12- Les frères maudits

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PDV Aurora

Je viens de prendre place en cours, celui destiné aux sorcières, enfin, je pense.

Une femme ravissante s'avance devant nous, elle me fixe et sourit, puis regarde toute la classe, elle semble réjouie.

- Bien, aujourd'hui nous allons aborder un thème de l'histoire des anges, celui que vous attendez depuis bien longtemps. Je vous avais assuré qu'il serait abordé au moment propice, et c'est aujourd'hui ! Nous allons donc parler des "frères maudits" !

L'enthousiasme dans la classe est presque suspect. Je ne comprends pas en quoi cette partie de l'histoire des anges est aussi passionnante. Surtout que l'appellation ne tend pas à nous faire comprendre que cela puisse être joyeux. 

Eva se penche vers moi, et me chuchote à l'oreille.

- Écoute, ça va t'intéresser !

Elle me fait un clin d'œil et reporte son attention sur Madame Lefebvre, notre professeur d'histoire. Je ne comprends pas en quoi cela pourrait m'intéresser, à moins qu'elle ait connaissance d'un fait que j'ignore.

- Pour commencer, avez-vous, dans un premier temps, entendu parler des frères maudits ?

Elle balaye la salle du regard, cherchant dans les yeux de mes camarades l'élève qui ne sait pas.

Je dois avouer que pour ma part, je ne sais pas, mais visiblement, j'étais bien la seule. Si bien que tous les yeux étaient braqués sur moi comme si, une fois de plus, je devenais une bête curieuse. La prof s'approcha de moi, puis me posa directement la question.

- Mle Trevil, dites-moi ce que vous savez sur le sujet !

J'avais comme l'impression que cette histoire, devait être une de celles à connaître. Une des plus importantes dans ce monde fantastique dans lequel je me retrouve propulsée. Comme toujours dans les situations de stress, ma franchise fit son apparition.

- Que ce ne doit pas être une histoire particulièrement amusante visiblement ! À moins que nous n'ayons pas la même définition du mot "maudit".

Toujours cette bouche qui ne veut pas obéir et me faire dire des choses, que certes, je pense, mais qui ne devraient pas être formulées.

- Désolée. M'excusai-je en hâte voyant son regard réprobateur posé sur moi.

Je fixais mon bureau, honteuse. Visiblement, cette histoire devait être captivante au vu des réactions unanimes de la classe. Mais je ne me sentais pas aussi euphorique que mes camarades pour une raison qui m'était inconnue. Pour moi, ces mots, "frères maudits" me glaçaient plus le sang qu'autre chose.

Alors que la classe était animée par des chuchotements et des ricanements suite à ma méconnaissance de l'histoire divine, le calme se fit plus présent. La prof, j'aurais juré, commençait même à transpirer.

Ne comprenant pas le soudain changement d'ambiance dans la salle, je levai les yeux et constatais que tous les regards avaient pris une autre cible. Me retournant, derrière moi, se tenait Virgil, il était adossé au mur à côté de la porte d'entrée. Il semblait sérieux, trop sérieux, presque critique.

- Ne vous arrêtez pas pour moi, continuez ! Demanda-t-il à la prof qui sur le coup ne savait pas où poser son regard tellement elle semblait confuse.

L'assurance qu'elle arborait fièrement au début du cours semblait lui faire à présent défaut. Tant est si bien qu'elle ressemblait davantage à une petite souris devant un chat affamé qu'au chat lui-même.

Cette attitude me parut un peu bizarre, et je n'avais pas les moyens de m'empêcher de regarder derrière moi. Guettant un geste de sa part déclenchant chez les gens cette sorte de peur qu'ils ressentaient en sa présence. Bien que peur ne soit pas le mot approprié, plus une sorte de supériorité hiérarchique. 

AuroraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant