"She's got a suitcase full of big dreams", (Dead end in Tokyo, MWAM)

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Le mois de décembre vient de commencer, le froid est arrivé à Sendai. Les premières gelées transforment le paysage, le rendant idyllique. Sauf pour Hanamaki, le grand frileux qui a l'impression de se transformer en glaçon, même chez lui. Ses murs sont de véritables passoires, et il passe ses soirées et nuits sous son kotatsu, au chaud. Et quand il le peut, donc souvent le week-end, il passe chez Matsukawa, qui a un appartement un poil mieux isolé. Et surtout, parce qu'il est toujours en train de le draguer.

Presque trois semaines qu'ils se parlent à nouveau, et même si les deux jeunes hommes se sont rapprochés, la carapace de Matsukawa est bien plus épaisse qu'il ne veut l'accepter. Mais Hanamaki ne perd pas espoir : il a eu le droit à des câlins le soir avant de s'endormir, il le sent régulièrement lui caresser les cheveux la nuit... Il est à deux doigts de craquer, et le mois de décembre est le meilleur moment pour : il compte sur le soir de Noël pour le faire fondre définitivement. Il y arrivera. Il y réfléchit sérieusement d'ailleurs. Iwaizumi va mieux, et c'est probablement parce qu'il sait qu'il revoit son compagnon à la fin du mois : Oikawa doit arriver le 24 au matin à Tokyo, et le couple compte les jours. En Argentine, le violoniste commence le marathon de concerts, et plusieurs d'entre eux sont diffusés sur Internet, chose qu'aucun de ses amis ne manque malgré les heures de diffusion. Une matinée spéciale est même prévue à la télévision japonaise : deux des meilleurs espoirs japonais de la musique classique dans le même orchestre à l'autre bout du monde, ça fait rêver. En plus, ils sont aussi doués que beaux, et ça déchaîne les foules, particulièrement féminines, même chez un public qui ne connaît pas la musique classique.

Hanamaki arrive au bar : c'est mardi, Matsukawa sera là dès le début de soirée, et ça le rend terriblement heureux de jouer plusieurs heures avec lui et Tendô, qui passe de plus en plus souvent. Iwaizumi leur a demandé de venir avant l'ouverture de l'établissement. Comme d'habitude, le contrebassiste est le dernier à arriver, et ça fait râler son patron.

- Tu seras à jamais le retardataire, non ?

- Déjà, je suis à l'heure, tu ne devrais pas te plaindre !

- Hanamaki.

- Pardon patron.

- Tss. Bref, on se lance pour un mois, avant de fermer entre le 29 décembre et le 3 janvier.

- Yes !

- Soyez pas si heureux de ne pas venir. Matsukawa, tu bosses à la fin de l'année ?

- Non, le restaurant ferme.

- Mattsun va avoir des vacances et dormir, est-ce possible ?

- Hanamaki, j'ai pas fini.

- Pardon Iwa...

- Bref, je commence par le boulot. Matsukawa, tu es pris le 25 décembre toute la soirée avec Oikawa ?

- Oui.

- Hein, réagit Hanamaki. Il revient à peine d'Argentine et il va faire un concert ? Vous allez faire comment Mattsun ?

- On joue ensemble depuis 10 ans, on a déjà fait notre setlist, je lui envoie mes arrangements et on les corrige ensemble.

- Vous gérez beaucoup trop.

Matsukawa ne répond pas, mais il a un grand sourire et les joues qui rougissent légèrement. Les compliments de Hanamaki, surtout quand ils sont si sincères, le touchent plus que les autres, même s'il ne veut pas l'accepter.

- Bref, le 24, vous serez tous ici pour la soirée du réveillon de Noël, qui attire toujours pas mal de nos amis et habitués. Matsukawa a déjà négocié avec l'hôtel comme il a un concert le lendemain. Je veux que vous me prépariez quelques titres. Vous improviserez si vous voulez, mais je veux quelques titres travaillés. Y'aura très sûrement quelques couples pour l'occasion.

Music is what feelings sound likeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant