Chapitre 7 : Sondage à deux doigts

10 2 13
                                    

Lorsque Zhang Qishan eut fini de parler et commençait à s’éloigner de la station en marchant, Qi Tiezhui réalisa soudainement quelque chose

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Lorsque Zhang Qishan eut fini de parler et commençait à s’éloigner de la station en marchant, Qi Tiezhui réalisa soudainement quelque chose. "Tenir le gong" signifiait qu’ils allaient devoir effrayer des chevaux. En effet, après qu’un membre de la famille Zhang ait passé ses doigts dans le cercueil à travers le trou, il était tout à fait possible qu’il se retrouve empoisonné par le cadavre, le poison pouvant se répandre dans l’entièreté du corps. Par conséquent, avant de pratiquer leur technique spéciale, les membres de la famille Zhang plaçaient des cisailles ouvertes contre le trou du cercueil. Ces cisailles étaient par la suite attachées à la bride d’un cheval, et un gong placé sept pas derrière l’oreille de l'animal. Ainsi au moindre mouvement suspect à l’intérieur du cercueil, quelqu’un taperait dans le gong. Le cheval surpris reculerait de peur, tirant sur la corde attachée à sa bride et actionnant par la même occasion les cisailles. Les cisaille couperaient net le bras de la personne entrain de pratiquer la technique spéciale, ce qui lui sauverait la vie.
 
Tenir le gong était une tâche très importante, et les conséquences pouvaient être importantes si on frappait le gong trop tôt ou trop tard. Si Zhang Qishan laissait Qi Tiezhui tenir le gong, c’était une manière pour lui de l’avertir qu’il devait penser à son jugement prudemment avant de faire quoi que ce soit. Frapper dans le gong ou non n’était pas quelque chose que l’on devait faire à la légère. Qi Tiezhui se calma et comprit que ce qu’il venait de dire à l’instant n’était pas correct.
 
« — Fo ye, Fo Ye ! S’écria le diseur de bonne aventure en le poursuivant. Après l’avoir rattrapé, il ne pouvait s’empêcher d’être contrarié par lui-même. Il avait espéré voir les compétences de la famille Zhang depuis longtemps, mais beaucoup de membres expérimentés de ce clan qui était venus du nord, avaient perdu la vie au combat. Par conséquent, la famille Zhang manquait de main d’œuvres. Les membres de la famille Zhang était très proche de par leur sang, et ils se considéraient tous comme des frères s’étant battus pour leur vie les uns aux côtés des autres. C’était donc particulièrement inapproprié de la part de Qi Tiezhui de dire de manière si frivole que les membres de la famille Zhang devaient pratiquer leur technique sur ce cercueil, et d’ainsi risquer de perdre leur bras et leur vie.
 
— Fo Ye, le vieux Ba Ye a dit quelque chose de mal et a  de manière inconsidérée, poussez le clan Zhang à agir devant tout le monde.  Fit Qi Tiezhui. Zhang Qishan se retourna pour continuer de marcher, tout en faisant des signes avec ses mains à ses lieutenants pour les faire avancer.
 
Il demande ensuite à Qi Tiezhui :
 
 —Quel est le problème ? As-tu peur de tenir le gong ? 
 
— Le vieux Ba Ye disait juste quelque chose qui n’a pas de sens. Fo ye  peut m’arracher la bouche si je dis une nouvelle fois quelque chose de mal.  Qi Tiezhui avait honte et savait qu’il devait reconnaître ses torts. »
 
Zhang Qishan s’arrêta pour regarder Qi Tiezhui. Ses yeux brillaient mais il n’y avait aucune colère en eux.
 
« — Ba ye, je veux que tu réfléchisses attentivement. Ce dont tu parles concerne ma famille. Si tu es ne serait-ce qu’à soixante pourcent sûr de ce que tu racontes alors tu tiendras le gong. Peu importe ce qui se passe, personne dans la famille ne t’en tiendra rigueur. 
 
 — Fo ye, je pense ce que j’ai dis. C’est vraiment ce que je pense. Toutes mes phrases sont pensées.  Acquiesça Qi Tiezhui en hochant de la tête.
 
Zhang Qishan se retourna pour continuer sa marche avant de dire au lieutenant :
 
 — Tu as entendu Ba Ye ? Rentrons à la maison. 
 
Qi Tiezhui continua de le poursuivre en lui demandant :
 
 — Mais Fo ye je suis nerveux. Que se passera-t-il si je suis nerveux que j’en viens à péter et qu’en conséquence je fais peur aux chevaux qui couperont avec les cisailles le bras de celui qui fera la manœuvre ? 
 
 — Ba ye, ce sont tous des chevaux de guerre. Ils n’ont même pas peur du bruit émit par un pistolet. Ils réagiront seulement  au gong, cela signifie-t-il que vos pets sont à ce point bruyants ? Dans ce cas là, pas besoin de tenir le gong, contentez-vous de péter. Je vais aller vous préparer des patates douces*. Lui répondit le lieutenant qui marchait derrière eux tout en souriant joyeusement.
 
— Et qu’est-ce que tu en sais ? Peut-être que les chevaux vont partir au galop tellement mes pets puent. »
 
Juste au moment où Qi Tiezhui commençait à se sentir ridicule et déprimé, il aperçut un groupe  de personne passer en courant avec des pieds de biches, des cordes de chanvres et des journaux. Il était très surpris. À ce moment là, Qi Tiezhui, le Lieutenant Zhang et Zhang Qishan avaient déjà dépassé la salle d’attente de la gare et se rapprochaient de la route où ils aperçurent un camion militaire attendant avec son hayon de baissé. La station ferroviaire était entourée de rideau de toile pour empêcher les curieux de voir ce qu’il s’y passait.
 
« — Fo ye, il me semble t’avoir dit que ce cercueil ne pouvait pas être déplacée. Il doit rester dans le train. Mais en regardant ce camion.. je suppose que tu as l’intention de le déplacer jusqu’à chez toi ? Mais la chose à l’intérieur ne peut être déplacé.  dit Qi Tiezhui alors qu’il avait des sueurs froides. »
 
Zhang Qishan qui se dirigeait vers la Jeep soupira avant de tapoter la tête de Qi Tiezhui.
 
« — Diseur de bonne aventure, ça a déjà été dans un train, qu’est-ce que ça peur faire si c’est placé dans un camion ? Peux-tu arrêter d’être si superstitieux ? 
 
—Ne sois pas si superstitieux ? NE SOIS PAS SI SUPERSTITIEUX ?!! Alors que veux-tu que je fasse ? Demanda Qi Tiezhui avant d’être poussé dans le véhicule et de découvrir que le Lieutenant ne les accompagnait pas. »
 
En effet ce dernier fit demi-tour et retira son manteau avant de retourner vers la station. Qi Tiezhui se pencha pour regarder à la fenêtre et l’aperçut retirer le bandage qui se trouvait autour de sa main. Mais avant de pouvoir voir ce que le Lieutenant désirait faire, le véhicule dans lequel il se  trouvait démarra et s’éloigna de la gare.
 
La voiture avança lentement au milieu de la foule des gens qui se préparaient à partir, avant de finalement arriver à la résidence de Zhang Qishan. La résidence Zhang était non seulement l’endroit où Zhang Qishan vivait depuis qu’il était devenu officier de la défense, mais c’était également le quartier général de la défense de la ville.
 
Qi Tiezhui avait l’impression d’avoir enduré beaucoup, considérant qu’il s’était d’abord senti anxieux avant d’être absolument terrifié, alors il mangea un peu et but du vin pour se calmer et reprendre des forces. Ce ne fût pas avant le coucher du soleil que le cercueil arriva dans la cour de la résidence.
 
Les soldats avaient utilisé des rouleaux en bois pour placer le cercueil dans la cour avant de fermer les portes de cette dernière. La tête du Lieutenant Zhang était recouverte de sueur et il était entrain de crier aux soldats de se rendre à leur poste et de renforcer la garde.
 
