Chapitre 29: Tatouage

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Jay m'a donné rendez-vous le lendemain de noël, à l'endroit où je m'étais fait percer. Le fameux salon de piercing/tatouage. Il m'attrend devant l'entrée du bâtiment et m'embrasse pour me saluer.

— Prête à te faire tatouer ? demande-t-il.

— QUOI ?! m'exclamé-je.

— Non je rigole, on est bien là pour moi. Ne t'inquiète pas.

Nous entrons dans le salon et la même femme que la dernière fois nous accueil.

— Jay ! Tatouage ou piercing ? demande la dame.

— Tatouage.

Nous la suivons jusqu'à l'arrière-salle et Jay s'installe sur le fauteuil tandis que la tatoueuse prépare son matériel.

— Tu veux quoi ? l'interroge-t-elle.

— Un "E" avec deux ailes d'anges de chaque côté. Pour la typo c'est comme celui-ci, explique-t-il en sortant son collier caché sous son sweat-shirt noir.

Il détache son collier et donne l'initial à la tatoueuse qui le prend pour modèle

— Et à quel endroit ?

— Ici, indique-il en pointant son cœur.

Je regarde Jay pendant que la tatoueuse finit de préparer le stencil.

— Au plus près de mon cœur, c'est là où elle vit, dit-il.

La dame dépose le stencil sur le pectoral de Jay. Le bruit des aiguilles vibre jusqu'à mes oreilles.

Le visage de Jay se crispe légèrement au premier contact puis s'adoucit par la suite.

— Ça fait mal ? demandé-je.

— C'est une douleur que j'aime bien on va dire.

Des minutes plus tard à voir le visage de Jay changer d'expressions selon où l'aiguille passe . Le tatouage est désormais terminé.

— Il est magnifique, complimenté-je le travail de la tatoueuse.

— Tout comme elle l'était...

Nous sortons du salon.

— Bon, je rencontre tes parents ou tu rencontres les miens ? me prend-il au dépourvu.

— T'es sûr ?

— Je n'ai jamais été aussi sûr que de vouloir te présenter à eux et rencontrer les personnes qui ont élevé mon ptit cœur.

— Je pense qu'il faut profiter que Noah soit encore à la maison pour te présenter à eux. Il apaisera les tensions si jamais il-

— Arrête de vouloir imaginer le pire, me coupe-t-il.

— Tu as raison.

Nous prenons donc le chemin de ma maison, je préviens Noah et mes parents que Jay et moi arrivons.

**

Nous avons discuté de tout et de rien durant le court trajet avant d'arriver dans mon quartier.

— Tu es prêt ? questionné-je lorsque nous arrivons devant la porte.

— C'est plus à toi qu'il faut poser la question, répond-il.

Nous entrons dans la maison et ma mère se précipite vers nous jusqu'à ce que son visage change directement d'expression face aux préjugés qu'elle peut avoir dans ses pensées.

Mon père la suit tout comme mon frère.

Très discret Noah...

— Le fameux Jay ! déclare Noah. Comment vas-tu ?

En effet, heureusement que Noah est ici pour détendre l'atmosphère. Mes parents, habituellement très chaleureux et accueillants, sont plutôt froids cette fois-ci.

Les présentations se font brièvement avant que ma mère me demande de la suivre dans la cuisine tandis que mon père, Noah et Jay prennent la direction du salon.

— Lexie, je ne veux que ton bonheur mais-

Je la coupe avant qu'elle ne finisse sa phrase.

— Mais tu te fies aux préjugés. Je sais qu'il n'a pas le physique du gendre idéal. Le look du badboy te fait peur tout comme les tatouages et les piercings qu'il peut avoir mais maman, apprends à le connaître.

— Ma puce, il a l'air très gentil mais-

— Arrête avec tes "mais". La coupais-je une seconde fois. Je vais t'effacer de tes aprioris. Il vient d'une bonne famille bien friquée. Arrête de te fier aux apparences parce que si tu veux le savoir. Ethan avait peut-être l'air plus présentable à tes yeux mais au niveau de sa "beauté" intérieure, il n'y en avait pas. Je te rappelle qu'il a essayé de m'agresser à l'entrée du quartier. Jay est respectueux, gentil et se soucie vraiment de moi et de mon bien-être.

Le visage de ma mère s'attendrit et je lui laisse enfin la parole.

— Tu as raison, il faut que j'arrête de juger une personne selon son apparence et je vais dire la même chose à ton père mais bon tu sais quand on ne connaît pas une personne, on se méfie toujours aux premiers abords et maintenant que j'ai vu ces piercings, je me doute que ce n'est pas Alix qui t'y avais emmené.

Je baisse le regard. Voilà pourquoi je déteste mentir. La vérité remonte toujours à la surface.

— Ne t'inquiète pas, je ne vais pas aller le disputer pour ça mais la prochaine fois, préviens-moi. Je ne veux plus de cachoterie entre nous et encore moins apprendre que tu as un petit copain grâce à ton frère.

Je m'approche d'elle et la serre dans mes bras ce qui lui provoque un léger sursaut face à la surprise de mon étreinte.

Jay

Le téléphone du père à Lexie se met à sonner ce qui me laisse seul avec son frère.

Vu ce que Lexie m'avait raconté, je m'attendais à cette ambiance lors des présentations mais ça ne me dérange pas. Je sais ce que je vaux et ce que les autres peuvent penser de moi à première vue.

— Lexie m'a beaucoup parlé de toi, dis Noah afin de briser le silence de la pièce.

— En bien j'espère ?

— Oui, ne t'inquiète pas. Je voulais d'ailleurs te remercier. Depuis qu'elle te connait, je ne l'ai jamais vu aussi heureuse.

— C'est surtout elle qui faut remercier pour tout ce qu'elle a fait pour moi.

— Écoute, je ne sais pas si elle t'a parlé de mon départ pour Los Angeles mais j'aimerais que tu gardes toujours un œil sur elle. Je sais qu'elle est forte mais chaque épreuve à surmonter est toujours compliquée pour elle. Elle finira par vivre avec la chose mais pour le moment cela reste toujours compliqué.

— Je veillerai sur elle, promis, reprené-je face à l'inquiétude de son frère.

— Je suis son grand frère donc je vais te faire le fameux discours protecteur mais si tu lui fais du mal. Je te jure que je te maudis sur dix générations.

Nous rigolons face aux fameux discours habituels des personnes protectrices.

— Tu peux me maudire si tu veux, je pense que je l'ai déjà assez été. Saches que si un jour cela doit se terminer entre elle et moi, ça sera à elle de me briser le cœur. Je suis incapable de lui faire du mal. Elle est ma lumière et je ne voudrais jamais éteindre cette étincelle en elle. Je sais que mon absence a pu la toucher et je ne voudrais pas que cela se reproduise.

— J'espère bien car si c'est le cas, je ne serais pas là pour la réconforter quand elle pleurera dans sa chambre toute seule.

L'image d'avoir fait pleurer Lexie me fend le cœur.

Je suis qu'un imbécile égoïste alors que la seule chose qu'elle voulait était de me sauver de ma noirceur, de ma solitude. Peut-être que la solitude est plus sûre mais ce n'est pas le cas quand Lexie arrive dans vos vies. Je sais que je peux lui faire une confiance aveugle maintenant qu'elle connaît mes blessures et mes cicatrices. C'est à mon tour de la guérir de ses peines et de la protéger quand son grand frère ne sera plus présent pour le faire.

Loneliness is saferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant