Partie 3 (4)

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Le lendemain matin, ma première pensée est pour Yaëlle. Je la contacte par message dès que je suis levée : « ramène-toi dès que possible. Il faut qu'on parle ». Durant la nuit, l'étrange attitude qu'ont eu Yaëlle et Maddie l'une envers l'autre m'est revenue. Je passe un long moment à me demander ce qui a bien pu se passer pour qu'elles s'ignorent presque le reste du week-end. À mon grand étonnement, ce n'est pas Yaëlle qui me rend visite en fin de matinée, mais Maddie. D'abord timide, elle balbutie quelques mots avant d'aborder la raison de sa présence :
- C'était bien ce week-end. Je ne regrette pas de t'avoir écouté.
- C'est aussi ce que m'a dit Angi.
- Je ne sais pas si tu es au courant, mais quelque chose est arrivé entre Yaëlle et moi pendant la nuit. Il y a eu des bruits qui m'ont fait peur. Tellement peur que je suis allée dans sa tente.
- Et ?
- Et on s'est embrassées. On a failli aller plus loin.
- Pourquoi failli ?
- Je me suis dégonflée. Je me suis servie d'un prétexte pour partir.
- Qu'est-ce qui t'a pris ?
- Je n'avais pas envie que ça se passe comme ça.
- Ah c'est pour ça que vous ne vous êtes quasiment pas parlé pendant tout ce temps ?
- Tu as remarqué ?
- Évidemment. Vous étiez presque glaciales l'une envers l'autre.
- J'ai préféré garder mes distances après ça.

Je réfléchis un instant, avant de reprendre :
- Pourquoi tu n'écoutes pas ce qu'elle a à te dire ?
- Le problème, c'est qu'elle ne me dit rien. Elle est très réservée.
- Elle a peut-être peur de se confier. Tu sais, la confiance peut prendre du temps à s'installer.
- Je sais. On a déjà évoqué le sujet.
- Vous devriez vous parler franchement. Jouer carte sur table et voir ce qui vous bloque. Ça ira forcément mieux.
- Probablement.

Malgré mes conseils, Maddie reste perplexe. Elle semble dans ses pensées jusqu'à la fin de notre conversation. Elle me quitte peu avant l'heure du déjeuner. Mon répit est de courte durée, puisque Yaëlle arrive à son tour en début d'après-midi. Elle aussi tourne autour du sujet avant de m'en parler :
- Ton message avait l'air sérieux. Je présume que tu veux savoir quelque chose.
- En effet. Je voulais savoir pourquoi Maddie et toi étiez en froid à la fin du week-end.
- Il s'est passé quelque chose entre elle et moi.
- Je le sais. Elle est venue me voir ce matin.
- Ah bon ? Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?
- Ce pourquoi vous êtes en froid.
- C'est tout ?
- Le reste n'est pas à moi de t'en parler. Je n'ai pas à m'en mêler.
- Tu as l'air bien décidée à ne rien dire.
- C'est à vous deux de régler ça. Pas à moi.
- Tu es sûre de toi ?
- C'est entre vous Yaëlle. Je ne peux rien faire. Tout ce que je peux te dire, c'est de discuter avec elle.
- Au vu de ta détermination, j'ai intérêt à t'écouter.
- Tu fais ce que tu veux. C'est à toi de voir.

Elle semble dépitée que je ne lui donne pas plus de détails. Pourtant, je m'en tiens à mes propos en restant en retrait. Je suis convaincue que je dois laisser leur histoire se dérouler sans intervenir. Elle n'insiste pas plus et s'en va sans en savoir davantage. Quand Angi revient du travail, elle m'interroge dès l'entrée franchit :
- Je viens de croiser Yaëlle dehors. Elle faisait une drôle de tête. Que se passe-t-il ?
- Je dirige le bureau des pleurs aujourd'hui. Aurais-tu toi aussi des soucis sentimentaux ?
Cette réponse la fait rire. Sortie de chez moi, Yaëlle rentre directement chez elle. Elle rumine mes propos durant le trajet. Ses pensées s'arrêtent net lorsqu'elle aperçoit Maddie devant son appartement. Son cœur se met instantanément à battre plus fort au moment où leur regard se croise.

