Série: Le Contrat. Tome 1. Factices Fiançailles

22 - être défendue par Enzo Lombardi

A ces mots, je me raidis instantanément. Enzo remarque mon changement d'attitude et arrête de marcher. Je sais qu'il va exiger dans une seconde de savoir ce qu'il se passe. Autant agir par moi-meme.
La délégation complète s'est arrêtée devant la porte du véhicule et je me tourne vers la femme.
"- nous seulement je suis sa pute mais je suis également son interprète. Peut-être aurions nous du vous donner cette précision des l'atterrissage..."
La femme semble interloquée. Enzo me fixe et demande:
"- que vient-il de se passer?"
"- rien c'est réglé"
"- laisse moi en juger tesorino"
Je soupire. "- cette femme a eu des propos blessant mais je viens de la recadrer."
"- qu'a-t-elle dit?"
La femme balbutie des excuses en anglais mais Enzo la fait taire d'un geste.
"- elle a dit que j'étais.. ta pute" à l'instant où le mot passe ma bouche, je vois les deux de l'enfer s'allumer dans les yeux d'Enzo.
"- qui est cette putain qui se permet d'insulter ma femme?"
Le patron de l'entreprise française, Vincent déclare la voix tremblante "ma secrétaire"
"- amore Mio, je crois que nous n'allons pas signer de contrat aujourd'hui, je vais plutôt te faire faire le tour de Paris ..." Sur ces mots, il m'entraîne vers le terminal. Vincent essaye de nous rattraper en trottinant à nos côtés.
"- toutes mes excuses monsieur Lombardi, nous pouvons trouver un terrain d'entente "
"- c'est ma femme qui a été insultée!"
"- comment ?"
"- vos excuses... C'est à la future Mme Lombardi qu'il faut les présenter."
L'homme déglutit et présente à nouveau ses excuses.
"- fort bien. Maintenant si vous voulez bien m'excuser, je viens de promettre à ma femme de l'emmener faire du tourisme..." Enzo m'entraîne vers le salon VIP d'où il commande une berline et fait envoyer nos bagages à l'hôtel.
"- Enzo... Est ce que tu es sur de ce que tu fais...? Ça ne vaut pas la peine de te priver d'un contrat pour lequel tu as travaillé dur..."
"- tu vaux toutes les peines du monde tesorino. Ne t'inquiètes pas pour ce contrat, mon entreprise peut très bien s'en passer..."

Nous commençons notre circuit par un petit quartier de Paris charmant, où nous allons déjeuner tous les deux. L'après midi, Enzo m'emmène faire les boutiques sur les champs Elysées. Un passage par l'arc de Triomphe puis il m'emmene visiter la tour Eiffel. La vue depuis le dernier étage est à couper le souffle. On voit tout Paris à des kilomètres à la ronde. Nous dinons à l'étage inférieur. Pendant le repas, le téléphone d'Enzo sonne. Il y jette un oeil et sourit satisfait, puis il raccroche, avant d'éteindre son téléphone. Je ne demande rien mais il m'informe quand même:
"- c'est Vincent. Je savais qu'il ne pouvait pas se passer de ce contrat mais à ce point.."
"- tu ne réponds pas?"
"- non je profites de la vue" mais c'est moi qu'il regarde. Je lui souris et il lie nos mains au dessus de la table.
Nous rentrons à pieds, nous baladant main dans la main sur les champs Elysées. Il m'arrête en chemin et nous fait faire volte face pour me montrer la tour Eiffel illuminée sur le ciel d'encre. C'est magnifique. Je ne peux pas m'empêcher de me coller à lui pour l'embrasser.

Au petit déjeuner, le lendemain matin, la réception nous appelle pour nous informer qu'un certain Vincent demande à nous voir. Enzo l'invite à monter. Il nous rejoint dans la suite, alors qu'Enzo porte encore son bas de pyjama en soie qu'il affectionne tant et moi son haut.
Vincent a l'air d'avoir peu dormi. Il est rasé de près mais ses yeux sont ornés de cernes violettes.
"- monsieur Lombardi, mademoiselle Ella, je tiens à vous présenter à tous les deux mes excuses pour notre accueil lamentable d'hier. La collaboratrice en question a été renvoyée sans délai. Disons qu'elle est plutôt habituée à ne recevoir que des invités... Masculins. Dans tous les cas, ça n'aurait pas dû arriver. Monsieur Lombardi, pourrions nous oublier ce regrettable incident et en revenir où nous étions pour la signature des contrats."
Enzo boit tranquillement son café sans répondre. Une situation de gêne s'installe mais je commence à être habituée à cette stratégie. J'ignore donc leur discussion - ou plutôt l'absence de discussion - et je m'excuse avant de me retirer dans la salle de bain. Je reviens vetue d'une robe à fleurs et de chaussures compensées. A mon retour, l'homme semble détendu. Enzo a dû finir par accepter. Je me place debout, à côté d'Enzo et il m'attire sur ses genoux. Il m'annonce qu'on passera la journée à visiter l'entreprise de Vincent et ensuite nous signerons le contrat avant de passer la soirée au moulin rouge.