Chapitre 2: Liam Valmont

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Je mangeais des chips au barbecue sans me soucier des autres ou s'ils en voulaient, regardant la télé d'un œil las. Les gars s'étaient réunis chez mon père afin de regarder le match de football et bien que j'adore ce sport et que mon père en ait fait une tradition que de les regarder, il n'était même pas là. Il devait surement être au studio ou autre part ou n'aurait pas à supporter les idiots que nous étions.

Sans un mot, j'ai laissé Louis piger des chips avant de vérifier mes textos. Charlie n'avait toujours pas répondu à celui que je lui avais envoyé ce matin. J'ai serré les dents. Une fois de plus, nous nous étions engueulés pour une connerie et comme j'ai dit à Charlie que j'en avais de plus en plus marre de nos prises de tête, elle m'a reproché d'être réfractaire et de ne pas faire d'effort. Pour quelqu'un qui endurait depuis si longtemps ses allers-retours entre moi et Xavier, je considérais avoir assez fait ma part. Malgré tout, je l'ai texté une fois de plus. Juste pour voir, comme d'habitude...

- Le seul truc qui vaut la peine, c'est la bouffe... C'est même pas du vrai football ça!, a dit Niall en enchainant les ailes de poulet.

J'ai froncé les sourcils avant de répliquer qu'il était Européen et donc il n'avait d'office pas la même vision des choses.

- Pis c'est pas comme si tu faisais que ça, manger l'a agacé Louis.

Il a rigolé, mais à tout de même continuer de manger, il avait l'habitude. J'ai soupiré. Charlie venait de me texter que si je voulais qu'on discute, je devais l'appeler. Roulant des pupilles, j'ai à peine eu le temps d'aller chercher son nom dans ma liste de contact que Luna, la mère d'Ezhékiel et Charlie, entrait avec des sacs de nourriture, suivie de mon père.

Lorsque l'ide de faire une pizza « à l'Italienne » comme Luna savait la faire, j'ai jeté un œil à mon père qui restait en retrait. J'ai haussé un sourcil en croisant son regard et il l'a évité. Luna DeLarge n'était pas ici que pour la pizza. Les lèvres pincées, j'ai observé Niall jouer au sous-chef avec l'Italienne et picosser des ingrédients ici et là au grand dam de Mme DeLarge. Discrètement, j'ai rejoint mon père qui restait en retrait sur le côté de la pièce.

- Elle va rester cette nuit?, ai-je soufflé en désignant la belle rousse du menton.

Le regard de mon père me laissait croire qu'il était peut-être plus favorable pour moi de ne pas argumenter là-dessus. Je ne me suis toutefois pas retenu de rire.

- Étonnant..., ais-je soufflé, un maximum sarcastique.

- Liam.

J'ai croisé son regard sans cesser de sourire. Contrairement à mon petit frère, je ne me gênais pas pour faire sentir à mon père ce que je pensais de lui.

- Je disais ça comme ça...

- Tu viendras me faire des reproches le jour où t'arrêteras de te faire manipuler par Charlie.

J'ai serré les dents et préféré ne pas répondre.

Une fois la pizza cuite, j'ai suivi le mouvement des autres en en prenant une part. Contrairement aux autres, j'avais plutôt l'habitude de ce genre d'excellente gastronomie italienne. Élevé avec le fils de Mme DeLarge, j'en avais mangé au moins autant que Megan de ce genre de pizza maison. Repu des deux pointes que je venais de manger - Niall en était à sa troisième et semblait avoir un orgasme à chaque bouchée - j'ai ignoré le fait que mon père et l'Italienne montent à l'étage.

M'excusant mollement à Louis qui de toute façon était pris sur son téléphone, je suis sorti dans la cour pour appeler Charlie. Mordant ma lèvre inférieure, j'ai écouté les sonneries du téléphone, essayant de savoir à quel genre d'idiotie Charlie allait encore me reprocher.

L'envers du décorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant