23 - virée italienne avec Enzo Lombardi

2.6K 206 2
                                    

La semaine parisienne est passée bien vite. Enzo m'a fait faire le tour de plusieurs monuments et musées, prendre des cafés en terrasse, faire du bateau sur la Seine... La veille de notre départ, Enzo m'annonce que nous irons passer deux jours en Italie avant de rentrer. Moi qui n'ai pas eu l'occasion de voyager - à part pour rencontrer des médecins - j'en prends plein les yeux. L'atterrissage à l'aéroport de Milan Malpensa se fait en douceur et une limousine nous attend à l'atterrissage. Elle nous emmène à travers la campagne milanaise jusqu'aux rives du lac de Côme, dans une petite ville pittoresque du nom de Bellagio.
"- c'est de la que sont partis mes ancêtres" m'annonce Enzo " et j'ai racheté nos terres ancestrales, ma mère et ma tante ont repris les reines de l'exploitation viticole et c'est une branche de plus à ma société", dit-il en me souriant. Nous arrivons devant une charmante propriété, une cascina , maison typique du coin, construite en pierre seche domine un vaste domaine agricole à perte de vue. Des granges, des greniers à foin, des fours, des puits et des fontaines, situés ça et là semblent déborder d'activité. Des notre arrivée, une femme d'une cinquantaine d'années sort en courant de la maison. Enzo la réceptionne dans ses bras et la dame semble pleurer de bonheur. Elle se tourne ensuite vers moi et se met à babiller joyeusement en italien.
Enzo joue alors les traducteurs :
"- Ella je te présente ma mère, Francesca Lombardi et voici ma tante Giulia" en même désignant une petite dame dévalant à son tour les escaliers.
"- Mamma, zia, vi presento la mia futura moglie: Ella"
Les deux femmes explosent de joie et semblent remercier le ciel de son annonce.
"- Mia nuora!" S'exclame sa mère en me serrant dans ses bras " Il cielo mi ha sentito e ti ha mandato un angelo"
"- Mamma, non la conosci ancora! Ma penso che ti piacerà"
Je suis un peu perdue dans leur échange. J'ai compris quelques mots mais pas suffisamment pour faire sens. La maman d'Enzo semble comprendre ma détresse et se met à parler anglais de façon toujours aussi volubile. Comme nous sommes arrivés un peu avant midi, j'aide à la préparation du repas et Francesca semble ravie de mon aide. Elle le pose des questions sur ma famille, mes études et me demande comment j'ai rencontré son fils.
"- au travail" ... Je ne sais pas vraiment quoi lui dire de plus... Elle réclame à voir ma bague et je la lui montre de bonne grâce. Elle semble véritablement ravie.
"- ma fille, tu as l'air jeune tout de même..." .
"- je vais fêter mes vingt ans"
"- oh..." Elle semble déçue "tu ne veux pas d'enfant j'imagine... Ou pas tout de suite...?" Elle me regarde avec espoir.
Que lui dire ... Mes fiançailles avec son fils sont fictives, pour relancer sa réputation et son entreprise. Oui nous vivons et nous couchons ensemble mais c'est parce que c'est le moyen qu'il a choisi pour que j'honore la dette de mon père.
"- pour tout vous dire, nous n'en avons pas encore parlé, je ne sais pas ce qu'en pense Enzo..."
La discussion va bon train, y compris pendant le repas, que nous prenons sur la grande table en bois sous le citronnier. L'après-midi, Enzo me propose d'aller visiter la ville. J'accepte avec plaisir et j'enfile un short beige avec un t-shirt et des lunettes de soleil. Enzo sort des écuries une vespa et il nous emmène dans la petite ville en contrebas. On visite les petites rues tortueuses et je prends quelques clichés. Le téléphone d'Enzo sonne et il s'excuse. Je fais signe que ce n'est rien et j'entre dans une boutique. C'est un antiquaire. La maman d'Enzo m'a appris qu'il fêtait son anniversaire le lendemain. Je n'ai pas la moindre idée de cadeau. Qu'offrir a quelqu'un qui a déjà tout?
Une paire de boutons de manchette attire mon regard. Et puis derrière, je repaire une montre à gousset. Elle semble avoir une centaine d'années, en argent. Un L est sculpté sur la face avant et Au dos, un emblème représente un lion frappé par la foudre. Je demande à la voir de plus près. Elle fonctionne encore. Enzo a des montres, je les ai vu dans son dressing mais il en porte rarement. Peut être que ça le gène au poignet? Mais dans sa poche, ça lui plairait peut être? En tout cas je trouve l'objet magnifique et je demande à ce qu'on l'emballe. Le vieux monsieur me montre une vieille boîte en bois qui est un casse tête, je trouve l'idée formidable et je demande à ce que la montre soit placée en son centre. Quand je ressors, Enzo est encore au téléphone et me tourne le dos, j'en profite pour entrer dans la pharmacie. La discussion avec Francesca m'a un peu interpelée et je m'y faufile pour acheter ce dont j'ai besoin.

Série: Le Contrat. Tome 1. Factices FiançaillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant