Chapitre 15 : Yeux lunes.

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Je regardai le camion s'en aller sous mes yeux et après un moment d'hésitation, je me décidai enfin à les suivre.

Il était hors de question que le lendemain je reçoive un appel m'annonçant sa mort.

Je courus vers ma voiture et ne perdis pas de temps.

Je fonçai immédiatement en direction de l'hôpital.

Au volant, conduisant à une vitesse probablement non réglementaire, j'essuyai les larmes qui étaient restées au bord de mes yeux.

Elle ne devait pas me voir pleurer, elle en rirait.

En une dizaine de minutes, j'étais arrivé aux urgences et je me ruai à l'accueil.

Je donnais son nom à la réceptionniste et elle m'expliqua simplement qu'elle venait d'être prise en charge, que sa famille avait été contactée et que je ne pouvais qu'attendre, ce que je fis.

Je ne tenais pas en place.

Je faisais les cents pas dans la salle d'attente ne voyant même plus le temps passer quand soudain quelqu'un se jeta violemment sur moi et m'attrapa par le col de mon t-shirt.

-Toi !

C'était Clark et il avait l'air plus remonté que jamais.

-C'EST A CAUSE DE TOI QU'ELLE EST DANS CET ÉTAT ET TU AS LE CULOT DE TE POINTER ICI !

Il s'apprêtait à me frapper et je ne comptais pas réagir. Il n'avait pas tort, c'était moi qui lui avait en effet fourni de la drogue mais cela ne voulait pas dire que je ne m'inquiétais pas pour elle, au contraire.

Son poing se rapprochait dangereusement de mon visage quand une voix ferme l'arrêta.

-CLARK ! Crois tu réellement que c'est le moment de régler tes comptes avec ce jeune homme ? On est tous inquiets pour Sarah et il serait préférable d'éviter de faire une scène.

L'homme qui venait de lui faire la morale se retourna ensuite vers moi le visage sévère.

Plus tard, j'appris que c'était le père de Sarah. Il était accompagné de sa mère qui semblait fournir de nombreux efforts pour ne pas fondre en larmes.

-Zeke si j'ai bien compris... De ce que j'ai entendu, vous êtes celui qui a embarqué ma fille dans toute cette dangereuse et étrange affaire. Il vaudrait mieux pour vous comme pour elle que vous vous en alliez. Sa famille est là. Merci d'avoir appelé les urgences à temps.

Bien qu'il me remerciait, son ton n'avait rien de reconnaissant et je ne pouvais pas lui en vouloir.

Clark me relâcha et je m'écartai de lui.

Je contemplai une fois de plus le trio et comprenant que je n'étais pas le bienvenu parmi eux, je m'en allai.

-Je suis désolé. Chuchotai-je en les dépassant.

Une fois dehors, la pression redescendit et je failli fondre en larmes pour la énième fois ce jour-là.

Je me sentais mal, Sarah aurait pu mourir. J'avais encore gâché la vie de quelqu'un.

Mais cette fois ce n'était pas elle qui était partie mais moi qui avait été contraint de le faire.

Je ne pouvais pas m'en aller définitivement sans savoir si elle allait bien et je ne pouvais pas non plus retourner dans l'hôpital alors je me résignai à attendre dans ma voiture jusqu'à avoir une quelconque information sur son état.

Je m'empressai d'envoyer un message à oncle Phil lui expliquant que je dormirai chez des amis. Il n'était pas dupe, je savais pertinemment qu'il saurait que j'avais menti mais je savais aussi qu'il ne me poserait pas plus de question que nécessaire.

31th December (premier jet) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant