Chapitre 19: Cigarettes et défis

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Nous arrivons au fond du jardin où une cabane apparaît peu à peu à travers l'obscurité. C'est loin d'être la petite cabane au fond du jardin de notre enfance. Celle-ci à l'air bien plus grande et bien mieux isolée.

Jay me laisse entrer en première et mes yeux s'écarquillent.

— C'est immense, en fait c'est ta mini maison ? l'interrogé-je.

— On peut dire ça en effet.

La cabane est entièrement aménagée. Elle est assez sombre, de la mousse se trouve sur les murs. Une odeur de tabac se fait sentir entre ces quatre murs. On peut y retrouver un canapé, une grande bibliothèque, un écran plat avec des piles de DVD tout autour mais deux choses en particulier attirent mon attention.

La première est que tous les cadres photos présents sur les étagères sont retournés afin qu'on ne puisse pas voir le moment qui avait été capturé. La deuxième chose est une batterie, c'est une Pearl noire. Je comprends mieux pourquoi la cabane comporte de la mousse sur les murs, c'est pour l'insonorisation.

— Tu n'aimes pas trop la couleur on dirait.

— Bien vu Sherlock. Le noir est sobre et élégant. Je te présente ma chérie, dit-il en indiquant sa batterie.

— Tu as choisi deux échappatoires qui te permettent de bien te défouler on dirait.

— J'en avais besoin. Depuis bientôt un an, j'ai dû faire un énorme travail sur moi-même. J'ai causé beaucoup de soucis à mes parents suite à l'accident. Je m'en voulais énormément, explique-t-il la tête baissée.

— Tu n'y es pour rien, c'était un accident, cela arrive à tout le monde.

— Non Lexie, tu ne peux pas comprendre. Je suis un monstre. Ce que j'ai fait est irréparable, tu ne connais pas les conditions de l'accident. Si tu savais... tu... enfin, je ne sais pas si tu serais encore capable de me regarder, rétorque-t-il en relevant sa tête pour rechercher mes yeux.

L'inquiétude peut se lire sur son visage

— Raconte-moi tout alors.

Il ne répond rien et me tend les baguettes de sa batterie.

— Je ne sais pas jouer Jay.

— Je vais t'apprendre, il parait que tu es une bonne élève.

Il fuit une nouvelle fois mais je le laisse me raconter à son rythme.

— Tout dépend du professeur, qui me dit que tu es bon ?

Il s'assoit derrière sa Pearl, aussi noir que le sweat qu'il porte, puis commence à jouer.

Bordel, il est vraiment doué

Les baguettes tapent dans les caisses et les cymbales. Je reconnais le rythme de smells like teen spirit de Nirvana.

En plus d'être doué, il a de bons goûts musicaux.

Je vois les baguettes en mouvement mais l'unique chose qui attire mon regard est lui. Le murs sombres, la batterie noire, son sweat noir, ses cheveux noirs. Tout ramène à l'obscurité. La seule lumière présente est son regard. Ses yeux bleus qui me transpercent lorsqu'il me regarde. Je peux voir la passion pour la batterie présente en lui.

Mon cœur bat aussi vite et aussi fort que le rythme de la musique.

— Que ce soit coach ou prof de musique, tu aimes baver devant le rôle que je peux prendre.

Je sors de ma bulle instantanément, je ne me suis pas rendu compte que le morceau était terminé.

— Je vois que mon futur prof de batterie a de très bon goûts musicaux.

Loneliness is saferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant