Chapitre 12

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La jeune femme inspira profondément et commença à raconter son histoire en refoulant le plus possible ses larmes :

- Carlos ne s'est jamais comporté comme un père. Et cela c'est empiré à la mort de ma mère quand j'avais 12 ans. Il n'était jamais présent à la maison, la journée il travaillait et le soir il découchait. Mon frère qui n'avait que 4 ans à l'époque ne comprenait pas, entre sa maman qui était partie rejoindre les étoiles et son père qui ne se souciait plus de ses propres enfants. C'est moi qui l'ait élevé. Pour les réunions avec les maîtresses, je disais simplement que notre père était occupé par son travail et cela marché car son entreprise était connue.

Julia fit une pause dans son récit et reprit :

- À 23 ans je vivais toujours dans la maison familiale avec mon frère puis un jour, mon géniteur est réapparu comme par magie dans la maison. Environ quatre mois avant mon arrivée ici, j'ai dû m'absenter un mois de la maison. Et même si je n'étais pas rassuré de laisser Noah seul avec cet homme, cela m'arrangeait quand même qu'il soit là pour le surveiller un minimum. Avant de partir, je les avait prévenu de me contacter en cas d'urgence. Pendant ce mois, je n'ai eu aucune nouvelle alors je me suis dit que tout aller bien...mais quand je suis arrivée, il n'y avait personne. Après plusieurs recherches, j'ai découvert que mon frère était à l'hôpital. Quand je m'y suis rendu, mi hermanito m'en a voulu de ne pas être venu plus tôt alors que mon père m'aurait soit disant prévenu trois semaines plus tôt de son admission à l'hôpital. Mais malheureusement, son mensonge ne tenait pas car je n'avais aucun moyen de communiquer avec lui sauf si il y avait une urgence et à aucun moment il n'a cherché à me contacter.

Deuxième pause pour Julia qui ne savait pas si elle allait tenir jusqu'à la fin sans craquer.

- Après m'être réconcilié avec Noah, je suis allée voir un médecin pour qu'elle m'explique pourquoi mon petit frère se trouvait à l'hôpital depuis trois semaines. Celle-ci m'expliqua que il...il avait...

Sa voix se brisa avant la fin de sa phrase et elle laissa les larmes rouler sur ses joues.

- Princesa si tu veux arrêter maintenant ce n'est pas grave je ne veux pas te forcer ni faire remonter de mauvais souvenirs, déclara le mafieux en la prenant dans ses bras pour la caler contre son torse.

Après plusieurs minutes de silence, la jeune femme reprit doucement.

- Elle m'a annoncé qu'il avait le cancer du poumon à petites cellules. C'est le type de cancer le plus agressif. Dans son cas, quand il a été diagnostiqué, il s'était déjà propagé dans d'autres parties du corps. Il ne lui restait pas longtemps à vivre, maximum deux semaines. Alors au début j'ai culpabiliser en me demandant comment ça se serait passer si j'étais revenue plus tard puis enfin j'ai décidé de me prendre en main et d'exaucer tous ses voeux d'adolescent avant qu'il nous quitte  pour un monde meilleur et sans souffrance. Il était très intelligent et mature pour son âge alors il savait ce qui allait lui arriver mais il gardait le sourire. J'ai fait abstraction de l'homme qui vivait dans ma maison car à partir de ce jour il n'était plus rien, je le considérais comme mort. Et j'ai profité à fond avec mon frère, ma raison de vivre, jusqu'à son dernier souffle... treize jours plus tard.

Elle s'était effondré dans les bras d'Antonio qui la serrait comme si sa vie en dépendait. Son tee-shirt était imbibé de larmes mais il n'en avait que faire.

Pour l'instant, le plus important était la jeune femme blottie contre lui. Il savait qu'elle détestait se montrer comme ça devant les autres alors il lui caressa les cheveux et s'allongea correctement sur le lit, toujours avec elle dans ses bras.

Il l'a sentit s'endormir alors il prononça :

- Et tu as eu raison de ne pas culpabiliser car le seul responsable est Carlos. Ton frère te voit de là haut et il doit être très fière de la femme que tu es, forte, courageuse, avec une caractère de feu et qui n'hésite pas à remettre en place les gens. Tu n'as peur de rien. Tu es juste incroyable Julia, n'en doute jamais. Mais maintenant il faut que tu te relèves parce qu'il n'aimerait pas te voir dans cet état alors tu vas me faire le plaisir de dormir et demain je ne veux plus voir de larmes, que des sourires.

Douce Romance EnsanglantéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant