Aurora

10 - Sorcière

PDV Aurora

Quand il fut parti une fois de plus, me laissant seule et perdue, je vis l'état de ma chambre. Je restais un instant sans voix devant ce désordre, me frottant les yeux, espérant ne pas voir bien clair. Eva entra à ce moment-là détournant mon attention. Elle posa son regard sur les objets à même le sol tentant de se frayer un chemin jusqu'à moi. Elle prit place comme précédemment face à moi, me souriant.

- Au moins, on sait ce que tu es à présent ! Plaisanta t'elle.

Je fronçais les sourcils, tentant de comprendre de quoi elle parlait, ce qui visiblement la surprit une nouvelle fois.

- Voyons Aurora, ne me dis pas que tu n'as pas conscience de tes pouvoirs ?

- Je ne vois pas de quoi tu parles ! Lui assurais-je.

Et je ne voyais pas de quoi elle parlait. Certes ma chambre était devenue une scène de guerre, mais je ne m'expliquais pas le moins du monde comment cela était arrivé. Elle remarqua brusquement que je ne savais rien et entreprit de m'expliquer ce qu'elle avait vu.

- Sais-tu pourquoi j'ai fait appeler Virgil ?

Pour me torturer un peu plus l'esprit ? Pour me faire avouer ce que je cachais ? Non sérieusement je n'ai pas répondu cela, bien que l'idée m'ait traversé l'esprit. 

- Non, mais dis-moi !

Elle souffla, visiblement irrité par mon manque d'enthousiasme suite à sa question. Il faut dire que depuis l'histoire des vestiaires, je ne le portais plus vraiment dans mon cœur et mon estime pour lui descendait de plus en plus à chacune de nos rencontres. Je ne parvenais pas à comprendre comment il pouvait avoir deux personnalités aussi distinctes, pour ne pas dire opposées. Il passait par l'homme bienveillant, protecteur et entreprenant sexuellement au pire des salauds, tout cela en l'espace d'un claquement de doigts. 

- Car seul un ange peut stopper une sorcière ! M'expliqua-t-elle.

- Quoi ? Demandais-je sortie brutalement de mes pensées. Désolée, je pensais à quelque chose et je ne t'ai pas écouté ! Avouais-je coupable.

- Sympas ! Elle fit mine d'être vexée, puis reprit. Je disais donc que seuls les anges ont la capacité de arrêter les sorcières qui perdent le contrôle de leurs pouvoirs. 

- Je ne suis pas une sorcière ! Râlais-je ne comprenant pas pourquoi elle en était aussi convaincue !

Elle se mit à rire, puis regarda le désordre autour de nous avant d'ajouter.

- Oui bien sûr, et les objets se sont mis à voler tous seuls comme des grands, tu n'y es pour rien du tout ! Ironisa-t-elle.

Je la fixais, perturbée, ne comprenant pas l'intégralité de ce qu'elle vanait de m'apprendre. 

- Quand tu dis voler, ... Tu sous-entends quoi exactement ? Demandais-je perplexe.

- Voler comme le verbe voler, ils flottaient, où plutôt tournaient dangereusement !

L'inquiétude me gagna un peu plus, je ne comprenais pas ce qui se passait, depuis quand je savais faire ça moi ?

- Tu es certaine que c'est moi ? Demandais-je pour être vraiment sûre bien que je n'étais en état de dire si ses mots me rassureraient.

- Oh oui, dès que tu as commencé à paniquer, les objets se sont mis à voler. Et ne me dis pas que c'est une coïncidence, car ce n'en est pas une, tu n'es pas ici pour rien !

J'avais du mal à assimiler tout cela. Pour commencer, mes parents n'étaient pas des gens normaux, ce qui était délicat à encaisser. Je me retrouvais dans une école pour enfant magique si je suis en droit de le dire ainsi. Et à présent j'apprenais que moi, fille ordinaire d'un lycée normal j'étais également une sorcière.