What could've been...

- Acte VII (part. 3) -

Caitlyn : 

Le vent froid s'infiltre entre les poutres métalliques de la structure du pont. Je frissonne. La nuit est claire et la lune brille haut dans le ciel dégagé. Les conditions sont réunies pour offrir une bonne vision, sans compter que ma vue s'est habituée à l'obscurité. Je distingue ainsi aisément la forme du pont et le groupe de personnes qui avancent au sein d'une lueur mauve inquiétante. Les mains fermement crispées sur la crosse de mon arme, je balaie mon canon sur la zone que recouvre le petit détachement. Ils sont peu nombreux, mais tous ont l'air de valoir dix hommes chacun. 

Les sens aux aguets, je n'entends rien d'autre que le ronronnement du fleuve et le grésillement de quelques criquets. Ça fait plusieurs minutes déjà que les autres auraient dû bouger. Nerveuse, je vois alors apparaître au loin comme une nuée de lucioles fluorescentes. Je plisse les yeux, et comprends de quoi il s'agit quand une explosion retentit et qu'un immense nuage de fumée noire s'étend à l'endroit exact où se trouvait Silco. Des Feux Volants surgissent de toutes part et s'enfoncent dans la purée de pois en laissant derrière eux des traînées lumineuses. J'aperçois également une silhouette qui court en direction du brouillard et disparait à l'intérieur.. 

Il y a un décompte étrange durant lequel mon cœur bat à toute allure. J'entends les bruits de bataille, les cris, les coups échangés. Difficile de voir grand chose avec cette brume sombre, mais en voyant plusieurs corps ennemis se faire éjecter hors du smog et rester à terre, je me dit que la partie est plutôt bien engagée. Je reste en garde, prête à faire feu à la moindre nécessité. C'est alors qu'un autre son, qui n'a rien à voir avec la bataille qui fait rage un peu plus bas, se fait entendre. Je sens un poids plomber ma poitrine quand je réalise qu'il s'agit du mouvement d'une troupe lourdement armée. Je reconnaîtrais entre mille le bruit d'un uniforme renforcé qui cogne à chaque pas contre le canon d'une arme accrochée à la ceinture. La Milice bouge, ce qui est le pire scénario possible. De leur point de vue chacun d'entre nous est un criminel ou un déserteur qui mérite la prison voir la mort. Si les Pacifieurs mettent la main sur nous, je ne donne pas cher de notre peau. 

Prise dans un élan d'adrénaline, je me mets à réfléchir à toute vitesse, arrivant à la conclusion que, si je veux avoir ne serait-ce qu'un angle de tir décent ou la possibilité de prévenir les autres, je dois prendre de la hauteur. Je passe la tête dehors et avise le pylône en métal. Il y a une plate-forme, à moins de dix mètres au-dessus, qui conviendrait parfaitement. J'avale ma salive, glisse mon arme dans mon dos et me mets à grimper. 

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Ekko : 

J'ai rarement vu un timing aussi parfait. En moins de cinq minutes, on a pu prendre l'ennemi par surprise et lui causer de sérieux dégâts. Les hommes de main de Silco sont loin d'être des poids plumes, tous des baraques impossibles à soulever ou à atteindre. On a quand même réussi à les faire tourner en bourrique suffisamment pour en étaler plus d'un au sol. 

- On est tous là, m'annonce un de mes gars une fois qu'on s'est tous repliés. 

- Parfait. 

Je réponds tout en consultant ma montre à gousset mécanique. Quand la plus petite des aiguilles aura finit son tour, les fumigènes lancées au préalables devraient avoir terminé leurs effets. Je relève la tête, pour justement constater que le jour revient sur le pont, dévoilant l'étendu du massacre. Vi a fait un carnage avec ses gants Hextech. Autrefois comme aujourd'hui, je n'aurai jamais souhaité me retrouver dans le camp en face d'elle.. Mais cette dernière pensée en entraîne une autre, et je comprends avant même de voir les trois silhouettes présentes à une trentaine de mètres au milieu du pont. J'aperçois la lueur bleu des gantelets de Vi, ainsi que celle, mauve, des deux autres résidus de Shimmer qui la retiennent prisonnière.