Jeffers déglutit.
-Et après l'hôpital ?
-Et après l'hôpital.
King esquissa un sourire triste, c'était la première fois qu'elle avait à mettre des mots sur cette partie de l'histoire.
-Je m'en souviens parfaitement, vous voyez le réveil du héros dans les films ? Bah c'était exactement pareil.
Je me réveillai complètement désorientée et les lumières trop blanches et trop fortes de la chambre où je me trouvais m'aveuglèrent dès que mes yeux furent entrouverts.
Je voulus instinctivement appeler à l'aide mais remarquai qu'aucun son ne sortait de ma gorge et qu'à la place, une douleur commençait à prendre place peu à peu. Je ne mis pas longtemps à comprendre que j'étais hospitalisée mais la question qui tournait en boucle dans ma tête était : où sont-ils ?
Sans que je ne puisse m'en rendre compte, la panique s'empara subitement de moi et je ne pus m'empêcher de m'agiter. Je suai, ma respiration était lourde et sifflante et à chaque fois que j'essayais de filtrer l'air de mes poumons, j'avais l'impression de me déchirer l'intérieur de la gorge.
Soudainement, la légère douleur dans ma gorge fut remplacée par une douleur lancinante dans mon bras gauche, je voulus hurler mais les seuls sons que je pus entendre de toutes mes plaintes furent...le silence et la douleur.
Immédiatement, deux infirmières...non, une infirmière et un médecin entrèrent en courant dans la chambre, celle de derrière, plus ronde que la première, poussant à toute vitesse un chariot.
-Mademoiselle King, veuillez vous calmer je vous en prie.
Le ton autoritaire mais rassurant du médecin qui portait des lunettes, me calma plus ou moins.
-Regardez, vous avez retiré la perfusion par inadvertance. Son sourire chaleureux m'avait presque fait oublier la douleur à mon bras qui m'avait distraite de la situation.
Elle fit un signe de tête à la l'infirmière l'accompagnant et celle-ci s'approcha de moi avant de se mettre à réparer silencieusement les dégâts que j'avais causés.
La femme médecin reconcentra de nouveau son attention sur moi et je lui fis un signe désespéré vers ma gorge en feu de ma main libre.
Elle eut l'air de s'excuser et se tourna vers le chariot que l'infirmière avait amené.
Elle me tendit ensuite un verre d'eau et je le saisis avec gratitude.
J'avais soif et je sentais ma gorge sèche mais chaque gorgée me donnait l'impression que ma gorge se faisait racler avec du papier de verre. Je voulus arrêter avant d'atteindre la moitié du verre mais l'infirmière à lunettes m'encouragea à le vider d'un signe de main.
Je lui rendis un regard cette fois rempli d'amertume mais elle se contenta de me sourire.
Elle me tendit ensuite un calepin et un crayon vert...oui, un crayon vert je m'en souviens parfaitement...Je me souviens aussi m'en être saisie avec précipitation et avoir marqué avec agitation les mots suivants.
" Pourquoi je n'arrive plus à parler ? Où sont mes amis ? Quelle heure est-il ? "
Tout se bousculait dans ma tête et je n'arrivais pas à trier mes idées et le médecin me laissa deviner qu'elle ressentait désespoir.
Je rendis le carnet à l'infirmière et celle-ci me fixa d'un regard sombre.
Elle sembla avoir de la peine pour moi pendant et je ne pus m'empêcher d'imaginer le pire.
Elle se mit enfin à parler après un long silence.
-Mademoiselle King, il y a exactement deux jours, vous avez vécu un accident...Il semble que la bouteille de gaz au 77 Wallstreet avait été laissée ouverte et en allumant la cheminée...
Elle déglutit.
-...Votre ami...Ezekiel Wood a malencontreusement provoqué une explosion.
Mes yeux se remplirent de larmes et mes oreilles se mirent immédiatement à siffler attendant désespérément qu'elle me dise que lui et sarah étaient dans le même état que moi et m'attendaient dans une autre pièce.
-Cette dite explosion a...littéralement rasé le rez-de-chaussée de la maison plongeant votre ami Ezekiel dans un coma et...ôtant la vie de votre amie Sarah Smith. Je suis sincèrement désolée mais nous avons fait tout ce que nous avons pu.
Et c'est ainsi que mon monde s'écroula pour la deuxième fois.
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31th December (premier jet) [terminée]
Romance-May, je viendrais toujours pour toi, du moins tant que tu me le permettras. **** Après avoir vécu un drame l'ayant plongée dans une dépression semblant sans fin, May se trouve contrainte de retourner vivre dans sa ville natale avec son père abusif...