Le premier éveil

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     Habiter avec Stiles m'avait aidé à me rendre compte que malgré les mystères poignants qui entouraient complètement l'être qu'il était et auxquels il refusait presque continuellement de répondre, finalement il ne s'agissait pas moins que d'un humain comme les autres. Avec des qualités, comme par exemple cette incroyable habilité à faire des repas franchement délicieux, quand il ne s'amusait pas à le ruiner avec du bicarbonate de soude, mais aussi des défauts. Et en ce moment même, je faisais face à l'un de ceux qui m'énervaient le plus depuis qu'il partageait mon appartement : la longueur interminable de ses douches. L'Émissaire avait complètement investi mon salon, ses livres et ses affaires s'étant retrouvés partout où il avait eu de la place pour les installer, et chaque nuit il les passait dans mon canapé. C'était presque comme on le faisait pour un vieil ami à qui l'on acceptait de céder temporairement une partie de son espace pour qu'il vive y quelque temps, sauf que mon nouveau colocataire n'avait lui aucunement l'intention d'en repartir. Il avait déjà eu quelques jours pour se faire ses marques et prendre ses habitudes, et désormais il faisait comme chez lui. A plusieurs reprises, je lui avais posé la question de si il avait un appartement ailleurs et si il comptait y retourner, mais chaque fois il me rétorquait que l'endroit où il vivait avant de venir me trouver n'était plus en mesure de l'accueillir et que mon loft serait désormais le seul endroit où il pouvait espérer rester. Et les rares fois où il se sentait d'humeur à me donner de plus longues réponses, il ajoutait à cette réflexion l'importance capitale qu'il reste auprès de moi pour pouvoir m'assister dans ma quête. Mais jusqu'ici plus aucune manifestation surnaturelle ne s'était produite, et ce depuis notre rencontre. C'était presque comme si le destin avait voulu m'envoyer le plus incroyable des espoirs d'enfin me rendre utile pour ensuite pouvoir se moquer de moi à gorge déployée. Ce qui voulait dire que je n'avais pas reçu un outil, comme il s'était présenté à moi au départ, mais seulement un squatteur de première uniquement bon à faire des remarques cinglantes et à me frustrer de questions sans jamais me donner le soulagement d'y répondre. Et ce squatteur était actuellement entrain de vider toute l'eau chaude disponible dans ma salle de bain. Mon poing s'abattit avec force contre la porte, toquant frénétiquement pour lui faire comprendre l'état exaspéré dans lequel je me trouvais. Mais n'entendant aucun changement à l'intérieur, j'y ajoutai une complainte orale.

     - Stiles sors de là maintenant ! Tu vas encore me prendre toute l'eau chaude ! 

     Cette fois-ci, le jet se coupa à l'intérieur. Je l'entendis alors tirer le rideau puis attraper de quoi se sécher sommairement, le garçon ouvrant d'un coup la porte pour me faire face. J'écarquillai les yeux en le voyant ainsi se tenir devant moi, Stiles n'ayant pas prit la peine de se vêtir plus que d'une serviette maladroitement nouée autour de sa taille et menaçant de tomber d'une seconde à l'autre. Quand au reste de son corps il m'était totalement apparent, les gouttes d'eau tombant de ses cheveux et ruisselant le long de sa musculature, la dessinant d'autant plus sous leur sillon. Elles finissaient toutes par s'écraser au creux de ses hanches près de la ligne de poils qui s'étendait de son nombril juste sous la serviette. Le jeune homme s'était senti tant pressé par ma remarque qu'il n'avait même pas prit le temps de s'essuyer correctement. Je déglutis, me sentant étrangement remué par cette vue. J'avais été totalement pris de court et soudainement le garçon m'était apparu particulièrement séduisant. l'Émissaire haussa un sourcil, intrigué en ne me voyant ni m'écarter de son chemin ni le lâcher du regard.

     - Eh. C'est malpoli de fixer.

     Je fus rappelé à l'ordre immédiatement, mon regard se décrochant de sa plastique pour tomber dans le siens. Stiles le soutint, attendant visiblement une réaction de ma part. Je sentis le rouge me monter aux joues, la honte me prenant en me rendant compte de l'attitude déplacée que j'avais eu à son égard.

     - Qu'est-ce que tu dis Stiles?
     - Tes yeux. Ils se baladent sur moi et je n'aime pas ça. Arrêtes.
     - Oh. Désolé.

L'Émissaire du Roi ( Sterek Fanfiction - FR ) [R18]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant