Chapitre 37 : La souffrance ne meurt jamais

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Note de l'autrice :

Voici donc le nouveau chapitre, pas mal de révélations arrivent, j'espère qu'il vous plaira !

IMPORTANT : s'il vous plait, lisez ma note de fin de chapitre. J'insiste sur "à la fin", ne la lisez PAS avant ahah. ^^ C'est en lien avec un passage en particulier, relié à la note par renvoi d'une astérisque *. Ça va répondre à une potentielle interrogation que vous pourriez avoir, et sans doute vous rassurer. ^^

Bonne lecture ! La suite dimanche ;)


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Jade était allongée nonchalamment dans son immense baignoire. Autour d'elle, sa servante Mayeva s'affairait pour ajouter des senteurs, des plantes et des savons dans l'eau fumante de son bain. La reine soupira d'aise, faisant valser la vapeur chaude dans l'air.

— Finalement, j'en viendrais presque à dire que cet isolement est peut-être un sort plus avantageux que siéger tous les jours à la Table des Dix.

Mayeva releva la tête vers elle, ses yeux brillants reflétant sa perplexité.

— Eh bien, pourquoi pas, suggéra Jade, son hochement d'épaules créant des remous agités dans l'eau. Maintenant que mon ennemi immédiat n'est plus là, grâce à ma chère mère, je me retrouve finalement seule avec mes pensées. Qui sait ? C'est peut-être justement ce qu'il me manquait tant...

La servante lui lança un regard circonspect, légèrement inquiet. Puis, devant le sourire béat de la reine, elle choisit de vaquer à ses tâches et entreprit de savonner délicatement le dos de la reine. Soudain, cette dernière s'immobilisa, et tourna la tête par-dessus son épaule pour poser son regard sur la vieille dame, qui la fixa avec appréhension.

— Mayeva, je le vois dans vos yeux, murmura-t-elle. Pour vous, rien n'a changé. Je suis toujours Jade, la reine d'Indeya, votre maîtresse, alors qu'en réalité je ne suis...

Elle s'interrompit dans un soupir douloureux, avant de reprendre d'une voix impénétrable.

— Pour cela... Je vous remercie.

La servante cligna des yeux plusieurs fois, avant d'acquiescer avec une lenteur hésitante. Un fin sourire déforma le coin de ses lèvres gercées, et Jade ne put que sourire en retour.

Avec la même patience et délicatesse qu'à l'accoutumée – peut-être même décuplées – Mayeva termina de laver la reine, et l'aider à se glisser dans sa robe de nuit. Sans un mot, sa suivante quitta les appartements, l'âme apaisée face à l'air détendu de la reine.

Au lieu de prendre place dans son lit, Jade marcha jusqu'à la commode où s'était perché son corbeau. Dans un sourire attendri, elle laissa ses doigts se promener dans le plumage ébène.

— Ce corbeau est un animal spécial.

La reine sursauta légèrement, avant de se tourner vers la source de la voix, le tableau déposé face au lit à baldaquin.

— Cela vous amuse-t-il tant de surprendre les gens ?

Un rire aérien retentit dans la pièce.

— Qui donc puis-je bien surprendre, exceptée vous, ma chère nièce ?

Jade lui rendit son sourire, mais petit à petit le rictus s'effaça de son visage, laissant place à une expression concentrée, soucieuse.

— Dites-moi... Quelqu'un d'autre au palais sait-il que vous êtes capable de parler ?

La Table des SeptOù les histoires vivent. Découvrez maintenant