Quand je sentis le sol se dérober sous mes pieds, j'étais résignée. Indubitablement, ma vie était en danger et il serait plus simple pour moi d'accepter cette destinée. Probablement que le paradis voudra bien m'ouvrir ses portes et m'accueillir en son sein. Je n'avais pas l'intention de lutter, je souhaitais juste être en paix.
Alors que je chutais, une main enserra mon poignet. La douleur se rependit dans tout mon bras, j'aurais juré que mes os venaient de se briser, et mon poids aurait raison de mes os si délicats.
À mon immense étonnement, au lieu de m'écraser par terre, je flottais dans les airs, si je pouvais le dire ainsi. Le regard rivé sur le sol, je ne bougeais pas et craignais de lever les yeux vers la personne qui m'avait une fois de plus évité le trépas.
J'étais encore sous le choc, si le pont n'avait pas réussi à m'ôter la vie, ce balcon avait bien failli. D'un coup, je manquais d'air et je réalisais que j'avais retenu ma respiration bien plus longtemps que nécessaire.
Quand je sentis mon corps remonter, je me risquais, tout compte fait, à regarder mon sauveur et ne fus qu'à moitié surprise de rencontrer le regard de Virgil. Il me hissa jusqu'à lui, prenant garde de ne pas me lâcher un peu trop prématurément.
Quand mes pieds touchèrent le sol, je perdis l'équilibre. Par réflexe ou par habitude, il me serra contre lui, bien trop près à mon goût. Son parfum me rappela une fois de plus les instants que nous avions passés ensemble, instants qui malgré tous mes efforts me rendaient encore fiévreuse.
Il s'avérait nécessaire de chasser cette proximité et ce qui pourrait amener à la réduire un peu plus de mon esprit. Il était indispensable de me recentrer rapidement.
- la personne qui m'en veut va en venir à te haïr ! Lançai-je l'air désabusée.
- je préférerais qu'elle s'en prenne à moi !
Il avait dit ces mots le ton mesuré, visiblement ces attaques répétées l'inquiétaient. Et pour être franche, je l'étais également. Qui pouvait bien m'en vouloir autant pour user de tous les stratagèmes pour tenter de mettre fin à mes jours ?
Il passa ses doigts dans mes cheveux, geste particulièrement tendre que je ne lui aurais pas donné la capacité d'avoir. Il ne fallait pas qu'il continue sur cette voie, sinon je ne donnais pas cher de ma peau, surtout si Gaïa venait à nous voir ainsi.
- As-tu une idée de ce guide cette personne, je veux dire, pourquoi elle me veut du mal ? Car ok, je parle trop, mais jusqu'à maintenant cela ne m'a pas valu de châtiment aussi définitif.
Il réfléchit un instant, s'éloignant de moi, me relâchant enfin. Un frisson me parcourut, le manque de ses bras sûrement. Il ferma la porte-fenêtre et regarda l'horizon à travers. Il était après moi le mieux placé pour savoir qui avait le pouvoir de me faire cela et j'attendais sa réponse fébrilement.
- Je n'en suis pas sûr, mais visiblement, chaque attaque est orchestré par une faction différente, comme si tout le monde voulait s'en prendre à toi.
Franchement je n'étais qu'à moitié étonnée- J'avais clairement vu la manière dont tout le monde me regardait, et ce n'était pas bienveillant au contraire. De plus, Eva m'avait mise en garde, peut-être devrais-je l'écouter et faire profil bac. Ranger ma personnalité au placard le temps que tout cela se tasse.
- Ok, je vois que mon intégration n'est pas un franc succès ! Ironisai-je prenant place sur mon lit.
Il fronça les sourcils et prit place à mes côtés. Il me détaillait de son regard perçant. Il leva une fois de plus la main vers mon visage avant de se raviser. Il menait sans aucun doute une bataille intérieure acharnée dont je n'en saisissais pas tous les paramètres.
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Aurora
FantasyDeux âmes-sœurs, deux personnes destinées à se rencontrer, à s'aimer pour l'éternité. Seulement, voilà, le jeu des dieux est parfois bouleversé, et ce ne sont pas deux âmes-sœurs qui sont destinées, mais trois. Deux frères ennemis pour une femme. ...