TW : scène de sexe (indiquée entre crochets si vous souhaitez l'éviter)
Au petit matin, Potter ne parle pas de nos branlettes improvisées de la veille. Il n'y aurait rien à en dire de toute façon : juste du sexe pour du sexe, entre deux adultes consentants sur les nerfs qui ont besoin de se détendre. Point.
Alors que je verse de l'eau chaude dans ma tasse, un oiseau tapote contre le volet de la chambre, un message accroché à la patte. Potter se lève d'un seul mouvement pour accueillir et nourrir l'oiseau, puis défait le mot, le parcourt rapidement. Il finit par l'abandonner sur les draps, un sourire satisfait sur les lèvres avant de partir à la recherche de ses bottes planquées sous le lit.
Je me saisis du parchemin pour prendre connaissance de l'information que Potter ne daigne toujours pas partager. C'est une lettre du Nigaud : il confirme que la Guilde des Voleurs n'a pas apprécié qu'on mette le nez dans ses affaires. Rien de grave pour autant, assure-t-il, leur avertissement avait surtout pour but de nous impressionner et de nous tenir à distance. Il écrit qu'il est dans une impasse quant au nom du Gardien, mais que ses indics lui ont fourni une piste sur un entrepôt où des marchandises sur le point d'être transférées vers le désert seraient stockées. Il termine sa lettre en donnant rendez-vous à Potter dans un quartier excentré de la ville.
Tandis qu'il finit de lacer ses bottes de cuir, je tends la main vers ma ceinture à potions, glisse une fiole de Memoriae Captiva dans une des sangles de cuir et l'ajuste à ma taille devant le miroir en pied.
Potter reste un moment à m'observer depuis l'encadrement de la porte, puis finit par marmonner.
— Tu restes ici, par contre.
Je me tourne vers lui afin qu'il développe.
— Je rejoins Nigaud - Nigel ! se reprend-il - pour faire du repérage. Ça sera juste de l'observation de terrain, peut-être une filature, mais pas besoin de potion à ce stade.
— Je viens. Même sans potion.
Il pose une main ferme contre ma poitrine et me repousse doucement dans la chambre.
— Tu restes là, Malefoy.
— Ne fais pas ça, ne me mets pas sur la touche.
— T'es pas entraîné pour le terrain, on l'a bien vu au café...
— Par Salazar, tu vas me le reprocher mille ans ? Je peux rester en arrière s'il le faut, je saurai être discret et me débrouiller !
Il secoue la tête sans même me regarder en face.
— Je ne peux pas, je... je ne veux pas prendre de risque.
À quoi est-ce qu'il joue ? Est-ce qu'il veut définitivement m'évincer de la partie ou me protéger ? Est-ce que la nuit dernière a changé quelque chose entre nous ? Est-ce qu'il regrette et me punit à sa façon pour mon geste déplacé ? Je ne le comprends pas. Je sais juste que c'est lui le crétin qui a besoin d'être retenu et cadré quand il fonce tête baissée dans les ennuis !
Une lueur d'hésitation passe dans le regard qu'il lève enfin vers moi, mais il se contente d'ajuster sa baguette accrochée à son harnais et clôt cette conversation qui n'en est pas vraiment une.
— Tu restes ici. Point.
*
Toute la journée, il a été difficile de me concentrer sur les grimoires que je parcourais. Les lignes manuscrites dansaient sous mes yeux. Arrivé à la fin d'une phrase, je me rendais compte que je n'avais rien retenu de ma lecture, et il fallait recommencer depuis le début ! Potter et ses décisions arbitraires prenaient toute la place dans mon esprit. Potter et sa colère constante, patinée de déception amère. S'il avait voulu un véritable auror à ses côtés, il n'avait qu'à faire équipe avec une des recrues de son département ! Elle aurait su, elle, repousser à la perfection les sorts d'attaque de l'autre soir et assurer une course poursuite digne de ce nom !
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Memoriae Captiva
FanficVingt ans après la Grande Bataille, Harry est auror, Drago, travaille au département des Potions. Ils ne se sont pas parlé depuis des années, et par un malheureux concours de circonstances, ils vont devoir collaborer sur une enquête à travers l'Euro...