Nous avant tout [girlxgirl]

Partie 3

C'est au tour d'Angi de retourner au travail. En pleine forme, elle y va avec enthousiasme. Elle est totalement remise. Il n'y a plus aucune trace de l'incident en elle. Lorsque je la retrouve le soir, elle est presque triomphante. « Tout le monde a été heureux de me revoir. Apparemment j'ai beaucoup manqué. Et j'ai repris facilement le rythme, » me dit-elle d'emblée. Elle a constamment le sourire et a l'air satisfaite d'elle-même. Pourtant son humeur change dès le lendemain. Quand je rentre, elle est à la table de la cuisine plongée dans des papiers. Je m'approche et lui caresse le dos.
- Qu'est-ce que tu fais chérie ?
- On m'a collé un dossier complexe. J'ai à peine une semaine pour le terminer. Je me demande comment je vais faire pour le boucler dans les délais.

De toute évidence, elle n'a pas été épargnée pour sa reprise. Elle cogite et reste dans ses pensées toute la soirée. Quand nous nous couchons, son humeur est loin de s'améliorer.
- Ce fichu boulot me tuera un jour ! fulmine-t-elle.
- Arrête. Ça ne sert à rien de t'inquiéter comme ça.
- Tu te rends comptes ? Je suis à peine revenue qu'on me remet déjà la pression.
- Écoute, je n'y connais pas grand chose, mais si tu veux je peux t'aider.
- Tu es sérieuse ?
- Bien sûr. On peut s'y mettre dès demain.
- Tu ferais ça pour moi ? Vraiment ?
- Évidemment. À condition que tu arrêtes de t'en faire. Calme-toi. Tu en as vu d'autres.
- Tu as raison. J'ai de la chance de t'avoir.
- C'est plutôt moi qui ai de la chance. Dors maintenant. Une grosse journée nous attend.

Nous nous mettons au travail le lendemain soir. La journée a encore été rude pour elle, mais je fais de mon mieux pour l'épauler. Elle m'explique la situation et les enjeux. Assises en tailleur dans le salon, nous avons étalé les documents à terre pour y voir plus clair. Après plusieurs heures passées à décortiquer chacun d'eux, un aspect délicat nous pose particulièrement problème. Angi s'énerve presque.
- Je ne suis pas sûre que ce soit possible à ce niveau-là. Je n'ai pas le souvenir que la loi l'autorise. Je dois aussi trouver la bonne stratégie pour négocier ce contrat.
- Tu ne dois pas préparer un dossier aussi ?
- Non, ça c'est ma collègue qui s'en occupe. On n'est pas trop de deux, crois-moi.
- Ne t'inquiète pas. Tu vas y arriver. Et j'ai déjà quelques arguments qui pourraient sûrement te servir.
- Tu es trop gentille.
- Mais non, c'est normal. Je vais t'écrire tout ça et tu trieras au fur et à mesure. Tu verras, le type ne pourras rien refuser après ça.

J'attrape une feuille blanche et y détaille mes idées. Quand je termine ma rédaction, je m'aperçois qu'elle me regarde avec insistance.
- Quoi ? je lui demande.
- Tu sais que tu es très séduisante quand tu es comme ça ?
- Qu'est-ce que tu racontes ?
- Tu peux me permettre Camille ?
- Quoi donc ?
Sans prévenir, elle pose un baiser timide sur mes lèvres.
- Qu'est-ce que tu fais Angi ? je proteste. On a du travail.
- Je sais.

Sur ces dernières paroles, elle saisit ma taille et m'allonge sur le sol. Complètement sur moi, elle recommence à m'embrasser, m'enveloppe entièrement. Je me laisse séduire, lui rend ses baisers. Notre échange devient plus profond. Ma bouche s'élargit, laisse entrer une langue qui se mêle à la mienne. Je sens mon cœur palpiter dans ma poitrine. Elle se glisse dans mon pantalon, caresse mon bas-ventre. Elle entre en moi et entame des mouvements. Je sens ses doigts s'agiter frénétiquement. Je détache quelques boutons de son chemisier et libère un sein. Je le mordille en m'accrochant à ses bras de toutes mes forces. Je le lâche d'un coup lorsque je suis prise d'un spasme qui me fait perdre le contrôle de mes membres l'espace d'une seconde. Angi se retire sur un dernier baiser. À bout de souffle, nous nous redressons dans un même geste. « On... devrait... s'y remettre », je balbutie en essayant de reprendre ma respiration. Angi acquiesce d'un signe de tête et se rassoit. Nous ne continuons pas longtemps et allons nous coucher ensemble. Une fois au lit, je ne peux pas m'empêcher de me coller contre elle. Ma main s'aventure d'elle-même sous ses vêtements. Angi ne la repousse pas et la sienne la rejoint. Son souffle et les battements de son cœur me bercent. Je me sens rassurée et en sécurité. J'aurais rêvé que cet instant dure une éternité.