23 : Rendre des comptes

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TW: mention de blessures, PTSD

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Lyall était furieux.

Quelqu'un avait osé faire du mal à son fils. Le crime avait eu lieu dans l'enceinte même de Poudlard, un endroit dont on lui avait pourtant promis qu'il était sûr.

Dumbledore lui avait menti. D'ailleurs le professeur de défense n'avait pas manqué de le lui faire savoir en débarquant dans son bureau juste après avoir déposé Remus à l'infirmerie.

Le sorcier avait tellement été hors de lui que le directeur avait eu beaucoup de mal à le calmer. Il voulait que son fils soit vengé, que les coupables soient identifiés et sévèrement punis pour avoir levé la main sur son enfant. Il voulait que Remus soit immédiatement de retour à la maison, là où il était le plus en sécurité.

Il ne se souvenait plus vraiment comment Dumbledore avait réussi à le persuader de ne pas renvoyer le garçon chez lui, mais le vieux directeur avait toujours plus d'un tour dans son sac pour ce qui était de convaincre les gens.

Aucun monstre ne s'approchera de toi tant que je serais là.

Lyall s'en voulait aussi terriblement. Comment une telle chose avait-il pu arriver en sa présence ? Il s'était volontairement engagé en tant que professeur pour garder un œil sur Remus mais le pire était tout de même arrivé.

Beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête alors qu'il se dirigeait à nouveau vers l'infirmerie pour y rejoindre son protégé. Ceux qui lui avaient fait ça étaient-ils aux courant de sa condition ? Était-ce à cause de ça qu'il avait été traité de la sorte ? Non. Si c'était vraiment le cas, les conséquences auraient été encore plus grave.

De retour dans l'hospice, Lyall se dirigea vers le lit le plus éloigné. Puisqu'il n'était pas question de pleine lune cette fois, son enfant n'avait pas été placé dans sa pièce attitrée et reposait parmi les quelques rares élèves hospitalisés.

En tirant le rideau, il fut surpris de découvrir que son fils était réveillé. Celui-ci était prostré contre l'avant de son lit, les bras et les jambes recroquevillés contre son torse. Son front, quant à lui, s'appuyait contre les barreaux froids de la tête de lit alors que le reste de son corps cherchait lui aussi à se presser contre les tuyaux d'acier comme s'il voulait passer au travers.

Alors qu'il était dos à lui, Lyall observait avec impuissance son protégé. Il ne l'avait pas vue dans cet état depuis ses premiers jours chez sa femme et lui. Alors que sa libération était encore fraiche, il arrivait au sorcier de trouver le jeune loup-garou ainsi lorsqu'il restait seul trop longtemps. Quand il le voyait se réfugier contre les murs de sa chambre de cette façon, il était facile de deviner que l'enfant cherchait à reproduire la sensation de sécurité qu'il avait pu trouver au fond de sa cage.

Lyall avait tellement espéré que ce genre de vestige de sa séquestration avait disparu à tout jamais, mais ce qu'on lui avait fait subir n'avait fait que raviver ses traumatismes de plus bel. Il s'approcha alors doucement de l'enfant qui sursauta violemment lorsqu'il sentit le matelas s'affaisser.

« - C'est moi Remus. N'est pas peur, annonça le sorcier d'une voix douce. »

Le garçon décolla sa tête des barreaux et posa un regard hagard sur le professeur. Son visage était emmailloté sous des tonnes de bandages, mais il était tout de même aisé de voir qu'il était encore terriblement boursoufflé. Un de ses yeux était tellement tuméfié, qu'il n'arrivait même plus à s'ouvrir. Ses mains, quant à elle, étaient à peine reconnaissables tant elles étaient recouvertes de pansements.

Le garçon sous le sauleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant