J'ai les yeux de mon papa comme elle me le dit souvent. Ses yeux a elle sont d'un bleu profond, on pourrait s'y perdre.
Parfois avec son style assez bohème, elle ressemble à une artiste. Son rêve c'était d'avoir une jolie maison avec un jardin, malheureusement nous n'avons pas du tout les moyens.
Je lui souris et lui sert son verre d'eau, ses cachets et ses deux habituels croissants. Pour ma maman, chaque petit plaisir compte du moment qu'elle est encore en vie. Elle allume la télévision et regarde ses émotions d'achat télévisés.
En fait, j'ai besoin de prendre l'air, de me sentir moins oppressée et vivre. Vivre libre.
Je pars m'habiller, enfilant un pull noir et un jean slim troué au niveau des genoux. Je met ma doudoune que je trouve particulièrement jolie, elle ne nous grossis pas et est faite d'une jolie matière, bref je l'aime beaucoup ! Je fais une bise à ma mère et pars, un peu d'argent et mon téléphone en poche.
Je descends les escaliers lentement, ils ont une couleur acre vraiment laide, les murs sont d'un beige sali et très laid lui aussi, une fois a la sortie, le vent glacial de l'hiver me frappe le visage tellement fort qu'il me pique le bout du nez. Je déambule dans la rue où l'on ne voit que des immeubles délabrés, dont le mien, et je rejoins le centre ville.
Je remarque ma librairie préféré mais avant d'y entrer, j'aperçois un endroit du quartier qui est bouclé, des gens s'y agglutinent pour voir ce qu'il s'y passe, alors je m'approche doucement.
"Mon dieu..."
"Il est mort ?"
"Quelle horreur!"
"Qui a bien pu faire une telle chose?"
Des tas de gens murmurent entre eux et j'aperçois le fruit de leurs indignations. Des policiers autour d'un corp recouvert d'un plastique mais que l'on peut clairement voir déchiqueter. Il y a du sang partout, et une autre femme près du corps est en pleurs, elle est blessée,malgré qu'elle soit nettoyée et désinfectée sa plaie paraît sale, c'est une morsure, de la taille d'une...mâchoire humaine je dirais.
Deux des quatre policiers nous ordonnent de nous éloigner et nous repoussent. Je vois un camion de journaliste qui s'approche et je me décide à partir d'ici, je me dirige vers la librairie comme je l'avais fais initialement. Puis je me retourne, celui qui a fait ça, où était il maintenant?
Cette histoire commence vraiment a devenir inquiétante.
Vraiment, ces vacances ne seront pas de tout repos.

La Fin Du MondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant