7- La veillée

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Apportant une dernière touche à ma décoration de chambre en posant sur mon bureau une photo de mes parents dans un cadre en argent. Je fis le tour visuellement de cet endroit qui allait être mon chez-moi pendant un temps indéterminé. Je dois avouer que la transformation de cette pièce était assez impressionnante. Le gris des murs avait laissé place à un peu de couleur avec quelques stickers habilement disposés. J'avais également rajouté des guirlandes lumineuses données par une de mes nouvelles camarades. Bien entendu, j'avais fait mon lit qui me paraissait bien moins misérable à présent avec les couleurs vivent dont il était maintenant paré.

Regardant par la fenêtre je constatais que la nuit était déjà là, et j'étais en mesure de voir au loin des lumières jaunes. Comme plein de petites bougies.

- Merde la veillée !!

Je me rendis alors compte que le temps avait passé très rapidement, et j'étais gentiment conviée à la veillée en mémoire de mes parents. En hâte, je fouillais dans mes affaires afin de paraître plus présentable. Je ne pouvais décemment pas me présenter à toute l'école habillée à la va-vite d'un jean et d'un tee-shirt troué. Quelle image donnerais-je de mon éducation vêtue ainsi ?

Faisant voler mes vêtements autour de moi, je mis, tout compte fait, la main sur ce que je cherchais. Une robe noire, simple que ma mère m'avait offerte en me disant que toute jeune femme se doit d'avoir un basique comme celle-ci dans son armoire. Serrant le tissu au sein de mes mains, je repensais à ce moment de complicité entre nous. À ces conseils qu'elle me prodiguait suivant les situations et je tentais d'imaginer ce qu'elle me dirait ce soir.

Elle me manquait terriblement et j'avais du mal à me faire à l'idée que plus jamais je n'entendrais sa voix. Sentirais son parfum, ressentirais la chaleur réconfortante de ses bras autour de moi. Du revers de la main, je fis disparaître les larmes sur mes joues. Il me fallait reprendre le dessus et ne pas me laisser submerger une fois de plus par mes émotions.

***

Posant mon regard sur mon reflet dans le miroir, je fus surprise par mon apparence si solennelle. La mort de mes parents me parut bien plus réelle.

On frappa à ma porte me sortant de mes idées noires. Ouvrant, je découvris Eva qui arborait un large sourire, mais un style vestimentaire semblable au mien.

- Je vois que tu es prête, alors on y va ! M'annonça t'elle.

Fermant la porte sur le désordre qui régnait dans ma chambre, je la suivis jusqu'au lieu de recueillement. En arrivant, je fus surprise de voir autant de monde réuni, tout cela pour mes parents, ça me fit chaud au cœur de constater qu'ils étaient autant appréciés.

Nous étions à l'orée du bois, des bougies étaient posées à même le sol, il y avait différents groupes d'élèves. Eva se pencha vers moi afin de me dire quelque chose au creux de l'oreille.

- Tu as devant toi la chaîne alimentaire de Montmur !

Fronçant les sourcils, je tentais de comprendre ce qu'elle sous-entendait. Bien sur les étudiants étaient répartis par petits groupes. Chacun est relativement éloignés des autres. Au centre de cette "chaîne" se tenait trois élèves, deux garçons et une fille. Le seul que je connaissais était Virgil, celui qui avait suivi ma visite. Quand nos regards se croisèrent, j'aurais pu jurer que je m'étais mise à rougir, souriant nerveusement. À la lumière des bougies il paraissait tellement plus grand et plus fort, je suis contrainte d'avouer qu'il ne me laissait pas indifférente. Ceux qui se trouvaient avec lui semblaient presque lui ressembler avec une peau parfaite et une beauté à couper le souffle. L'autre garçon était semblable à Virgil dans un opposé quasi-parfait. Là où Virgil était blond lui était brun, là où il avait les yeux marron, l'autre les avait bleus et ainsi de suite. De les voir ainsi me rappela mon arrivée, il était à ses côtés déjà quand je passais les portes de Montmur.

AuroraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant