~ ÉPISODE 3 : PLUS DE MAISON ~

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Lundi 28 août, 16h24.

Je sens les paupières lourdes, je n'ai pas envie de les ouvrir, juste de rester comme sa, pour toujours.

Soudain, je sens une forme me frapper la joue gauche, mes paupières s'ouvrent systématiquement et je découvre Julie, au dessus de moi, son sac dans une main et son autre main vers moi.
Je la regarde et je comprend, elle m'a giflé.

- Tu n'es qu'une inconsciente ma pauvre ! Tu aurais pu mourir ! Arrête tes conneries maintenant !

Je me lève et vois mon père, assis sur le canapé avec une bière dans la main, je me retourne vers Julie et je l'a fusille du regard.

Je monte à l'étage et vais vers la salle de bain.
Je me regarde dans un miroir et découvre alors mon visage, je suis enflé et rouge du côté gauche, on peut même y voir la trace de sa main !

Elle m'a giflé trop fort, elle n'avait pas le droit, mais pourtant, elle l'a fait quand même.
Je prends alors un gant de toilette et frotte.
Je n'espère pas un grand résultat, juste pour calmer la douleur.

Je redescends quelques minutes après et cherche mon téléphone.
J'essaye de me rappeler tant bien que mal ou je l'ai posé, mais aucun souvenir.

Je cherche sur le canapé, rien.
Dans la cuisine, rien.
Sur le plan de travail, rien.
Sur la table, rien.

- Papa ? Tu sais où il est mon tel ?

Il ne me répond pas et se contente de regarder Julie.

Je regarde alors Julie et la vois avec mon téléphone dans la main, elle me fait un sourire et le cache dans son soutien gorge.
Rien que d'y penser j'ai envie de degeuler.

- On va arrêter les écrans, tu te met en danger, deviens plus responsable et tu le retrouvera.

Elle me dit sa toujours avec son sourire de petasse.

- Alors, tu n'es pas ma mère, donc rends moi ce téléphone.

Mon père me regarde et soupire avant de se lever et de dire.

- Non mais moi je suis ton père et je suis d'accord avec Julie.

Julie me regarde en faisant un bruit de bouche assez précis « Hum. » que j'ai pu traduire par un « Dans t'es dents salope. ».

J'ai regardé mon père avec haine, j'ai pris mon manteau et je me suis dirigé vers la porte.
J'ai tâter mes poches, je n'avais plus de sachet en plastique, plus de clés de voiture et même plus les clés à tête de singes.

- Ou sont les clés de voiture ?
- Pas le droit à la voiture.
- C'est même pas la mienne !
- Envoie un message au propriétaire...ah bah non suis-je bête, tu es punis, donc le propriétaire viendras de lui même.

Je sens la colère monter et je décide donc de prendre l'air, je claque la porte et me met à marcher.
Quand j'ai calqué la porte, j'ai pu entendre mon père hurler « LES PORTES PUTAINS ! ».

Je me suis mise à marcher vers l'épicerie, parce que malgré tout, ce sont les seuls potes que j'ai dans cette ville.
Ici, la plupart du temps, on traine pas avec des drogués, sauf les drogués, ils traînent entre eux.
Je dis sa comme si c'était horrible, mais en vrai sa m'arrange, la plupart des gens ici considère les drogués comme des batards.
Alors ils jugent et te rabaissent, du coup, je leur parle pas et inversement.

Je ne suis plus qu'à quelques mètres de l'épicerie quand j'aperçois une fille de l'âge de Fezco je dirais, brune, les cheveux bouclés et un côté de garçon manqué.
Elle se retourne vers moi et je peux observer ses pupilles.
Elle, c'est une drogué.

Je marche un peu plus rapidement et je la vois rentré dans l'épicerie.
Je rentre alors à mon tour et observe.

Fezco lui parle et lui fais signe d'aller derrière, bonne nouvelle, c'est bien une drogué.

Je m'avance vers le comptoir et appuie sur la sonnette.

Fezco se retourne et s'approche vers moi.

- Ash' ta pas passer ta cam' ?
- Si mais ma connasse de belle mère ma cramer prendre une pastille et elle a tout balancé.
- Ah merde !
- C'est pas le pire, elle a pris mon tel, t'es clés de bagnole et des clés que j'ai trouvé.
- Et ton père a rien dit ?
- Une marionette, il fait tout ce qu'elle veut.

Il pose sa main sur mon épaule, et me fait un regard désolé avant d'ajouter ;

- Tu veux venir chez moi ?

Je regarde Fezco droit dans les yeux pour essayer de savoir si c'est une blague ou pas, mais d'après son air sérieux je dirais que ce n'est pas une blague.

- Ouais mais faut récupérer ta caisse !

Il me regarde, me fait un clin d'œil et sort de l'épicerie, il me fait signe de le suivre alors je le fais, une fois sortie, il s'allume un join et se met à marcher.

- On va la récupérer ma caisse t'inquiète pas.

Il continue d'avancer, son join à la main.
Je lui prends alors son join et commence à tirer dessus, on se regarde dans les yeux et on se met à rigoler.

Fezco, je t'en supplie, reste avec moi pour toujours.

EUPHORIA | ASH X OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant