Chapitre 47 : Notre Nature [2/2]

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Note de l'autrice :

Voilà la seconde partie, en espérant que vous apprécierez ;)

La suite arrive jeudi !


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Le silence.

Puis une voix s'éleva au milieu du vide.

— Tiens, tiens. Que se passe-t-il donc, Hermine ? Tu ne peux donc plus te passer de mes services ?

Lorsque la voix sournoise de la déesse du Néant retentit, l'Impératrice Noire se jeta au sol dans un bruit fracassant de métal. La tête contre le sol, le torse écrasé contre ses genoux pliés, elle murmurait sans discontinuer.

Soake Aifusa... Soake Aifusa... Soake Aifusa... Soake... Aifusa.

Jade tourna la tête en direction de Madame Ren. La ministre fixait la forme noire recroquevillée qui se fondait dans la noirceur de la bulle incorporelle retenant prisonniers les souverains. Ses yeux noirs éclairés par la seule lueur des dieux et de la Table reflétaient une certaine fascination mêlée de dédain.

— Je suppose qu'elle salue la déesse du Néant ? demanda la reine d'Indeya.

Sans lui adresser un regard, Ren esquissa un rictus sardonique.

— Vous supposez bien, Votre Majesté.

Tout à coup, la déesse du Néant fit volte-face, et la marée noire qui l'entourait elle et la princesse Helena se dissipa peu à peu pour s'incorporer en elle, prolongeant sa robe de néant, aussi fine et sombre qu'un linceul, cascade infinie de noir. La reine Garance prit une inspiration saccadée à la vue de sa fille, plus décharnée que jamais, mais ne dit mot.

Les yeux d'abysses de la déesse se posèrent alors sur Ren, et un sourire carnassier déforma ses lèvres peintes en charbon.

— Tiens, donc. Cela fait longtemps, Ren, susurra-t-elle.

Elle s'approcha lentement, glissant plus que marchant, vers la Ministre d'Indeya. Elle s'éleva et fila dans les airs, son visage blafard s'arrêtant à quelques centimètres de l'oreille de Ren, qui ne broncha pas.

— Ta petite Impératrice ne t'a pas encore exécutée ? C'est amusant. Je me demande pourquoi...

Le sourire de Ren ne disparut pas, au contraire il s'agrandit encore.

— Il semblerait que non, répondit-elle, monotone.

— Tu lui es encore utile, j'imagine. Sans doute que l'espionnage en Indeya rapporte gros au Nihil, hm...?

Le roi et la reine d'Indeya se figèrent d'un même mouvement.

— Que vient-elle de dire ? l'interrogea Christian, sa voix chevrotante.

— Ren, est-ce vrai ? demanda Jade, son ton tendu. Depuis tout ce temps, vous espionnez notre royaume pour acheter votre survie auprès de l'Impératrice du Nihil ?

La femme immense s'apprêtait à faire face à sa souveraine dans une lenteur démesurée, quand la voix éthérée d'Hermine claqua dans l'air. Pour la première fois, sa voix semblait toute proche, accessible à tous.

— Il suffit, Velmerys ! Quand cesseras-tu donc de te mêler des déboires des humains ? Pendant toutes ces années, tu avais résisté à la tentation. Comptes-tu réellement anéantir tous tes efforts maintenant ?

Velmerys s'écarta alors de Ren, son corps flottant tel un nuage noir. Helena l'observait en silence, une haine et un dégoût farouches animant ses yeux bleu roi.

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