Réunion

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     Jamais de ma vie l'idée d'ouvrir les yeux ne m'avait paru aussi terrifiante. Je craignais qu'en le faisant je me rende compte que tout ce qu'il s'était passé la veille n'avait été qu'un rêve. Un rêve que je n'aurais jamais voulu quitter. Je pris une profonde inspiration, serrant mon étreinte autour de ce que j'espérais être un corps et non un oreiller, et c'est en entendant un profond soupire de satisfaction qu'enfin mon appréhension s'apaisa. Une paire de bras vint enlacer ma nuque, une petite tête se lovant au creux de mon cou pour y déposer un baiser des plus doux. Stiles était toujours avec moi dans ce lit, j'en avais maintenant la certitude. J'ouvris donc enfin les paupières, permettant ainsi à mes iris de parcourir la galbe du jeune homme qui disparaissait sous les draps au niveau de ses flancs. Sa jambe chevauchait la mienne, emmêlées l'une dans l'autre. Son bras dessiné était déposé sur mon torse, s'abaissant et se relevant au rythme de mes respirations. Son souffle calme et régulier semblait être une plume qui caressait ma gorge. Et nos cœurs battaient en se répondant l'un à l'autre dans nos poitrines. Je n'avais pas vécu meilleur réveil dans ma vie que celui-ci.
     Je pris le temps de le regarder, de le découvrir sous ce nouvel aspect que je lui trouvais particulièrement surprenant. Je m'étais tant habitué à de la distance et de la froideur de sa part pendant toute cette dernière année que le voir ainsi entièrement dévoilé à moi me faisait toujours une sensation étrange. J'aimais savoir qu'il n'y avait plus la moindre zone d'ombre dans laquelle il pourrait se cacher de moi, mais j'appréhendais aussi les conséquences de tout ça. Il était clair que l'Ordre n'allait pas laisser ces actes impunis, et je m'attendais à tout instant à les voir débarquer chez nous pour m'arracher mon précieux Prince et le condamner à devenir un fantôme au service de ses Maîtres pour le restant de ses jours. Il était inutile de les fuir. Ils savaient tout, le Nemeton leur disait. La confrontation arriverait bientôt. J'en avais la certitude.
     Je craignais davantage leur existence que celle des Chasseurs, même, ceux-ci s'étant fait bien discrets depuis quelques mois. Depuis l'arrivée de Lydia dans notre groupe, nous n'avions plus réellement entendu parler d'eux et les visions de Isaac s'étaient faites bien rares à leur sujet. Il avait été évoqué la possibilité de la mort de leur Gourou, mais nous avions décidé de nous montrer réalistes et d'écarter cette hypothèse d'office. Nous n'avions pas la moindre idée de ce qu'ils étaient entrain de fabriquer, tant et si bien que les pourchasser avait été un peu passé au second plan. Mais nous restions méfiants, nous tenant prêts à recroiser leur chemin à tout instant.
     Je rangeai toutes ces pensées dans un coin de ma tête, portant à nouveau mon attention sur Stiles qui dormait toujours profondément. Je ne pu m'empêcher d'avoir un écho de cette nuit où nous nous étions assoupis l'un contre l'autre après qu'il m'ait confessé ses vérités à propos de la haine qu'il avait pour moi, et c'est pourquoi je fus pris de la même envie que ce matin là : lui faire un petit déjeuner. J'appréhendais déjà la démarche au vu de comment ça s'était passé la dernière fois, mais j'espérais pouvoir me rattraper sur cet échec aujourd'hui. Je me glissai au dehors de ses bras aussi discrètement que possible, remontant ensuite la couverture jusqu'à son épaule pour qu'il n'ait pas froid avant de m'éloigner. Ma présence devait déjà lui maquer car il se saisit de l'oreiller le plus proche pour le serrer contre lui, restant cependant en sommeil. Et après avoir enfilé un jogging, je pu me rendre à la cuisine en le laissant dormir.
     Je me sentis beaucoup moins sous pression cette fois-ci et rapidement tout tourna plutôt bien pour mes petites préparations. La nourriture sentait bon et rien n'avait brûlé. J'étais assez fier d'avoir réussi quelque chose de pourtant bien simple, à priori. Et alors que je m'apprêtais à faire la dernière assiette, je sentis une paire de bras s'enlacer autour de mon buste et une pression s'appuya contre mon dos. Un petit baiser gratifia mon épaule, me provoquant inévitablement le sourire. Stiles était réveillé.

 Stiles était réveillé

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L'Émissaire du Roi ( Sterek Fanfiction - FR ) [R18]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant