-Et là je me baisse et son épée se coince dans le tronc d'arbre ! Puis bam...
Mon frère contait l'affrontement qui avait eu lieu entre lui et Peter aux Pevensies en agitant ses bras tel un marionnettiste.
Je souris légèrement. Mon frère était la seule personne à pouvoir m'arracher un léger sourire aussi sincère en étant simplement lui-même. Il m'avait toujours fait rire en agissant en permanence avec passion et dynamisme. Il ne faisait jamais les choses à moitié et je pouvais vous assurer que c'était de famille. L'écouter raconter ses péripéties avec tant d'enthousiasme ne pouvait que me réchauffer le cœur. Je restais tout de même focalisée sur mon objectif et ne laissais transparaitre que très peu d'émotions. Ce genre de faiblesse m'avait déjà porté préjudice.
Je marchais encore à la tête des troupes en compagnie d'Ouragan et du blond arrogant. L'ambiance entre ce dernier et moi était électrique et je n'avais en aucun cas l'intention d'y remédier en m'adressant à ce roi de pacotille. Juste derrière nous, se trouvait Caspian accompagné de la plus âgée des Pevensies et de mon otage. Ils avaient l'air de s'amuser, plus que nous en tout cas. La jeune fille, Susan, paraissait complétement hypnotisée par l'histoire de mon frère ou plutôt seulement par mon frère lui-même, m'autorisais-je à penser, et le jeune homme, Edmund, ne cessait de rire en me jetant de temps à autre des regards amusés. Qu'est-ce qu'il pouvait être intriguant mais chacun des regards qu'ils déposaient sur moi déclenchait un raz de marée incontrôlable en moi. En outre, tout ce qui était incontrôlable était mauvais. Je détournais donc le regard, résolu à ne plus faire attention à ce fauteur de trouble qu'était mon otage.
Il fallait en revanche que je me concentre pour préparer une stratégie pour reprendre mon trône, ce qui était à ce moment-là très loin d'arriver, et surtout tenir tête à cet idiot. Ce Pevensie était une menace à l'autorité, au pouvoir et à l'espoir que je représentais pour les narniens mais pour garder la confiance que ce peuple m'avait confié je devais feindre une collaboration avec lui, peu importe l'aversion que j'avais pour le blondinet. Après cela, j'avais pour projet de trouver un stratagème pour que les narniens le détestent et le bannissent très loin. Voilà, c'était parfait !
Nous arrivions enfin au lieu tant attendu. Une plaine verdoyante s'étendait à perte de vue et au bout de celle-ci se trouvait une montagne recouverte de végétation ainsi qu'entourée d'arbres. À cette distance, postés à l'orée des bois, on aurait pu croire que cet endroit était un havre de paix dont seule la nature en était maitresse. En se rapprochant, nous pouvions observer une cavité dans cette montagne qui était en réalité l'entrée d'un repaire de guerre. Après avoir passé un arc de pierre recouvert de plantes, nous nous retrouvâmes sur un chemin de pierre menant au repaire. À ses côtés, des centaures qui n'attendaient que notre arrivée tels une horde de gardes royaux, sortirent leurs épées pour les placer devant eux et les mettre à notre service. Nous nous arrêtâmes, attendant je ne sais quoi, peut-être était-ce une marque de respect et d'admiration pour ces centaures et la beauté de cet endroit ou bien étions-nous trop impressionnés pour savoir que faire. Lorsque les Pevensies, bien plus sereins avec ce genre de créatures dans ce type d'endroit, avancèrent confiants sous les épées tendues des narniens, je sentis mon frère s'affaisser à mes côtés. Je sentis aussi à cet instant que cette avancée était symbolique et non pas anodine, la manière de marcher dans cette allée allait démontrer notre statut plus qu'important dans cette guerre, que mon frère face à ce défi perdait de son ardeur et de son dynamisme. Comme je reprenais mon courage, que je pris conscience d'avoir perdu pendant peu de temps, je lui donnais un léger coup dans les côtes.
-Allez fillette, on ne va pas rester là toute la journée, lançais-je avec un sourire malicieux.
Il releva la tête, surpris à l'entente de ce surnom que je n'avais pas utilisé depuis leurs morts. Caspian me sourit légèrement et avança enfin. J'avançais aussi à ses côtés la tête haute, entendant les narniens nous suivre dans cet antre qui m'était alors inconnu.
Voilà ! Pardonnez-moi pour l'attente plus que longue pour ce chapitre. J'espère qu'il vous aura plu !
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My Kingdom
Fiksi PenggemarLa protection de mon trône et de mon royaume est la seule chose qui m'importe. La fuite de mon château pour survivre, la rencontre de ce garçon et la reconquête de nos terres seront peut-être les seuls remèdes pouvant me sauver de cette folie de rei...