Qi Tiezhui aperçut plusieurs tâches de sang sur l’extérieur du cercueil qui semblaient avoir été étalé le long des fissures, et il n’avait aucune idée d’où elles provenaient. Avant que le rideau ne soit complètement fermé, il aperçut le soleil couchant se refléter sur l’extérieur du cercueil qui était en fer fondu, et ce dernier était bien laid.
 
Les cisailles pipa et le gong avaient déjà été préparés, et Qi Tiezhui s’approcha du cheval tout en tenant le gong, en étant très mal à l’aise. C’était la première fois qu’il voyait des cisailles pipa d’aussi prêt. Il avait supposé que le cheval allait devoir courir longtemps avant de réussir à actionner les cisailles mais ce n’était pas le cas. En effet ces dernières seront directement actionnées à partir du moment où le cheval se mettrait à courir. C’était un système très bien pensé et très intelligent.
 
« — Cheval, nous allons devoir travailler en étroite collaboration. Alors s’il te plaît, coopères. Murmura au cheval Qi Tiezhui en touchant le cou de se dernier d’une main tremblante. Le cheval s’agita aussi, actionnant les cisailles derrière lui. »
 
Qi Tiezhui recula immédiatement et regarda autour de lui. Tous les soldats de la famille Zhang le dévisageaient froidement, ce qui le fit se sentir de nouveau nerveux. Il remarqua que l’un des soldats de la famille Zhang était déjà torse nu et entrain de verser de l’alcool sur son bras gauche. Zhang Qishan faisait sans cesse le tour du cercueil, comme s’il était entrain d’estimer la taille du sarcophage qui se trouvait à l’intérieur.
 
Une fois que le soldat torse nu eu fini d’enduire son bras d’alcool, il s’approcha du cercueil et monta dessus pour être au niveau du trou. À ce moment là, il tourna sa tête vers Qi Tiezhui. Lorsque ce dernier lui tourna le dos, le soldat jeta un regard à Zhang Qishan.  Le lieutenant Zhang fit un pas.
 
« — Ba Ye, vous vous trompez. Vous devez regarder.  Lui indiqua le lieutenant.
 
«— Oh je vois, je vois ! Qi Tiezhui se retourna pour voir le soldat, légèrement impressionné. »

Le soldat n’était encore qu’un enfant – il avait probablement entre seize ans ou dix-sept ans – et le diseur de bonne aventure ne pouvait s’empêcher de penser que la famille Zhang était vraiment en manque d’hommes. « Fo Ye, si tu ne donnes pas naissance à vingt ou trente enfants, à qui vas-tu pouvoir passer tes capacités dans le futur ? » pensait Qi Tiezhui.
 
Zhang Qishan s’approcha du jeune homme et tendit sa main vers lui. L’enfant abaissa sa tête,  et Zhang Qishan la lui caressa.
 
« — N’ai pas peur. Sois prudent. Lui dit Zhang Qishan. Par la suite il prit place là où l’enfant se tenait auparavant, retira son manteau et remonta sa manche avant de commencer à badigeonner son bras d’alcool.  Qi Tiezhui savait qui faisait cela dans le but de faire comprendre à tout le monde que si le jeune soldat échouait, il le ferait lui-même. Le cuire chevelu de Qi Tiezhui picotait, et la transpiration de ses mains s’écoulait sur le gong. »
 
Le jeune soldat se tourna vers Zhang Qishan et son regard s’emplit de détermination.  Il prit une profonde inspiration et fit entrer doucement sa main par le trou au-dessus  du cercueil.

__________________

•L'image est un fanart représentant Qi Tiezhui, trouvé sur Pinterest.

*patates douces : Ici le lieutenant en propose à Ba Ye car apparemment elles donnent des gazes à ceux qui en mangent.

The Mystic Nine - traduction FROù les histoires vivent. Découvrez maintenant