Nous embarquons donc toutes les quatre pour un long week-end, dans une zone bien connue des campeurs. Nous gardons pour nous l'objectif caché de cette excursion et nous efforçons de ne rien laisser paraître. Nous commençons la journée par une randonnée à travers la forêt. Le calme et la fraîcheur de la nature nous frappent d'emblée. La marche est rythmée par nos discussions et observations. Pendant notre pause repas, je ne peux m'empêcher de remarquer les regards que Yaëlle et Maddie s'adressent. Même si elles n'ont aucune difficulté à se parler, je sens comme une gêne entre elles. Leurs flirts sont toujours subtils, mais ne m'échappent pas. De mon côté, je garde régulièrement un œil attentif sur Angi qui semble à première vue ne pas en avoir besoin. Totalement dans son élément, le périple est loin de la fatiguer. L'atmosphère a un effet énergisant sur elle.
Le crépuscule approchant, nous cherchons l'emplacement adéquat où passer la nuit. Nous nous installons près d'une rivière. Yaëlle se dévoue pour monter les tentes. Elle les monte et les stabilise avec des piquets avec une facilité déconcertante. Nous restons toutes ébahies par ses talents. « Quoi ? Vous n'avez jamais vu de tente avant ? » nous demande-t-elle devant nos visages silencieux. C'est également elle qui allume un feu au milieu de notre campement. Avant de dîner, nous nous asseyons autour de celui-ci. Nos conversations tournent progressivement autour de nos histoires et expériences personnelles. La nuit tombée, nous mangeons à la lueur des flammes. Nous restons éveillées jusqu'au bout de la nuit, riant et échangeant sur tous les sujets. Nous gagnons nos tentes lorsque la fatigue nous rattrape. Tandis que Angi et moi nous pelotonnons l'une contre l'autre dans nos sacs de couchage, Maddie et Yaëlle s'engouffrent dans leur abri provisoire chacune de leur côté.
Notre sommeil est globalement paisible. La nuit est douce et aucun incident ne vient perturber notre tranquillité. Pourtant, Maddie est peu sereine. Elle peine à fermer l'œil et se retourne plusieurs fois. L'inquiétude montant, elle ne tarde pas à quitter sa tente pour se faufiler dans celle de Yaëlle.
- Yaëlle ? Tu dors ? murmure-t-elle.
- Non, répond celle-ci.
- Je peux rester avec toi un moment ? Il y a des bruits bizarres dehors.
- Oui, viens.
Yaëlle lui fait signe de s'approcher. Maddie s'exécute et s'allonge auprès d'elle. Après un moment passé dans un silence global, Maddie reprend :
- Je peux venir près de toi.
- Bien sûr.
Maddie s'approche alors d'elle. Yaëlle la prend spontanément dans ses bras. Maddie suit le mouvement et l'entoure à son tour. Elle se laisse aller et ferme les yeux. Emportée par ce moment de tendresse, Yaëlle embrasse son front. Maddie lève la tête pour la regarder. Une micro seconde leur suffit pour commencer à s'embrasser. Elles se rapprochent l'une de l'autre alors que leur baiser s'intensifie. Maddie se penche vers Yaëlle jusqu'à s'allonger sur elle. Leur échange devenant de plus en plus passionné, Yaëlle les fait rouler pour se retrouver sur elle. Sa main se balade sur elle, caresse son épaule et son bras nu. Puis sa bouche glisse dans son cou, l'embrasse sur toute sa longueur. Les gémissements de Maddie l'encouragent à continuer. Maddie emprisonne de ses jambes le bassin de Yaëlle au moment où leur bouche se rencontre à nouveau.
Au moment où elles reprennent leur souffle, un bruit à l'extérieur interpelle Maddie. Elle les fait se redresser :
- Tu as entendu ? s'inquiète-t-elle.
- Oui. Ça ressemble à une chouette. Elles sont inoffensives en général.
- Je devrais retourner dans ma tente.
- Pourquoi ? J'ai fait quelque chose de mal ?
- Non. Mais on pourrait nous surprendre.
- Qui ça ? Les filles ?
- Il vaut mieux que je m'en aille.
Sur ces derniers mots, Maddie part précipitamment, laissant Yaëlle dans l'incompréhension. Nous nous retrouvons toutes les quatre aux aurores pour profiter des premiers rayons de soleil de la journée. Bien qu'elles ne laissent rien transparaître, je sens un froid inexplicable entre Yaëlle et Maddie. Au moment de partir, nous débarrassons et nettoyons notre bivouac en nous assurant de ne rien laisser derrière nous. Pour le chemin du retour, nous longeons la rivière. À mi-chemin, Angi et Yaëlle sont tentées de faire quelques pas dans l'eau, ce qu'elles ne tardent pas à faire. Elles s'y amusent comme des petites filles et s'éclaboussent sans ménagement. Ce répit permet à chacune un moment de détente supplémentaire. Sorties de la forêt, nous nous mettons d'accord pour faire un détour par la plage pour bien terminer cette excursion. Nous faisons une ultime marche sur le sable jusqu'à nous arrêter complément pour admirer la mer. Face à l'horizon, nous nous prenons toutes par la main dans un instant de totale communion.
Nous nous séparons avant que la nuit tombe. Revenues chez nous, Angi s'adresse à moi :
- Je veux bien que tu t'occupes du traiteur.
- Enfin une parole sensée.
Je pousse un soupir de soulagement avant qu'elle ne me réponde :
- Tu as raison. C'était super.
J'acquiesce par un sourire. Nous nous écroulons de fatigue après un dernier baiser.
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Nous avant tout [girlxgirl]
Romance[En Pause] Camille et Angi s'aiment. Ensemble depuis l'université, elles forment un couple fusionnel et passionnel. Entourées de leurs inséparables amies, elles essaient tant bien que mal de préserver l'équilibre de leur couple malgré leur vie profe...