- Bon, tu te grouilles, Tooru ?
- Oh ça va, j'suis crevé moi.
- Ah oui, moi je pète la forme à ne pas dormir pour préparer tes affaires parce que monsieur a préféré dormir.
- Mais toi aussi, t'as dormi !
- 2 heures, toi 5.
- On va pas jouer sur les heures, Hajime.
Iwaizumi soupire bruyamment. Il laisse tomber la bataille stérile qui s'est déclenchée dans le couple, parce qu'il sait que ça peut durer des heures. Et clairement, il n'en a pas le courage alors qu'il se quitte jusqu'en avril. Il a préparé toutes les affaires de son copain, a repassé ses chemises qu'il avait laissées en tas à côté de la machine à laver pendant plusieurs jours, puis a rangé tout comme il faut. Pour le bien-être de son homme, il a mis quelques douceurs japonaises anti-déprime : sauce soja, un sachet de riz rond, quelques feuilles de nori et du miso instantané. Il y ajoute discrètement une photo qu'ils ont faite ensemble en arrivant dans la salle de concert et qu'il a imprimé chez eux, ainsi qu'une petite pochette avec écrit "à n'ouvrir que le 14 février". Il s'énerve à être niais comme ça, mais la distance provoque des comportements bizarres chez lui.
Il ferme la valise de son compagnon quand il sort de la salle de bain, balançant sa trousse de toilettes dans son bagage à main, sauf ce qui ne passe pas à la douane. Il y ajoute quelques vêtements, avant de se poser fièrement devant Hajime, en t-shirt et petite veste.
- Tooru, tu prends pas de manteau ?
- Non, ça va m'emmerder en Argentine.
- On passe la soirée chez tes parents, et demain les températures sont négatives, tu sais ?
- Tu chaufferas la voiture pour moi !
- Tu rêves ! Prends un manteau, tu le laisseras dans la voiture.
- Oh. Pas con.
Il fait un dernier tour dans son appartement pour vérifier qu'il n'a rien oublié, prend son bagage et son violon tandis que son compagnon porte sa valise. Oikawa ne peut s'empêcher de signaler la force surhumaine de son petit-ami pour l'encourager, ce qui lui fait lever les yeux au ciel, exaspéré.
Quelques dizaines de minutes plus tard, le couple arrive à la maison de banlieue des parents d'Oikawa. D'un milieu plutôt aisé, ils n'ont jamais manqué de rien, et leur demeure en est le parfait témoin. Tout est énorme : d'une construction moderne, dessinée par un architecte, sur deux étages, les baies vitrées sont immenses, la porte est double, et une voiture de luxe est garée devant le garage. Il a beau côtoyer cette famille depuis presque 20 ans, Iwaizumi, d'un milieu plus modeste, a toujours un petit point à l'estomac. Alors qu'ils sortent de la petite berline, une femme d'une soixantaine d'années, tirée à quatre épingles et aux longs cheveux poivre et sel, sort pour rencontrer les deux jeunes hommes.
- Tooru, Hajime, mes chéris ! Vous êtes en retard, dites-moi !
- Plaignez-vous à votre fils, Ran, il ne voulait pas se lever.
- Maman, bonne année !
- Tu veux changer de sujet, idiot. Bonne année à vous deux. Entrez, vos pères sont dans le salon.
- "Vos" ?
- Oui, j'ai invité ton père, Hajime. Il y a aussi Reiko et Takeru.
- Maman, je voulais une soirée tranquille.
VOUS LISEZ
Music is what feelings sound like
FanfictionIl a fui sa maison bourgeoise pour une situation précaire mais en toute liberté, la musique en toile sonore, pour prouver au monde qu'il n'est pas qu'un glandeur dragueur. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est de rencontrer une star de la musique class...