Chapitre 11.

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Après quelques jours passés auprès de Rachelle, nous nous sommes rendus compte qu'elle en savait beaucoup plus sur ce.. Monde que nous. Elle a informé Tobias et Neele des endroits à éviter et ceux où il y avait le moins de rôdeurs.

Moi je me sentais si..inutile.

"-Rachelle, tu peux m'apprendre a tuer ces trucs ? je lui demandais."

C'était le débutde mon entraînement. elle m'apprenait tout sur le maniement des armes, surtout les couteaux longs, d'après elle c'était ceux qui étaient les plus utiles. Elle me montrait aussi comment démonter et remonter une arme à feu, mais comme elle le disait : "Rien ne vaut un bon couteau!"
Elle m'a apprise à être discrète et efficace, même si je n'ai pas encore fait face à un de ces trucs je me sens plus forte, plus préparée.
Pendant que je faisais cet entraînement, Maman mourrais à petit feu..

Si j'avais su....

Demain, c'est notre première sortie après le pillage de l'épicerie. Cela va faire 2 Semaines exactement.
Maman ne se sent pas bien pendant le dîner et elle remonte.
"-Il paraît que c'est un camp militaire !
-On pourra trouver du monde là bas!"
Tout le monde semble heureux, particulièrement Tobias, qui a hâte de pouvoir mener une vie plus "normale".
Je monte à l'étage, et je me glisse sous les draps accompagnées de Maman.
Elle dort déjà et ça me rassure d'entendre sa respiration, de voir sa poitrine se soulever quand elle respire. C'est une des seules choses qui me pousse à continuer de vivre, à vrai dire mourrir serait beaucoup plus facile..

~

Le matin, je me dépêche de réveiller maman et de lui donner sa ceinture, où se trouve un couteau.
C'est un plan sécurité qu'a élaboré Tobias. C'est un peu notre leader ce Tobias.. Mais il a tellement fait pour nous, je ne pourrais jamais lui rembourser cette dette.
Nous partons avec une voiture que Neele a réparer avec l'aide de Rachelle, vers ce camp, que nous espérons être rempli de vie!

Une fois arrivé, je prends la main de Maman, et lui sourit. Elle me sourit doucement à son tour, elle paraît fatigué mais je ne l'abandonnerais pas!
Nous courrons doucement jusqu'à ce camp.
Neele et Tobias tuent deux marcheurs, et nous arrivons dans ce camp.

Rien.

"-Il y a quelqu'un ? crie Tobias
-Nous sommes des rescapés ! Ajoute Esteban."

Rien.

"-TOUT LE MONDE.. COURREZ! Hurle Rachelle en pointant les "habitants" du camp qui se pointaient vers nous.
Ils sortent par vingtaine, puis trentaine des tentes, des jeeps..

Maman semble épuisée, mais nous nous mettons à courrir. Les autres prennent de l'avance sur nous, je sens Maman ralentir petit à petit, alors je me tourne vers elle.
Et la, je vois de la terreur, mélangée à de la panique dans ses yeux noisettes.
Je me sens éjectée sur le côté et Maman qui se prends un rôdeur de plein fouet à ma place.

Si j'avais su.

Il lui dévore l'épaule, et je vois Tobias planter le crâne de cet enculé. Je me précipite vers Maman, qui me regarde tristement. Elle tente vainement de se lever, blessée et affaiblie.
Je hurle, je pleure
"-Lève toi! Lève toi!!"
On tente de la relever, mais elle retombe au sol, trop affaiblie..

"-Partez, ils arrivent, je veux pas me transformer..partez.."

Tobias semble pâlir, moi je lui sourie doucement, bien-sûr que non on ne va pas la laisser la. Je jette un œil paniqué aux autres, jamais on ne la laissera hein ?!
Je me sens soulevée par les épaules, Maman me regarde en souriant, puis on m'emporte. Je hurle en pleurant .

"-MAAAAMAAAAAAAAAAAN!
LÂCHEZ MOI!!"

Je me débats, je frappe, je hurle, je pleure. Puis je les vois, se jeter sur elle, la dévorer à pleine dents, j'entends des cris de douleurs.
Puis je me tais, je me sens vide. Je regarde Esteban, qui me regarde fixement les larmes aux yeux.
Je lui jette un regard odieux.
Je les détestes tous.
On aurait pu la sauver.
Je les déteste..

~

Quand je me réveille, il fait à peine jour.
C'était un cauchemar hein?
Je jette un œil à mes côtés, pas de Maman.
Je descends doucement au rez de chaussé, sur la pointe des pieds. Je surprends une discutions :

"-Elle a du subir un choc, elle ne s'en remettra peut être pas! Murmure Tobias
-Papa! On peut pas la laisser seule!! Elle va surmonter cette épreuve hein?! chuchote Esteban.
-Je suis d'accord avec Tobias, ça a dû lui faire un choc.. Mais c'est une gamine forte. ajoute Neele."

Je n'entends pas Rachelle, pourtant je devine sa présence.
Maman est donc bien morte.

Je me laisse doucement glisser et tomber assise sur la marche recouverte de moquette, et je place mes mains sur les tempes, je suis prise d'une horrible migraine, comment je vais faire maintenant? Ma seule raison de rester en vie viens de partir en fumée, ma raison de vivre...

"- Sasha, tu vas bien?.."

Esteban me fait sortir de mes pensées, je lui adresse un regard, mes yeux voilés par les larmes. Il me tend la main, que je prends.

Il me tire jusqu'à ma chambre, et me couche sur mon lit. Je le vois me regarder avec un regard plein de tristesse et de compassion. Je lui tourne le dos et me roule dans la couverture.

"-Tu sais..moi j'ai perdu ma mère quand j'étais plus jeune.. Je comprends ce que tu ressens..dit-il, hésitant.
-Tu as encore ton père. Je lui envoie sèchement, sans trop le vouloir."

Je le sens étonné, peut être même vexé. Je sens le lit bouger, il était assis dessus. Puis la porte se refermer dans un grincement.

Je regrette mes mots, je regrette de vivre..

~

Il me semble avoir dormi des jours et des jours, alors je descends, les yeux gonflés par les larmes, je suis faible, tellement faible.

Il n'y a personne, ni dans le salon, ni dans la cuisine, ni dans les chambres.

Je cherche partout, plusieurs fois, jusqu'à être essoufflée, je me laisse tomber devant la porte d'entrée, il n'y a aucune trace de mon groupe..de ma..famille?

Je regarde au sol, des traces de pas ensanglantés, je n'avais rien remarquée, je vois la porte entre ouverte, je n'avais pas fait attention à ces détails, soudain je me tends, ils ne m'ont pas abandonnés.. Ils ont fuis quelque chose!

Je cours dans les escaliers, chercher ma ceinture, je la met autour de ma taille, prends mon sac a dos ou il reste une boîte de conserve et mes vêtements chauds.

Je sors discrètement dehors, la maison donnant directement sur la rue du lotissement. La voiture n'est plus là..

Je ressens à nouveau ce vide en moi..

Jamais je ne les retrouverais..

Je suis seule..

La Fin Du MondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant