En me réveillant ce matin, un goût amer se propagea dans ma bouche. C'était l'horrible saveur de la frustration et de la tristesse qui ne m'avaient pas quittées de la nuit. Dormir contre mon Prince m'avait cependant calmé dans ma hargne, me permettant de tenir mon sommeil jusqu'à cet instant où je me rendis compte qu'il avait quitté mes bras. J'étais seul dans mon lit, privé de la présence de Stiles qui avait sûrement fui cette situation dans laquelle il ne pouvait pas s'autoriser à se retrouver. Tout était là, j'avais compris. Il désirait tout autant que moi prolonger ce chemin que nous avions entamé ensemble, mais il restait éternellement contraint par son rôle d'Émissaire qui lui interdisait formellement de me suivre dans mes sentiments. Quel injuste destin de priver deux cœurs de battre l'un pour l'autre tout en les forçant à être si proches. Étais-ce la seule fois où une telle chose arrivait dans l'Ordre? N'avaient-ils eux-même pas de cœur pour ainsi torturer les âmes qu'ils formaient? L'être humain a besoin d'aimer. Il ne peut pas faire autrement. Ce devait donc déjà s'être produit par le passé. C'était évident que mon Émissaire ne pouvait pas être le seul à jamais avoir éprouvé de l'amour. C'était tout à fait impossible.
Quittant mes draps pour poser mes pieds sur le sol, je me sentis comme repartir en arrière. Ma tête bourdonnait encore des musiques qui avaient retourné nos têtes jusqu'au milieu de la nuit, mais aussi du désir puissant qu'il m'avait été donné de ressentir lorsque nous nous étions retrouvés l'un avec l'autre. J'avais peur de me confronter à lui et de devoir faire comme si rien n'était arrivé. Je ne pourrais pas oublier ce qui était arrivé. Maintenant je savais. C'est dont avec peine que je poussai la porte pour sortir de ma chambre, mon regard tombant immédiatement sur la silhouette de Stiles qui regardait buller dans un verre un médicament pour sa tête. La nuit avait été dure pour lui, et sans doute découvrait-il pour la première fois les joies de la gueule de bois.
Je m'assis en face de lui, pas à côté, croisant mes mains sur le bar en le regardant avaler le contenu du verre d'une seule traite. Il le reposa en lâchant un profond soupire, frottant sa paume contre son front comme si se le masser ferait disparaître la douleur comme par magie. Puis il leva les yeux vers moi, entamant nerveusement la conversation.- Le monde est comme une immense grande roue qui n'arrête pas de tourner.
- C'est la contrepartie à payer pour les bonnes soirées.
- Comment vous faites pour surmonter ce mal de crâne chaque fois que vous buvez?
- Moi je ne le surmonte pas. L'alcool ne me fait rien parce que je suis un loup garou.
- Chanceux.Il poussa un nouveau souffle, baissant le regard vers le verre vide qu'il y avait entre nous. Il le fixa longuement, cherchant visiblement à briser ce silence qui s'installait fatalement entre nous. Il devait sûrement encore se remettre des événements de la veille, tout comme moi. Puis il rentra la tête dans les épaules, déposant sa paume dans sa nuque.
- Je me sens vraiment stupide Derek.
- Pourquoi stupide?
- Si je n'avais pas cédé hier soir.. Si je ne m'étais pas montré faible, on n'en serait pas là.
- Je ne suis pas sûr. C'était quelque chose qui nous pendait au nez. Si ça n'avait pas été hier, ça aurait été aujourd'hui, ou demain, ou un autre jour. Mais ce serait arrivé.
- Tu penses?
- J'en suis sûr. On n'aurait pas pu garder ça pour nous éternellement. Tu l'as senti toi aussi.
- Mais alors qu'est-ce qu'on est sensé faire?
- Je ne sais pas Stiles. Je n'en sais rien du tout..Il frotta nerveusement sa nuque, remontant dans son cou jusqu'au bas de son visage. Ses yeux n'allaient jamais vers moi. Il se noyait dans sa honte alors même qu'il n'y avait rien de honteux dans nos agissements. Nous étions humains. C'était l'Ordre qui avait diabolisé l'amour et qui lui avait rentré ça dans le crâne. Et j'en étais plus que furieux. Je croisai les bras sur la table, me raclant la gorge.
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L'Émissaire du Roi ( Sterek Fanfiction - FR ) [R18]
FanfictionDerek Hale ne pensait pas qu'un jour sa vie partirait littéralement en fumée, consumée dans les flammes de l'enfer qui avaient emportées avec elles sa maison et sa famille. Les forces occultes s'étaient réveillées sur la ville de Beacon Hills et s'e...