Yaëlle s'approche d'elle avec appréhension. Maddie brise la glace avec une salutation polie. Yaëlle ne lui cache pas son étonnement et déverrouille la porte lorsque Maddie demande à entrer.
- Que me vaut cet honneur ? demande-t-elle, une fois toutes les deux à l'intérieur.
- J'ai besoin de te parler.
- De quoi ?
- Je voudrais d'abord m'excuser à propos de ce week-end.
- Tu n'as pas à t'excuser.
- J'y tiens. Écoute, je t'aime beaucoup. Je peux te l'assurer.
- Mais ?
- C'est juste que j'ai pris peur. Je ne voulais pas te faire de mal.
- Dans ce cas, pourquoi tu es là ? Qu'est-ce que tu veux ?
- J'aimerais juste qu'on arrive à se confier, à se dire les choses.
- Je vois.

Tiraillée, Yaëlle hésite un instant avant de sortir de sa réserve :
- Je vais être franche. Je suis attirée par toi. Très attirée par toi. Comme je ne l'ai jamais été par personne. Seulement si ce n'est pas réciproque ...
- Ça l'est.
- Comment tu peux en être sûre ?
- Je le suis. Depuis que je te connais il y a comme un vide en moi. Il n'est comblé que quand tu es là.

Ces derniers mots prononcés, Maddie se rapproche. Elle prend l'initiative de se pencher pour l'embrasser. Après quelques secondes, Yaëlle pose ses mains sur ses hanches. Leur échange s'intensifiant, elle la fait reculer jusqu'au canapé, puis les fait basculer. Ainsi allongées, elles reprennent là où elles s'étaient arrêtées. Entre deux baisers, Maddie murmure : « et si on allait dans la chambre ». Yaëlle se redresse, prend Maddie par la main et les dirige vers la chambre. Une fois la porte passée, elle l'aide à retirer son haut, puis retire le sien. Elles enlèvent leur soutien-gorge respectif avant de poursuivre leur étreinte. Yaëlle entraîne Maddie sur le lit pour qu'elles puissent s'y allonger. Tandis que leurs jambes s'entrecroisent, Yaëlle glisse ses bras autour des hanches de Maddie pendant que celle-ci la serre. Puis la main de Yaëlle s'égare plus bas pour glisser dans le pantalon de Maddie. Elle titille d'un doigt son intimité à travers sa fine culotte. Quand Maddie lui fait signe, elle lui retire ce qui lui reste de vêtements ainsi que les siens. Une fois nues, elles reviennent à leur position initiale.

Lovées l'une contre l'autre, elles se laissent envahir par leur désir commun. Dans une abondance de baisers, elles explorent le corps de l'autre, se caressent sensuellement. Lorsque leurs mains se rejoignent, leurs doigts s'entrecroisent et se serrent très fort. Dans une synchronisation parfaite, elles se pénètrent l'une l'autre. Maddie sent le désir tirailler ses entrailles et monter en elle. Elle se mord la lèvre inférieure un instant. Elle gémit de plus en plus fort pendant que Yaëlle embrasse son cou à plusieurs reprises. Ses cris sonores encouragent Yaëlle. Elle accélère la cadence alors que Maddie s'accroche au drap. Elle ne dissimile pas sa satisfaction quand Maddie crie : « Yaëlle, je vais jouir » avant d'être traversée par des spasmes d'une grande intensité qui font trembler le lit. Maddie pousse un dernier cri, envahie par une sensation de plénitude. Son souffle récupéré, elle reprend le contrôle d'elle-même. Elle s'affaire à son tour à satisfaire son amante qui ne tarde pas à jouir dans un râle libérateur.

Revenues à elles, les amantes échangent quelques mots :
- Peut-être que tu seras plus loquace à présent, suppose Maddie.
- Je peux toujours essayer, rétorque Yaëlle.
Les deux jeunes femmes éclatent de rire et s'embrassent une dernière fois.

Nous avant tout [girlxgirl]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant