CHAPITRE 8

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RIVER

Mes soirées à Windorf sont bien moins palpitantes que lorsque je suis chez moi. Généralement, je passe mon temps avec Rachel et on ne s'ennuie jamais. Parfois on sort dans la ville, on traîne dans les rues ou ma meilleure amie me fait découvrir un nouveau bar ou un nouvel endroit où l'on peut s'amuser jusqu'au bout de la nuit. Souvent on reste dans ma chambre à discuter ou regarder des émissions débiles à la télé. On ne manque jamais d'occupation quand on est tous les deux.

Ce soir, ma meilleure amie me manque atrocement. Je m'ennuie terriblement d'elle et j'aimerai qu'on soit dans ma chambre ou ailleurs en train de parler de tout et de rien. Je voudrais seulement être avec elle, peu importe où nous pourrions être. Je n'aime pas la solitude que renferme ma chambre. Je la trouve tellement déprimante que j'ai la sensation d'étouffer entre ces quatre murs.

Je pensais pourtant que les élèves de Windorf étaient du genre à faire la fête. Je croyais que je n'aurai pas une minute pour m'ennuyer. J'imaginai des fêtes clandestines, des soirées animées et non des heures de solitude où chacun reste dans sa chambre passé le couvre-feu. J'étais loin de penser que les soirées pouvaient être aussi longues ici. Je m'étais trompé sur toute la ligne.

A cet instant, je donnerai n'importe quoi pour être ailleurs. Je voudrais ne pas être étendu sur ce lit à attendre que le temps passe. J'aimerai ne pas m'ennuyer comme je m'ennuie. J'ai fini mes devoirs depuis un bon moment et je n'ai plus rien à faire. Je tourne en rond depuis la fin du dîner. C'est si frustrant de n'avoir rien à faire alors qu'il est à peine vingt-et-une heure trente. Je ne suis pas du genre à me coucher tôt mais je crains de ne pas avoir le choix. Windorf est déjà endormi et je ferai peut-être mieux d'en faire autant.

Alors que je suis près de céder à l'appel du sommeil, je crois entendre quelques coups contre ma porte. Je me redresse instantanément à l'affût du moindre bruit. Je pense avoir rêvé pendant un court instant. Assis dans mon lit, je me fige et tend l'oreille en espérant entendre quelque chose qui me confirmerait que je n'ai pas eu une hallucination.

Soudain, on prononce mon prénom.

Il y a bien quelqu'un derrière ma porte.

Sans attendre, je bondis sur mes pieds et fonce ouvrir à ce visiteur inconnu.

Ce que je trouve derrière ma porte me surprend sur le moment mais ne m'étonne tant que ça quand j'y pense.

-Euh...salut. Qu'est-ce que vous faîtes là ?

Olivia, Ariel, Philippa et Emilia se tiennent toutes les quatre sur le pas de ma porte. Elles me regardent en arborant de grands sourires qui me mettraient presque mal à l'aise. On dirait une meute. Elles ne semblent pas se déplacer les unes sans les autres et j'avoue que c'est quelque chose qui me paraît très étrange, moi qui n'ait jamais eu beaucoup d'amis.

-On est venues t'inviter à une petite soirée, chuchote Olivia en bonne chef de meute.

-Une petite soirée ?

-Oui. On va jouer à un jeu.

Je fronce les sourcils.

-Je ne suis pas sûr de bien comprendre, ricane-je.

-Il faut que tu viennes avec nous, chuchote Ariel à son tour.

-Qu'est-ce qui se passe ?

-Tous les ans, on organise des petits jeux avec un groupe de privilégiés. On en a discuté avec les filles et on s'est dit que ce serait sympa si tu te joignais à nous.

Je ne suis pas sûr de tout comprendre mais Ariel et les autres ont l'air visiblement très excitées à l'idée de cette soirée. On dirait qu'elles connaissent bien ces petits jeux dont il est question et qu'elles adorent ça. Quant à moi, je ne sais pas à quoi m'attendre.

The Pretty BoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant