•52• 20H45 : CHUT! ON SE TAIT.

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Cela faisait la septième fois que son téléphone sonnait, mais personne n'avait la force de se réveiller pour couper l'appel.

À la neuvième sonnerie, elle ouvrit légèrement les yeux en les plissant, et d'un geste brusque, coupa l'appel sans regarder qui c'était. Ses yeux se glissèrent immédiatement sur son annulaire gauche, avec la bague.

« Elvira : C'est réel. C'était pas un rêve. »

Elle tourna la tête vers son futur conjoint ? Elle l'observait en train de dormir comme un bébé, son bras toujours enroulé autour de sa taille à elle.

« Elvira : Comme il est beau... »

Elle s'approcha de lui et se mit à lui faire de petits bisous sur son visage. Il grogna une première fois, puis plissa les yeux lorsqu'il la vit aussi près de lui, un matin.

— Mi Luce...

— Bien dormi ?

Il posa sa tête sur son ventre en y pressant ses lèvres. Il sourit lorsqu'il sentit ses contractions, sa sensibilité lui plaisait énormément.

— Parfaitement bien. Et toi.

— Oui... Dis... Hésita-t-elle avant de se lancer. Est-ce que tu es vraiment sûr de ton choix ? Dit-elle en secouant la bague devant lui.

— Oui.

— Tu ne vas pas regretter ?

Elle entendit un soupir s'échapper de ses lèvres.

— Je t'aime. Et je n'ai pas envie de continuer à vivre sans toi. Je ne l'ai jamais dit à quelqu'un d'ailleurs...

Le cœur d'Elvira tambourinait fort contre sa poitrine. Depuis hier, Mathéo s'ouvrait complètement à elle, lui montrant une facette de lui qu'elle ne connaissait pas, mais qu'elle appréciait particulièrement.

Il se redressa et s'assit en face d'elle, les yeux légèrement fatigués.

— Qu'est-ce qu'il y a, dis-moi.

— Je... Je n'arrive pas à le croire encore, à vrai dire. Je sais que tu voulais être avec moi, mais... jusqu'à là ? Math', tu n'as jamais voulu te marier et tu le sais...

— Je ne l'avais jamais voulu, jusqu'à ce que je rencontre. Avoua-t-il en haussant les épaules. Alors, estime-toi heureuse ! la taquina-t-il en lui lançant un coussin qu'elle esquissa de justesse.

Son rire remplit la chambre, et elle venait d'ouvrir une bataille improvisée, d'oreillers.

Puis le téléphone d'Elvira sonna, une fois, une seconde fois, une troisième fois, ce qui fit pousser un râle à Mathéo qui se releva immédiatement du lit.

C'était un des collègues d'Elvira, Mathéo aperçut le nom clignoter sur l'écran sans décrocher pour autant. Elvira qui s'était approchée de lui l'avait aussi remarqué. Elle se mordit les lèvres en redoutant les minutes qui allaient suivre, Mathéo était beaucoup trop silencieux pour le coup.

— Décroche. Lui ordonna-t-il d'un ton neutre.

— Non... Hésita-t-elle en posant une main sur son épaule, encore à genoux sur le lit. Décroche-toi, si tu veux.

« Elvira : Je n'ai rien à cacher de toute façon. »

« Mathéo : Je commence même à être jaloux de ce genre d'appel... Qu'est-ce qui m'arrive. »

Alors Mathéo décrocha l'appel et s'assit sur le lit, en face d'elle.

Collègue - « Allô Money ? Tu vas bien ? Je ne t'ai pas vu hier ! Tu me manques. Il faut qu'on parle encore une fois, s'il te plait. »

E L L E SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant