- 27 - Le combat final partie 1

10 1 0
                                    


Je me précipite dans la nuit, les rues désertes défilant sous mes pieds. Le vent siffle dans mes oreilles, emportant mes derniers doutes. Je suis invincible, ou du moins, je le crois. Cette dague ne peut rien contre moi. Je suis prêt à tout pour sauver Virgile. Après tout, n'est-ce pas pour cela que j'ai reçu ce don ? Pour protéger ceux que j'aime ? Le souvenir de son regard désespéré me donne la force d'aller de l'avant.

Mon cœur bat à tout rompre, mes poumons brûlent. Je sens mes muscles se tendre, prêts à l'effort. Une petite voix me rappelle le danger qui m'attend, mais je l'étouffe. Virgile a besoin de moi.

Je me tiens là, devant ce bâtiment qui n'a plus d'utilité. Les vitres sont, par endroits, brisées, et le vent s'y engouffre, offrant un sifflement persistant dans mes oreilles. Une porte claque et je sursaute. Je me suis précipité sans réfléchir, et je commence à me demander si je n'aurais pas mieux fait de rameuter les secours.

La porte claque à nouveau, me tirant brutalement de mes pensées. Je me retourne, les yeux scrutant l'obscurité. Le silence est assourdissant. J'avance prudemment, chaque pas résonnant dans l'immense hall désaffecté. Les murs, autrefois blancs, sont maintenant maculés de rouille et de saleté. Une odeur âcre de métal et de renfermé me saisit. Je suis seule, face à mes peurs et à l'inconnu. Mais je ne peux reculer. Virgile a besoin de moi.

Chaque craquement du plancher, chaque goutte d'eau qui s'infiltre par une fissure me semble amplifiée. Je passe mes mains le long des murs, les traces de doigts d'un autre temps me donnent une étrange sensation de familiarité. 

Et si j'arrive trop tard ? Et si je ne le trouve jamais ? La peur me serre le cœur.

Je découvre des pièces oubliées, des machines rouillées. Chacune d'elles raconte une histoire, une époque révolue.

Je me dirige vers une porte au fond d'un long couloir de plusieurs mètres. Cette porte est semblable à celle de ma vision, et je prie pour que Virgile se trouve à l'intérieur, sain et sauf.

Je m'approche, les mains tremblantes. Je tourne la poignée dans un couinement assourdissant. J'ai peur de ce que je vais trouver, ou non.

Mon cœur tambourine dans ma poitrine, chaque battement résonnant dans mes oreilles comme un coup de marteau.

La pièce est plongée dans une obscurité totale. J'avance à tâtons, mes mains frôlant les murs froids. Un bruit sourd me fait sursauter. Est-ce le vent ? Ou quelque chose d'autre ? Mes yeux s'habituent peu à peu à l'obscurité. Je distingue une silhouette. Mon cœur s'arrête de battre. C'est lui ! Un immense soulagement m'envahit. 

Il est blessé, ligoté.

Je m'approche de lui, et tente de le défaire de ses liens. Mes doigts effleurent les cordes qui lient Virgile. Une sensation de brûlure intense me traverse, comme si j'avais touché une plaque chauffante. Je retire rapidement ma main, la douleur me faisant crier. Je regarde ma paume, déjà recouverte de cloques. Je frissonne. Ces liens sont plus puissants que je ne le pensais. La douleur m'oblige à m'arrêter un instant, mais je ne peux abandonner. Je dois le libérer. Comment puis-je le libérer sans me blesser davantage ? Existe-t-il un moyen de neutraliser ces liens ?

Ces questions tournent dans mon esprit alors que la solution est pourtant si simple. Après tout ne suis-je pas une sorcière télékinétique ? Avec un peu de concentration je devrais y arriver. Je ferme les yeux, me concentrant sur les liens qui entourent Virgile. Je visualise l'énergie qui les anime, prête à la détourner. Mais au moment où je sens que je vais y arriver, la porte s'ouvre brusquement. Gaïa entre, un sourire énigmatique aux lèvres. 

- Tu as bien du mal toute seule. me lance-t-elle. 

Elle s'approche de Virgile, passe sa main sur les cordes et les examine avec attention. 

- Ces liens sont imprégnés d'une magie ancestrale, très puissante, tu penses vraiment que tu es en capacité de dénouer ces entraves ?

Je serre les poings, la colère m'étouffe. 

- Comment oses-tu me parler ainsi ? Je suis une ange, moi aussi ! Et je suis bien plus puissante que tu ne le penses.

Gaïa lève un sourcil, amusée. 

- Bien sûr, ma chère. Mais ces liens sont d'une nature particulière. Ils nécessitent une connaissance approfondie de la magie ancestrale, une notion que tu n'as pas.

Je la fixe, déterminée. 

- Et toi, tu sais tout ? Pourquoi Virgile est-il dans cet état ? Que lui as-tu fait ?

Gaïa se tourne vers Virgile, un air pensif.

Je croise les bras, furieuse. Son sourire est insoutenable. 

- Tu te réjouis de le voir ainsi, n'est-ce pas ? 

Gaïa hausse les épaules, indifférente. 

- Les choses suivent leur cours. Tu n'as qu'à accepter.

Je ne peux pas accepter ça. Je ne peux pas laisser Virgile dans cet état. 

- Je vais le libérer, quoi qu'il en coûte. je lâche, les dents serrées. 

Gaïa rit, un rire cristallin qui me glace le sang. 

- Tu es bien naïve. Ces liens ne sont pas si faciles à briser.

D'un geste ferme de la main, je délie les cordes qui entravent Virgile. Elles se désintègrent en poussière sous l'effet de ma magie. Virgile tombe à terre, ouvre les yeux, un regard hagard. Il se redresse lentement, les membres engourdis. 

- Tu l'as fait... murmure-t-il, sa voix faible. 

Avant que je puisse répondre, Gaïa éclate de rire, un rire métallique qui résonne dans la pièce. 

- Tu crois avoir gagné ? Tu es bien naïve.

Elle claque des doigts et les murs se mettent à vibrer

.... 

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Oct 09 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

AuroraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant