"I'm in love with a fairytale even though it hurts"(Fairytale - Alexander Rybak)

48 10 0
                                    

Le soleil argentin brille déjà de mille feux quand Oikawa se réveille. Ses répétitions avec l'orchestre ont fini tard la veille, et il s'est entraîné seul pendant de longues heures de son côté, toujours aussi peu fier de ses performances et de ses capacités. Non pas que qui que ce soit ait émis la moindre critique sur sa technique ou même son interprétation, mais lui, le perfectionniste, n'en est pas satisfait. Et il ne comprend pas ce qui lui manque. Et ça l'énerve.

Il se passe la main dans ses cheveux pour essayer de se calmer, avant de se lever pour prendre son petit-déjeuner. Il envoie un message à Iwaizumi tout en sachant qu'il ne répondra pas de suite : il est 20h45 au Japon, et il est en plein service. Il soupire : c'est pourtant lui qui a choisi de mettre sa carrière avant son couple, lui qui a forcé pour que son compagnon reste au Japon pour avoir un domicile. Jusqu'ici, ça lui suffisait amplement. Mais pour la première fois, il se sent mal loin de chez lui.

Pourtant, à part ce morceau prise de tête, tout se passe bien ici : il est apprécié par son orchestre, son chef d'orchestre, le directeur l'embarque régulièrement faire la tournée des bars de Buenos Aires le soir. Son appartement est très agréable à vivre, en plein cœur de la vieille ville, entre le théâtre et la mer. Il y a une belle pièce à vivre lumineuse avec tout le nécessaire pour vivre, et une chambre coquette et chaleureuse comme il aime. Et surtout, aucun insecte trop impressionnant jusque-là. Il a une vie sociale et professionnelle parfaites, et il le sait. Mais il sait aussi qu'il fait souffrir Hajime, et même s'il le cache, il n'a pas apprécié ne rester qu'un mois avec son compagnon. Le seul mois de l'année où il était au Japon. C'est court.

Il se prend une tartine, la toaste avant de mettre un peu de beurre et de boire son café. Le chef d'orchestre change à partir d'aujourd'hui, et les directeurs de l'orchestre et du théâtre lui ont dit que ce serait une surprise pour tout le monde. Ca l'angoisse un peu. Il s'entendait bien avec l'ancien, Paul Müller, un chef allemand de presque 70 ans, connu à travers le monde, mais qui avait une capacité à boire et à draguer digne des plus jeunes. Mais il reste un vieil homme, et il s'est écroulé pendant une répétition : crise cardiaque. Il est en forme aujourd'hui, mais il ne peut plus diriger jusqu'à la fin du contrat d'Oikawa, à son grand désespoir.

Il soupire avant de se décider à se préparer correctement dans la salle de bain : après sa douche et bien 5 minutes à organiser correctement ses cheveux, il enfile une chemisette bleu cyan, avec un chino et un blazer blancs. Il jette un dernier coup d'œil à son téléphone, même s'il sait qu'Iwaizumi ne lui a pas répondu (et il a malheureusement raison), avant de se préparer à partir pour les répétitions du jour. Il n'oublie pas ses lunettes de soleil en partant, prend son violon et se dirige vers le théâtre.

A son arrivée, tous les musiciens de toutes les origines sont aux aguets, dans l'attente du nouveau chef. Les messes basses vont bon train, et Oikawa ne peut s'empêcher d'écouter toutes les rumeurs, et même d'y participer un peu. Ils sont interrompus par l'arrivée du directeur, un anglais d'origine qui aime l'Argentine, la cinquantaine bedonnante. Tout le monde s'installe à sa place pour l'écouter parler. Il les remercie, en anglais pour se faire comprendre par tout le monde, d'être présent avant d'appeler le nouveau chef d'orchestre. Ils voient tous arriver un jeune homme, grand, fin, les traits doux, les cheveux bruns et les yeux bleus nuit. Des murmures se propagent, jusqu'à ce qu'Oikawa hurle un gros "AH!!" en le voyant enfin devant lui, se levant et le pointant du doigt sous l'effet de la surprise.


- Je me doutais que vous le connaissiez, Monsieur Oikawa, puisque vous étiez dans le même conservatoire à Tokyo. Aux autres, je pense que vous en avez déjà entendu parler. Même s'il refuse de l'avouer, il est un des meilleurs espoirs de la direction d'orchestre japonaise, et est un élève de Müller depuis un séjour en Allemagne. C'est justement lui qui nous l'a conseillé, donc j'espère que ça ira d'ici les prochains concerts début décembre. Bref, voici Keiji Akaashi.

Music is what feelings sound likeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant