Chapitre 48 : Les réminiscences de l'eau [2/2]

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Note de l'autrice :

Voici donc la deuxième partie, j'ai hâte d'avoir vos retours ! J'avoue que ça a été un de mes chapitres préférés à écrire alors j'espère qu'il vous plaira ;)


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Un livre blotti entre ses bras, Jade arriva devant la fontaine d'Hermine dans les jardins du Palais des Lumières. Elle se permit d'observer la statue avec plus d'attention cette fois, et à la vue de cette femme parfaite sculptée dans le marbre, elle ne put retenir un petit rire amusé.

Hermine n'avait rien d'une grande femme resplendissante de beauté et de sagesse, et cela était bien mieux ainsi.

Avec un plaisir non dissimulé, Jade posa ensuite sa main sur la tête de Lapsi et laissa à nouveau la paix et le silence l'engloutir quelques instants. Les pépiements du petit dragon la sortirent de sa torpeur au bout de quelques minutes, et elle caressa le crâne argenté de la bête avec tendresse.

Puis, elle s'assit sur le rebord de la fontaine, retenant un sourire lorsqu'elle sentit Lapsi s'approcher, et se coucher tout près d'elle de telle sorte que son aile lui effleurait le dos. Pour patienter, elle ouvrit le livre à la couverture bleu marine.

« Les déconstructions et reconstructions de l'être : une magie du Chaos » de Quionn Senti.

Son doigt caressa le nom avec douceur, et elle sourit.

Elle aurait voulu discuter du contenu de ce manuscrit avec celle qui l'avait mis au monde, mais la reine Eléanor demeurait introuvable. Même la bibliothèque et son gardien ne semblaient pas l'avoir aperçue.

Alors, elle ouvrit le livre et jeta un œil à la table des matières. Son doigt tomba sur la partie qui l'intéressait, et elle se précipita vers la page 707, qui titrait :

« Paragraphe 2 : Le Gemelli »

Parcourant les lignes à une vitesse phénoménale, ses yeux s'agrandissaient au fur et à mesure que les informations – qu'elles avaient sans doute déjà lues pendant son éducation, il y a une dizaine d'années – prenaient enfin sens.

Elle fut interrompue dans sa lecture par une voix plate.

— Vous avez demandé à me voir.

La reine d'Indeya leva lentement les yeux pour croiser le regard vide la Sorcière Bleue.

— En effet. Je vous remercie d'avoir accédé à ma demande, Kiryana. Je vous en prie, asseyez-vous, l'invita-t-elle, désignant le rebord de marbre d'un geste de la main.

Pour toute réponse, Kiryana marcha jusqu'à elle, s'arrêta à un mètre face à elle, et demeura immobile telle une statue, les mains jointes devant elle.

— De quoi souhaitiez-vous discuter ?

Jade referma son livre et le déposa sur le rebord près d'elle. Elle laissa son regard se perdre au loin dans les arbres et les massifs qui décoraient le jardin.

— Cela vous paraitra sans doute étrange, mais... une fois n'étant pas coutume, je souhaiterais parler de ma mère.

Kiryana se tendit instantanément, ses épaules se faisant carré, les phalanges de ses mains virant au blanc.

— Il n'y a pas grand-chose à dire, dit-elle, glaciale. Que voulez-vous savoir ?

— Oh, je ne sais pas, répliqua Jade, l'air faussement indifférent. Pourquoi a-t-elle bénéficié de vos enseignements particuliers, alors que le roi Amalric et la reine Danae ne paraissaient pas dignes de les recevoir, par exemple ?

La Table des SeptOù les histoires vivent. Découvrez maintenant