Chapitre 11

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* AARON *

«La tristesse et la crainte, deux sentiments désagréables. Ajoutez y les regrets et vous obtiendrez là le pire état de l'âme !».
Voltaire.

D'un mouvement lent et délicat, j'inspectais mon visage à travers le miroir qui me faisait face. Je devais admettre que j'avais vraiment une mine horrible ; je faisais tellement peur à voir que j'étais prêt à parier qu'avec un peu de maquillage et d'effets spéciaux, je pourrais tourner le rôle de Voldemort dans Harry Potter sans aucun problèmes !

«Vraiment pathétique».

Ma coiffure était comme d'habitude en bataille, mais le trait le plus distinctif sur mon visage c'était sans aucun doutes les énormes cernes que j'avais en dessous des paupières, caractéristiques du manque criard de sommeil dont je souffrais ces derniers temps. En fait jusqu'à aujourd'hui je ne savais même pas qu'il était possible d'avoir des cernes aussi grosses, parceque ce que j'avais devant les yeux sortait vraiment de l'ordinaire !

Ma peau avait troquée son teint d'origine contre un teint beaucoup plus pâle, tellement pâle que même un vampire n'aurait pas fais mieux. Oui, en gros: là actuellement j'étais vraiment moche à regarder. Et le pire dans tous ça c'était que je ne faisais ou plutôt je ne voulais fournir aucun éffort pour y remédier, aujourd'hui mon apparence physique était vraiment le cadet de mes soucis.

Je claquais deux fois dans mes doigts comme pour m'auto-extirper de mes longues et interminables réflexions, puis à l'aide du jet d'eau sortant du robinet je me rafraîchis le visage. Une fois cela fait je m'apprêtais à rebrousser chemin quand une vive douleur me prit à la tête, m'obligeant à me cramponner de toutes mes forces au lavabo pour éviter de tomber sur le carrelage.

«Qu'est-ce qui se passe encore ?».

Je n'étais pas malade, mais étrangement je commençais à me sentir tous sauf bien. D'accord, bien avant aujourd'hui je savais que cette journée allait être différente des autres mais...je n'arrivais pas à comprendre pourquoi mon corps réagissait de la sorte, c'était vraiment bizzare.

J'avais l'impression que le chao mental dans lequel j'étais plongé actuellement était en train d'influencer mon état de santé, et que c'était peut-être ça qui me causais tous ces symptômes étranges.

«Regarde toi, même pas capable de tenir debout ! T'es vraiment un sac à merde».

Ça je le savais pertinemment, je n'avais pas besoin que quelqu'un et encore moins ma conscience me le rappelle. Je n'étais qu'un déchet destiné à disparaitre tôt ou tard, c'était la stricte vérité.

Mais rien que pour aujourd'hui je voulais ne plus avoir à penser à ça. Je voulais juste vivre cette journée comme les 3/4 des êtres humains, c'est à dire «normalement».

Je pris donc une profonde inspiration, histoire de faire mentalement un break ; la journée était encore assez longue du coup je devais impérativement mettre un terme à toutes ces pensées toxiques, sinon ce sont elles qui allaient en finir avec moi avant toute autre chose.

D'une main mal assurée, j'ouvris le tiroir qui me faisais face, et j'en ressortis trois boîtes de pilules et de cachets multicolores. Sans attendre j'ouvris toutes les boîtes, et je versais leurs contenus dans le WC avant de tirer la chasse.

«Je n'aurais plus besoin de ça de toute façon».

J'observais attentivement les petites pilules aux allures de billes multicolores disparaître dans les WC, non sans pousser au passage un soupir de soulagement. Combien de fois avais-je failli régurgiter tous le contenu de mon estomac juste parceque j'avais été contraint de prendre ces trucs de malheur ?

Trois vies sans toi (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant