18 - La vérité

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Tout s'est passé si vite que je n'ai pas eu le temps de réagir. J'entendis Virgil gémir et l'égratignure que j'avais sentie au niveau de ma cheville ne m'importait peu. Une fois tous les bouts de verre à terre, je me tournai vers lui. Il avait le visage fermé et grimaçait de douleur. 

Très vite, les filles de l'étage arrivèrent, voyant cela, elles semblaient choquées, apeurées. Elles se chuchotaient l'une à l'autre des mots que je ne parvenais pas à comprendre. 

- Allez dans vos chambres ! Hurla Virgil.

Elles s'exécutèrent aussitôt, il s'éloigna un peu de moi, balayant de la main les éclats de verre jonchant le sol autour de nous. 

- Ne les touche pas, ils sont empoisonnés ! Me prévient-il.

- Tu ne devrais pas non plus ! Interviens-je.

Il leva les yeux vers moi, je pouvais y lire un avertissement. Visiblement, il n'était pas bienvenu que je le contredise maintenant.

- Je suis un ange, je ne risque rien, le poison est fait pour tuer les sorcières et tu en es une, donc ne touche pas les éclats !

Il appuya ces derniers mots avec un regard profond. Il se leva, m'aidant à faire de même. Je n'étais pas en mesure de détacher mon regard de cet ange, ses ailes encore déployées. J'en réalisais uniquement à présent l'envergure de celles-ci. Je me demandais comment elles parvenaient à disparaître quand il n'en avait pas l'usage. 

Si son visage ne reflétait pas la douleur, je proclamerais qu'il était diablement divin. Il tenta de rétracter ses ailes, mais un cri de douleur sortit de sa gorge. Il mit un genou à terre. Je ne savais pas quoi faire pour l'aider, mais pour une raison étrange, le voir souffrir m'était insupportable. 

- Laisse-moi t'aider ! Proposai-je.

Il se leva et inspecta autour de nous, la pièce était sens dessus dessous.

- On ne peut pas rester là, suis-moi.

Il fit un pas difficilement, je me glissais alors sous son bras afin de le soutenir. Il me regarda, surpris par ma démarche. Moi qui tentais de le fuir par tous les moyens me retrouvais à l'aider pour se déplacer, et cela, de bon cœur.

- Visiblement, tu ne vas pas bien et c'est à cause de moi, donc laisse-moi t'aider !

Il abdiqua et accepta, tous les deux, nous partîmes en direction de sa chambre, seul endroit sûr d'après lui. Une fois sur place, je fus surprise. Elle était, pour commencer, bien plus spacieuse que la mienne et joliment décorée. Je ne pus contempler davantage sa décoration, car ses gémissements se faisaient de plus en plus forts.

- Laisse-moi voir ! Lui ordonnai-je l'aidant à prendre place sur son lit.

Pour la première fois de ma vie, je regardais une aile d'ange, ce qui était irréaliste. 

- Tu n'avais pas les ailes noires ? Demandai-je.

Il me regarda surpris, puis me répondit.

- Si elles sont noires, et si tu les vois d'une autre couleur, cela veut dire que tu ne vas pas bien du tout !

Il me mit le doute, peu-être que mon coup sur la tête avait fait plus de dégâts que prévu. Seulement, en y regardant de plus près, elles étaient bien blanches et non noires. Prenant une extrémité de son aile dans la main, je l'approchais pour qu'il puisse constater par lui-même la couleur immaculée de celle-ci.

- Blanche ! Affirmai-je.

Les yeux ébahis, il fixait son aile, surpris.

- Comment cela se fait-il ? Demandai-je

AuroraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant