Chapitre 11

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Son père ?

Cet homme à l'haleine de whisky qui se trouvait dans son bureau et qui venait de faire fuir Julia était son père ? Pensa Antonio alors que toutes les personnes présentes semblaient choquées de cette révélation.

En effet, ils n'avaient quasiment rien en commun. L'un se tenait le dos courbé, avait une bedaine, des cheveux grisonnant et sentait une odeur de cigare mélangé à l'alcool.

L'autre se tenait bien droite, la tête haute, était mince, possédait de longs cheveux bruns et soyeux et sentait une odeur de jasmin.

Leur seule ressemblance était leurs yeux verts.

Antonio congédia l'homme de chez lui car il n'approuvait pas le manque de respect dont il avait fait preuve dans sa propre maison envers Julia. En plus, il avait remarqué la haine qu'éprouvait la jeune femme envers son père. Et même si il ne la connaissait que très peu, il savait qu'elle se mettait très rarement en colère.

- Je peux savoir qu'elle est le problème avec cet homme Ethan ?

- Je pense que c'est à Julia de t'en parler mais un conseil, ne lui demande pas attend qu'elle te le dise d'elle-même, conseilla le cousin de la jeune femme.

- Quelqu'un a une idée d'où elle se trouve sachant qu'elle est partie en moto sans rien dire? Demanda Vincenzo qui n'avait pas ouvert la bouche depuis sa petite altercation avec elle.

- Oui, mais je pense qu'il lui faut du temps pour tout encaisser alors si dans deux heures elle n'est pas revenue j'irais la voir, annonça le cousin.

~

De l'autre côté de la ville, Julia se trouvait sur le circuit de course, à enchaîner les tours. À chaque tour, la vitesse augmentée. Celle-ci lui donnait un sentiment de liberté. La jeune femme avait commencé à aller sur les circuits très jeune et faisait souvent partie des meilleurs.

Dans sa poche, son téléphone ne faisait que vibrer. Antonio, Ethan ou encore Vincenzo l'appelaient mais elle les ignoraient. Elle avait besoin de se retrouver seule, de réfléchir, repensait à ce qui l'avait mené à une situation pareil avec son père mais elle effaça vite ses pensées car se souvenir de cette journée était trop dure pour elle.

Son téléphone vibra encore une fois alors elle se décida à répondre aux garçons mais au lieu de ça, un numéro inconnu s'afficha. Au début, elle s'apprêtait à décrocher, se disant que c'était peut être le numéro de la villa mais pourquoi Antonio l'appellerai avec un numéro qu'elle ne connaît pas alors qu'il sait qu'elle a son numéro ?

Après réflexion, elle ne répondit pas mais les appels devinrent incessants.

Deux, quatre, six, douze. Douze appels en seulement quelques minutes. Elle decida de décrocher car peut être il y avait un problème et il ne pouvait pas la joindre avec son numéro personnel.

Seulement une respiration parvint à l'oreille de la jeune femme. Puis au moment où elle s'apprêtait à raccrocher, une voix retentit :

- Prends garde ma belle, je ne suis plus très loin de toi et lorsque je t'aurais retrouver, prépare toi à souffrir, à tellement souffrir que tu le rejoindras là-haut, souffla une voix rauque à l'accent italien qu'elle ne connaissait que trop bien.

S'il la retrouvé alors ce serait la fin pour elle...

Alors que Julia s'assit par terre, le dos contre sa moto car une crise de panique l'envahit, un moteur de voiture résonna à quelques mètres d'elle.

Ça y est, c'est la fin, pensa-t-elle en fermant les yeux.

Elle laissa sa crise la gagner sans chercher à la contrer, peut être que la mort l'emporterait plus vite.

Mais quand la voix d'Ethan arriva jusqu'à elle, elle trouva la force d'entrouvrir les yeux et l'aperçu à quelques mètres d'elle, courant dans sa direction.

- Julia respire calmement, cale toi sur ma respiration. Voilà inspire et expire, lui dicta son cousin alors que sa crise se calmait progressivement.

Elle n'avait pas eu de crise aussi puissante depuis plusieurs mois. Celle-ci, c'était déclaré suite à cet appel.

Elle décida de ne pas en parler aux garçons car elle ne voulait pas les mêler à cette affaire même si Ethan était déjà au courant. Ils feraient toutes sortes de recherches, mettraient toutes leurs connaissances au courant alors elle préféra gardez ça pour elle, faire sa propre enquête et se protéger par la même occasion.

- Tu es avec Antonio Jimenez, le chef d'une des plus grandes mafias mexicaines, tu ne crains rien ! Se cria-t-elle intérieurement pour se rassurer alors qu'elle savait très bien de quoi était capable l'Italien.

- Julia bordel il se serait passer quoi si j'étais pas arriver à temps ? Lui cria son cousin qui par la même occasion la sortit de ses pensées. Qu'est-ce qu'il s'est passé? Reprit doucement le garçon.

- Je me suis assise quelques minutes pour répondre à vos appels incessants et de là, j'ai entendu un moteur et j'ai cru que cet enflure de Carlos était revenu alors j'ai paniqué, mentit-t-elle.

- Bon sang Julia ! C'est complètement stupide ! Pourquoi il reviendrait après votre discussion légèrement houleuse de tout à l'heure ?

- Je reconnais que c'était idiot mais je suis quasiment certaine que sa visite chez Antonio n'était pas anodine.

La jeune femme avait décider de partager quelques uns de ses doutes avec Ethan car elle avait une entière confiance en lui.

Même si elle lui avait confier ses doutes concernant la visite de son géniteur, à aucun moment elle évoqua son appel avec le mafieux italien ainsi que ses menaces qu'elle comptait bien garder secrètes pour le moment.

De retour à la maison, Julia monta directement dans sa chambre car il commençait à se faire tard, après s'être excusé au près d'Antonio et de Vincenzo par rapport à la dispute qui avait éclater plus tôt sous son toit. Ceux-ci la rassura, et lui assura que ce n'était pas grave.

Alors qu'elle était assise au centre de son lit, en pyjama qui se résumait à un tee-shirt et une culotte, elle réfléchissait à la tournure que prendrait sa vie si Livio la retrouvait.

N'avait-elle pas eu assez de problèmes comme ça ?

Pourquoi tous les démons de son passé ressurgissent toujours quand elle trouve enfin un certain équilibre dans sa vie ?

Ses pensées furent interrompus par des coups portés à sa porte. Elle invita la personne à entrer et vit Antonio pénétrer dans la pièce.

- Je peux ? Demanda-t-il en s'approchant du lit où elle se trouvait.

Bien sûr, elle accepta.

Une certaine complicité s'était liée entre eux sans raison.

Lui, sait quand elle ne va pas bien même si elle le cache derrière sa façade impassible.

Elle, comprend son mal-être grâce à son silence.

- Je peux te poser une question, débuta prudemment le mafieux.

- Évidemment

- Pourquoi...pourquoi éprouves-tu autant de haine envers ton père ?

Suite à cette question, son coeur se serra douloureusement à cause de tous les souvenirs qui remontent mais elle choisit de lui répondre car elle avait confiance en lui et elle savait qu'il ne la prendrait pas en pitié.

- Il faut que tu saches avant tout que mon père n'a jamais été présent et que j'avais un petit frère.

J'avais ? Pourquoi parlait-t-elle au passé de son frère ? Antonio n'avait pas la réponse mais préféra se taire et écouter son récit qui allait probablement lui livrer une partie de son passé qui l'a mené à devenir si mystérieuse.

Douce Romance EnsanglantéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant