Trois vies sans toi (Tome 1)

Chapitre 12

* AARON *

Je terminais mon verre d'un coup, ma gorge étant littéralement en extase devant le mystérieux liquide que j'engloutissais.

« Putain, c'est hyper bon ce truc !».

D'un rapide mouvement de la main je commandais au barman un autre verre, qui si j'avais bonne mémoire était mon cinquième depuis mon arrivée à cette soirée. Je ne savais même pas ce que j'étais en train de boire à vrai dire, j'avais débarqué ici et «Super Ryan»(le nom du barman) m'avait proposé cette concoction faite par lui même, à la texture bizzare certes mais étrangement délicieuse.

Et puis de toute façon je m'en foutais un peu, tant que ça tenais mon ventre bien occupé je n'avais pas à me plaindre.

Je jettais un rapide coup d'œil autour de moi, afin de prendre un peu la température de la situation. Jusque là il n'y avait rien de bien nouveau à signaler. La fête battait son plein, et la musique aussi ; d'ailleurs, je ne savais pas qui était ce DJ mais le mec était vraiment bon, il mixait ses sons avec tellement de maéstria que la vieille fraternité avait maintenant des allures de boîte de nuit.

J'étais dans la salle principale, où toute une flopée d'étudiants étaient en train de danser...ou plutôt de se déchaîner au rythme de la musique, dans une ambiance endiablée. Peau contre peau, sueur contre sueur, bouche contre bouche, tout était survolté ici, et pas très catholique non plus.

Et curieusement, à force de regarder toute cette marée humaine bouger de façon synchronisée, j'avais même l'impression de voir un organisme vivant se mouvoir dans l'obscurité.

«Vraiment bizzare».

D'ailleurs, combien il y avait de personnes à cette fête ? Ici à l'intérieur je ne dénombrais pas moi de 100 individus et j'étais sûr et certain qu'à l'extérieur ils étaient tout aussi nombreux, si ce n'est plus.

Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à ces pauvres étudiants de première années qui pour beaucoup goutaient pour la première fois à la réalité du monde universitaire. D'ici quelques mois passés à multiplier soirées et orgies en tous genre, ces petits post- lycéens allaient complètement se transformer pour devenir de vrais accros, comme la plupart des étudiants quoi !,

- tu sais que c'est pas bien de faire attendre une demoiselle ? Me sursurra subitement à l'oreille une voix que je connaissais très bien.

«Jessy»

Je braquais immédiatement mon regard vers la brunette assise juste à côté de moi, ne manquant pas de la détailler au maximum. Comme à son habitude elle était habillée de façon très...très pute ? En même temps, pourquoi ça m'étonnais ?

Depuis combien de temps elle était là ? J'avais complétement oublié qu'elle était assise à côté de moi, c'est comme si pendant plusieurs minutes j'avais été plongé dans une autre bulle dimensionnelle.

- Qu'est-ce que tu veux Jess ?

- Rien, mis à part toi. Mais qu'est ce qui t'arrive à la fin ? Ça fait une bonne dizaine de minutes que j'éssaye de te chauffer mais j'ai l'impression que t'es complètement ailleurs ! Je crois que même un mur aurait plus de répondant que toi à l'heure actuelle.

«10 minutes, tant que ça !?»

Qu'est-ce qu'elle voulait que j'y fasse ? j'étais tous sauf d'humeur à m'amuser avec elle aujourd'hui, ma tête était totalement ailleurs.

- Écoute, soufflai-je, j'ai vraiment pas le temps pour ça aujourd'hui, ce sera pour une prochaine fois.

Mes paroles ne tardèrent pas à faire leur éffet, puisqu'immédiatement son visage s'assombrit, et je sentis au vue du regard qu'elle me lançait que ce que je venais de lui dire était loin de lui faire plaisir.