Enzo saisit mon menton avec brutalité et le releva vers lui. Je n'arrivais pas à le regarder et le repoussais de toutes mes forces pour m'asseoir par terre, le visage dans les mains, toujours parcourue de sanglots. J'entendis Enzo exhaler un soupir rageur. Il prend un presse papier en marbre et le jette a travers le bureau. Je tressaille et dans le silence glacial qui s'abat sur nous après, je comprend qu'il est en train de se revêtir.
"- lève toi et quitte mon bureau". Sa voix froide comme un couperet me scie en deux. Paniquée qu'il me renvoie et que mon père reste en prison, je me mis à genoux devant lui à nouveau.
"- non non Enzo, attend s'il te plaît, je vais le faire, c'est juste que..."
"- quoi? Ça te dégoûte ce que je demande? Je te dégoûte ?"
"- non non" répondis-je stupéfaite, "tu me plais beaucoup" avouais-je, en baissant la tête, les yeux toujours baignés de larmes. Il éclata d'un rire rageur.
"- satanée menteuse! Toutes les même ! Des garces! et? Tu es une pute. Et une pute qui ne baise pas et qui ne suce pas, c'est un boulet. Casse toi. Barre toi de mon bureau et prépare tes affaires. Tu dégages !"
Je reste bouche bée, interdite. Là, au milieu du bureau, nue, en larmes et mon monde et mes espoirs qui s'effondrent autour de moi. Soudain, c'en est trop, mes émotions débordent et je me mets à lui hurler dessus.
"- je suis VIERGE! VIERGE TU ENTENDS? je ne suis pas une pute, je ne sais pas comment faire ce que tu me demandes et ça m'intimide, ça me fait peur! J'ai peur de mal faire. J'ai peur de te faire du mal. J'ai peur de ne pas réussir et de te frustrer et .. "
"- vierge?" Il éclate d'un rire mauvais "- vierge, la petite putain qui se frotte sur ma queue tous les matins au petit déjeuner ?"
"- tu es le seul à m'avoir touchée! Ma première expérience, c'est quand tu as touché mes seins dans ma chambre d'ado!" Des larmes de rage coulent sur mes joues et je me lève pour chercher à tâtons quelque chose pour me couvrir.
Je sens sa main sur ma gorge et il me fait pivoter vers lui, toujours serrant mon cou. "- regarde moi bien dans les yeux petite! Si tu me mens, tu vas passer un mauvais quart d'heure et ton père restera pour toujours en prison"
"- je te jure Enzo, que c'est la vérité, je n'ai jamais eu de petit copain"
Il lève le visage vers le plafond, comme dans une prière muette, tenant toujours ma gorge prisonnière. Cette fois, il va se débarrasser de moi ... Mon manque d'expérience et ma réaction idiote face à son sexe m'ont ridiculisé... puis d'un coup, il semble prendre sa décision et il m'enveloppe d'un bras, comme radoucit. Les yeux clos, il embrasse mon front et passant son deuxième bras sous mes fesses, il me soulève contre son torse. J'enroule mes jambes autour de sa taille et mes bras autour de son cou. J'y cache mon visage et verse mes dernières larmes, de peur, de peine et de soulagement mêlés, tandis qu'il me caline comme il peut. Je reprends doucement mes esprits. Je sens qu'il embrasse mes cheveux doucement. Comment peut-il passer de la haine à cette attitude si câline? Comment peut-il m'insulter et l'instant d'après me bercer comme un bébé? Il essaye de me poser mais je resserre mon emprise sur lui et reste enfouie dans son cou. Il s'installe dans sa chaise de bureau avec moi sur lui et il se met à me bercer doucement. Je le sens faire des cercles dans mon dos et murmurer une berceuse. C'est à la fois étrange et apaisant. Il murmure:
"- je n'aurai pas dû... Dire ça" il articule avec difficultés. L'aveu lui coûte manifestement.
"- je suis décevante n'est-ce pas ? Tu ne t'attendais pas à ça quand tu m'as ramené chez toi"
"- non, intrigante je dirai. C'est vrai que je ne me doutais pas que tu étais vierge. Tu étais réceptive à ce que je te faisais et à l'aise avec moi..."
"- je vais le faire" dis-je, carant mes petites épaules, requinquée et décidée à faire oublier ma maladresse.
"- rien ne presse" dit-il en replaçant mes cheveux. "Prends ta journée, prends un bain ou fais ce que tu veux. Je te retrouverai ce soir pour le dîner."En rentrant à l'appartement, je suis encore déboussolée. Les insultes, la froideur, la dureté, les sensations folles de sa bouche sur ma vulve, sa main m'étranglant presque, son regard noir. Tout se mêle dans ma tête. Je me laisse tomber sur le lit et fixe le plafond, repassant tous les moments du "repas"... Tiens, je n'ai même pas manger... J'ai l'impression de sentir à nouveau la moiteur de sa langue sur moi et j'agrippe les draps dans un geste fiévreux et sens mon corps s'arquer contre le matelas... C'était tellement bon! Je revis le moment et sens même une contraction dans mon ventre. Curieuse, je glisse la main dans ma culotte dans une imitation de ce qu'il me fait si souvent. Je ne me suis jamais caressée. J'avais lu que des filles le faisaient dans des magasines féminins mais ça me paraissait un peu bizarre et je n'avais pas éprouvé l'envie d'essayer. Je touche d'abord mon pubis, puis j'écarte mes lèvres dans un geste doux et j'effleure ma petite fente. Ça dos s'arque automatiquement. Je reproduis le geste et je sens que le petit bouton de chair est plus sensible que mes lèvres par exemple. Je mouille mes doigts dans ma bouche et reprend mon manège. Des soupirs de plaisir m'échappent et je continue à cajoler mon petit bouton de chair en faisant des cercles. Ma petite culotte se trempe, mes chairs et mes doigts se lubrifient aussi et je continue jusqu'à atteindre l'extase qui me replaque sur le matelas, la jupe remontée sur les hanches, la culotte trempée et ma main dedans. C'est endormie dans cette position que me retrouve Enzo des heures après. Il me réveille gentillement et part préparer une omelette, pendant que je me redresse, confuse de la position dans laquelle il m'a trouvée... on mange dans le silence sur le comptoir de la cuisine. Il ne parle pas de ce qu'il s est passé ce midi ou de la position dans laquelle il m'a découverte. Après cela, il me dit qu'il doit s'absenter un moment et disparaît. Va-t-il voir quelqu'un pour le contenter? La question m'angoisse. Il n'a pas été question d'engagement ou de fidélité entre nous, mais ça me fait un énorme pincement au coeur. Je deviens folle. Je prend un bain et me glisse dans les draps de bonne heure. Je suis réveillée par Enzo qui rentre dans la chambre. Il part vers le dressing et je le vois enfiler son pantalon de soie. Je fais semblant de dormir quand il revient. Il se glisse dans le lit, à quelques centimètres de moi et après quelques secondes, je sens le drap frémir. Le souffle d'Enzo devient court et l'agitation du drap se fait plus forte. La respiration désormais erratique, je l'entend pousser une série de grognements animal puis un soupir échappe de sa poitrine et l'accalmie se fait dans le lit. Il vient de jouir. Je suis tranquille pour la nuit.
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Série: Le Contrat. Tome 1. Factices Fiançailles
Chick-LitQuand elle s'est présentée à son patron pour implorer son pardon, Ella ne s'attendait pas à se retrouver au coeur d'un odieux chantage. 🌞Classement au 24 février 2023🌞 Numéro 12 dans la rubrique "dark romance"