L'envers du décor

Chapitre 3: Zayn Maui

Je souriais en regardant mes frères fixer leurs billets d'avion de façon incrédule. Visiblement, ils avaient peine à croire que je venais de leur payer le voyage jusqu'au chalet en première classe.

— Ce sont des vrais?, a demandé Edern d'un air suspicieux.

— Non crétin, juste celui de Cade, toi tu restes dans la soute à bagages..., ais-je répliqué en roulant des pupilles.

Cade a donné un coup de coude à Edern qui a retourné une claque en riant faiblement.

— Faites vos bagages les filles, on part très tôt demain maint, ais-je expliqué en frottant mes mains.

Pour me remercier – et m'agacer —, mes grands frères m'ont écrabouillé entre eux en sandwich en exagérant leurs remerciements. J'ai grogné en tentant de les repousser, le visage écrasé contre le torse découpé de Cade, mais en nous voyant, notre mère s'est jointe à la bulle d'amour. Évidemment, quand mon père est entré dans la pièce, il a éclaté de rire et m'a rattrapé contre lui lorsque j'ai réussi à me sauver de mes frères.

— Papa, non!

Il m'a entouré de ses énormes bras toujours musclés et m'a facilement soulevé de terre. Je me suis laissé faire avec une grimace exaspérée au visage. Rien ne servait de tenter une quelconque lutte avec celui qui avait été l'homme le plus fort d'Hawaï. Je me suis donc contenté d'essuyer le bisou qu'il venait de me faire sur la joue en me reposant au sol.

Nous avons soupé sur la terrasse de mes parents, discutant du voyage que j'allais faire avec mes frères.

— Le chalet... Wow, ça fait un bout que je suis pas allé là... J'imagine que ça a changé..., a commenté ma mère d'un ton nostalgique.

Avec un coup d'œil complice à mon père, elle a souri en se remémorant des soirées bien arrosées. Un bref coup d'œil à mes frères m'a permis de voir qu'ils avaient la même idée en tête que moi. En sachant qu'au chalet, tout était permis et qu'il se passait moult choses, je préférais autant ne pas me risquer à imaginer mes parents comme étant des débauchés qui avaient fait le même genre de conneries que nous. Mais évidemment, c'était le cas. Tout ce qui se passait au chalet restait au chalet.

— Maman, une débauchée? Bah voyons!, s'est esclaffé Edern en secouant la tête.

— Pas une débauchée, mais je savais très bien m'amuser!, s'est défendue ma mère en haussant un sourcil.

— Votre mère dansait sur les tables avec les sœurs Mancini... Entre autres, a confié mon père.

J'ai souri en imaginant ma minuscule mère se déhancher sur l'une des tables de cuisine du chalet.

— Maman était « Wild » alors... T'as tout gâché le monstre!, ais-je reproché à Cade tandis qu'il roulait des pupilles.

— Et toi t'as dévoré son âme et t'as tué tout ce qu'elle avait d'amusant Zayn...

— Impossible, il a été adopté!, a répliqué Edern.

Ma mère s'est indignée pour la forme et mon père s'est penché vers moi, une main sur mon épaule, le regard sérieux.

— Zayn... T'as été adopté, a-t-il confié.

Mes frères ont pouffé de rire alors que ma mère soupirait.

— Vous allez pas recommencer...

Elle a secoué la tête en désignant les assiettes d'un coup de menton. Cade s'est aussitôt levé pour l'aider et j'ai évité le coup de pied d'Edern qui faisait signe de me lever à mon tour.